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Rémois de la Belle-de-Mai

OM-REIMS Octobre 1948 : Paul Sinibaldi (qui va fêter ses 95 ans) se souvient de son premier succès au Vélodrome avec ses frères, Pierre et Noël, dans la ville où ils avaient grandi

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94ans ! C'est aujourd'hui l'âge vénérable de Paul Sinibaldi. Mais l'homme qui vit à Cavalaire depuis plus de trente ans, a gardé de son enfance et de son adolescence à Marseille de vifs souvenirs. Comme de la victoire obtenue au stade Vélodrome avec le Stade de Reims dont il gardait les buts, tandis que ses deux frères, Pierre et Noël, étaient chargés de marquer.

Ce 31 octobre 1948, où Reims avait gagné 4 à 3 au Vélodrome, ils n'y étaient pas parvenus, Flamion avait réussi un doublé, Rodriguez et Dahan marquant contre leur camp. "Nous avions Robert Jonquet, Roger Marche, Albert Batteux... Raymond Kopa est arrivé peu après, comme Michel Hidalgo, Armand Penverne, Jean Vincent, se souvient Paul Sinibaldi. À Marseille, je crois que je n'ai jamais perdu." En fait si, une seule fois en mars 1953, mais pour quelques nuls et de nombreux succès. "J'étais copain avec la plupart des joueurs de l'OM, notamment Jean Bastien. Et en sortant du terrain, en passant sur la piste cyclable, j'ai vu mon quatrième frère, le plus jeune, René, qui descendait des gradins en me criant :qu'est-ce que vous leur avez mis ! Bastien l'avait giflé et j'avais dit à mon frère : 'Ne parle pas comme ça, ils sont meurtris d'avoir perdu'. Marseille, c'était ma ville, même si je n'ai jamais signé à l'OM."

 

Amateur, deux matches amicaux avec l'OM

"Nous avions commencé au Sporting Victor-Hugo-Belle-de-Mai et nous jouions où nous pouvions trouver des stades avec des filets. Et comme j'étais très copain avec des joueurs de l'OM comme Bastien, Pironti ou Robin, ce dernier conseillait sans cesse à son père, qui était président, de me faire signer. J'ai disputé deux matches amicaux avec eux.

"Et puis, un matin, au petit jour, j'étais au magasin de mes beaux-parents à la Barasse quand quelqu'un a tapé au rideau de fer. C'était un dirigeant de Nîmes qui me proposait un essai en amical, l'après-midi même avec mon frère Noël. Ils sont venus nous chercher en voiture, on a crevé trois fois sur la route, pour arriver au coup d'envoi. Noël amis deux buts et nous avons signé tout de suite."

Voilà comment deux Corses de Montemaggiore, puis de Marseille, ont échappé à l'OM. Pierre, lui, était déjà parti à Troyes.

Privé de finale de la coupe d'Europe par une blessure

"J'avais joué en équipe de France militaire en 1945, alors que la France était libérée et que les armées alliées avançaient vers Berlin. J'ai même disputé un match là-bas en couchant chez l'habitant. Une dame m'avait montré les trois photos de ses enfants, d'un marin, un aviateur et un fantassin et elle m'avait fait signe : tous kaput!

 

"Plus tard donc, c'est Pierre qui nous a fait venir à Reims, qui allait devenir la meilleure équipe française. Alors, quand nous venions jouer à Marseille, c'était très particulier, j'avais la chair de poule. Mais comme j'étais vite bombardé, j'entrais dans mon match."

Paul Sinibaldi, international une fois, trois titres de champion de France, aurait même dû jouer la première finale de coupe d'Europe des clubs champions avec le Stade de Reims contre le Real Madrid.

"J'avais joué la Coupe latine, qui en était l'ancêtre. Mais nous disputions des matches amicaux lucratifs pour le club en Indochine et là-bas, alors que nous menions 6-0, un attaquant m'a taclé au genou les deux pieds en avant. J'ai été blessé et je n'ai pas pu récupérer ma place à temps, René-Jean Jacquet a joué."

Plus tard, Pierre a été l'un des plus grands entraîneurs d'Anderlecht, avant Raymond Goethals, mais aussi de Toulon ou Monaco. Paul a été directeur dans le secteur commercial, et aucun des Sinibaldi n'a jamais signé à l'OM.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

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