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Une rouste profitable

REIMS-OM : 07 février 1954. Sans Anderssson ni Salem, les Olympiens sont pulvérisés. Une semaine plus tard, avec leurs meilleurs joueurs, ils prendront leur revanche en coupe.

 

Il s'est passé beaucoup de choses en ce début d'année 1954. Le 1er, est né Roland Gransart, et personne ne se doute alors qu'il sera, vingt sept ans plus tard, l'entraîneur d'une équipe des Minots historiques et qu'au XXIe siècle, il sera en possession du ballon de la finale de la coupe disputée et perdue en juin 1954 par son père Maurice, avec l'OM contre Nice.

Ensuite, dans les premiers jours de l'année, la dernière recrue olympienne est retournée à Madrid pour aller chercher sa femme, ses enfants et ses affaires. Il a quitté l'Atlético de Madrid , séduit par la venue de Jean Robin pour le recruter et revient sur la terre de ses premiers exploits européens. C'est Larbi Ben Barek et personne n'imagine qu'à l'automne, à près de 40 ans, il sera rappelé en équipe de France.

C'est l'un des hivers les plus froids du siècle, celui qui voit l'abbé Pierre appeler à l'insurrection de la bonté", le 1er février, pour l'ouverture de centres d'abri. Même les footballeurs attrapent la grippe et Gunnar Andersson est alité en ce début de mois, quand l'OM se rend à Reims, sans Salem non plus, touché à une cuisse. Le Stade de Reims est alors devenu le meilleur club français, champion de 1953, puis vainqueur de la coupe Latine (l'ancêtre de la coupe d'Europe), en battant l'AC Milan des Suédois Gren-Liedholm- Nordahl. En cette année 1954, ils perdront un peu pied en fin de saison, laissant le titre à Lille et la coupe Latine au Real, ne gagnant que la coupe Drago (la coupe de la Ligie de l'époque). Mais quand l'OM d'Henri Roessler, ancien entraîneur rémois, va affronter le Stade de Reims d'Albert Batteux, "il y a deux classes de différence entre Rémois et nous ", reconnaît Roger Scotti.

 

"Angel a évité un désastre"

Ce match va donc être un vrai calvaire pour l'OM et quand on lit dans le sous titre de "La Marseillaise" que "Angel a évité un véritable désastre", on se demande combien de buts l'équipe marseillaise aurait encaissés si son gardien n'avait pas été bon, malgré les six pion au fond de ses filets.

Le Stade de Reims, sifflé par son public à son entrée sur la pelouse gelée, à cause d'une récente défaite contre le Stade Français, est parti tambour battant, sous l'impulsion de Roger Marche et Armand Penverne. Il lui suffit d'un quart d'heure pour ouvrir la marque, après une faute de main de Maurice Gransart et un penalty transformé par Lundqvist. Rapidement, le jeu tourbillonnant des Rémois déboussole l'OM, les permutations, voyant l'ailier droit (Lundqvist) à gauche, l'ailier gauche (Templin) au centre pour reprendre victorieusement un service de son alter ego offre le break à des champenois qui vont ensuite dérouler, sous la conduite d'un Raymond Kopa insaisissable pour Gabriel Rossi, tandis que Gunnar Johansson, qui souffre des deux talons, est à la peine. En dépit des efforts méritoires de Larbi Ben Barek; qui court et frappe sans pouvoir marquer, de ceux de Mimi Mesas qui a essayé tant bien que mal de colmater les brèches en premières période et va s'épuiser en seconde, l'OM est submergé et va s'incliner donc très lourdement.

 

 

Albert Batteux très méfiant

Dans les vestiaires, Henri Roessler est laconique, ses joueurs muet et atones, pressés de monter dans leur autocar qyu va les mener vers la gare d'Epernay. En face, Raymond Kopa n'en revient pas : "Ca a gazé, c'est la première fois que je réussis à prendre le meilleur sur Johansson. Mais quelle facilité.

Une facilité dont l'entraîneur Albert Batteux semble se méfier, à une semaine des retrouvailles entre les deux équipes, à Paris, en huitièmes de finale de la coupe de France : "Je me méfie car je ne peux croire que l'OM nouvelle formule, ne soit pas supérieur à celui que nous avons vu. Nous avons soigné votre différence de buts, c'est l'essentiel. Mais nous aborderons le match de dimanche sans excès de confiance.

Il faut croire qu'il n'a pas été entendu : une semaine plus tard, à l'initiative de Roger Scotti, l'OM adopte une tactique offensive surprenante, qui va décontenancer son adversair. Deux buts d'Andersson, un de Ben Barek et l'OM l'emportera 3-2. La rouste avait porté ses fruits.

Mario Albano

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Fiche joueur Pierre Angel >>>

 

 

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