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Skoblar a troué les filets !

OM-Nice décembre1970 : sur le quatrième but olympien, le tir croisé de Josip entre et ressort"

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On imagine parfois que ce sont d'improbables légendes, voire des "galéjades" pour reprendre un terme suranné qui accompagnait Souvent les histoires marseillaises dans des bouches "étrangères".

Et pourtant, Manu Aznar qui troue les filets lors de la finale de coupe de France OM-Bordeaux le 22 mai 1943, ce n'est pas une invention : le premier but olympien est parfaitement filmé et on peut le trouver sur le site de l'INA.

Josip Skoblar a réussi le même exploit insolite le 6 décembre 1970 et là encore, la preuve est apportée par l'ORTF, dont un caméraman, situé derrière les buts du gardien niçois Charly Marchetti a immortalisé la scène : le débordement de Skoblar sur la gauche, à la lutte avec Maurice Serrus, le tir croisé qui rebondit et passe à travers le petit filet. Il allait faire l'objet d'âpres discussions, le buteur olympien montrant à l'arbitre, M. Ponsin, le trou dans le filet (déjà abîmé évidemment), attestant de la validité de son but, le quatrième de l'OM, le 19e de Skoblar en 17 journées !

"Le filet était troué avant!"

"J'étais énervé, explique Josip Skoblar, parce que l'arbitre voulait me le refuser. Je lui ai montré le filet, tous mes coéquipiers étaient là et même les Niçois en convenaient, dont le gardien, Marchetti. Il a fini par me l'accorder et les Marseillais, tout fiers, ont dit que je frappais si fort que je trouais le filet. Mais il devait déjà être bien troué avant!"

 

"Josip, c'est incontestablement l'attaquant le plus redoutable que j'ai eu à marquer dans ces années-là, explique l'ancien défenseur de Nice Maurice Serrus, installé depuis longtemps à La Ciotat, qui a revu les images récemment. Sur ce but, c'est bien moi qu'il prend de vitesse, mais avoir affronté Skoblar, c'est déjà un honneur! En 1967, il avait cassé deux dents à mon coéquipier Isnard, en tirant un coup franc dans le mur et en 1973, quand je jouais à Strasbourg, il avait rendu fou Léonard Specht, en marquant quatre buts au pauvre Dominique Dropsy. Léo m'avait dit : 'Tu ne veux pas le prendre un peu au marquage?' Je lui avais répondu: 'Il nous en a déjà mis quatre, c'est un peu tard, non?'.

"Pour en revenir à OM-Nice, je me souviens que c'était un dimanche après-midi, que nous en avions pris quatre, dont deux d'un super Charly Loubet qui avait fait un festival."

Un festival tel que Jean-Paul Escale n'avait pratiquement rien eu à faire. Notre confrère Alain Pécheral qui, pour Le Provençal avait vécu le match derrière es filets, s'en souvient encore : "Jean-Paul m'avait dit : 'Mais qu'est-ce que tu fais là ?' Et nous avions passé une bonne partie du match à parler, parce qu'il n'avait rien à faire !" En relisant le papier de notre confrère et ami, on découvre d'ailleurs que le gardien olympien avait aussi discuté avec des supporters, clamant sa joie en apprenant que Saint-Étienne venait de perdre 2-1 à Sedan. "C'est trop beau!", s'était-il exclamé.

 

"Un doublé et le tiercé"

Bon dimanche effectivement, surtout pour Loubet: "J'ai réussi un doublé et touché le tiercé dans le désordre", disait-il après coup. Mais ce festival n'avait pas non plus été une partie de tout repos. Au bout de quatre minutes, une bagarre avait éclaté entre Jo Bonnel et René Fioroni, l'ailier niçois à lunettes (authentique! alors que Gilbert Gress, qui arriverait un mois plus tard, était un précurseur dans le port des lentilles de contact). Mais à en croire les déclarations du capitaine Jules Zvunka, il y avait eu quelques comptes à régler. "Les Niçois avaient dit qu'ils allaient nous marcher dessus, il a fallu très vite remettre les choses au point."

C'était surtout le cas pour Loubet, contesté par son propre président un mois plus tôt et qui venait de faire exploser son ancien et futur club azuréen. Les Verts battus, l'OM prenait deux points d'avance et se voyait champion d'automne. Une semaine plus tard, il chutait à Bordeaux, puis concédait un nul au Red Star ; Saint-Étienne aussi, heureusement, permettant à l'équipe de Mario Zatelli d'être championne d'automne à la différence de buts. La lutte allait se poursuivre jusqu'au bout.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

 

 

 

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