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Des Minots au feu sacre

OM-TOULOUSE Le 30 avril 1981. Troisième match sans défaite pour les jeunes qui ont repris le flambeau après la liquidation du club, ils sont passés tout près de la victoire face à un futur promu

 

le 30 avril 1981. L'OM des Minots joue son troisième match. Après le dépôt de bilan du club, le président de la Ligue a fixé pour mission aux jeunes Olympiens de sauver la place de l'OM en D2 au cours des six dernières rencontres de la saison. Ils ont battu Grenoble, obtenu le nul à Corbeil et, maintenant, ils affrontent Toulouse. Un autre standing. Ils vont se hisser à la hauteur du futur promu.

"Je pensais que l'enthousiasme de ces jeunes allait nous poser des problèmes, mais je vois qu'ils savent aussi jouer au ballon", commentait Pierre Cahuzac, alors entraîneur du TFC.

"Exemple type : Christian Caminiti, "le Grec" pour ses amis, écrivait Jean Ferrara dans Le Provençal. La pommette gauche ouverte en dessous de l'oeil (...), il n'aurait pas donné sa place pour tout un empire. C'est avec cet enthousiasme-là, cette foi inébranlable, que l'OM-jeunesse a traversé trois rencontres sans connaître la défaite."

Caminiti-Pintenat : un duel intense, franc, loyal

"C'était chaud, se souvient Christian Caminiti. J'ai beaucoup de respect pour les avant-centres de cette époque, les Onnis, Lacombe, Bianchi, Pintenat, Marguerite, qui avaient sans cesse un stoppeur sur le dos, surtout quand ton entraîneur, comme Jules Zvunka, te disait : "si tu le vois de face, c'est que tu n'as pas fait ton boulot".

Ces attaquants complets prenaient des coups et ils claquaient plein de buts. Pintenat savait anticiper, te surprendre. Il était expérimenté, incontrôlable, avait joué en équipe de France. Nous avons bataillé, ferraillé, à l'ancienne. Un gros match, sans intimidation, dur, un duel chaud, franc, loyal. Moi, j'avais un peu plus de vécu que les autres jeunes, aucun stress." Résultat : Pintenat n'avait pas marqué.

C'est Marc Pascal qui a ouvert le score sur penalty, après une faute sur le virevoltant Marcel De Falco. Malheureusement, en seconde période, l'entrée de Claude Lowitz allait se révéler fatale : sur son premier ballon, il égalisait. "Je me souviens d'un match dense, compact, sans espace, très disputé", résume Christian Caminiti.

"Pas l'opération du Saint-Esprit"

La lecture du "Propos" de Jean-Louis Levreau dans Le Provençal est édifiante. Il espère que ces jeunes vont devenir incontournables et y pose une question encore sans réponse : "Comment les nombreux techniciens du club ont-ils pu avaliser le recrutement de l'été 1980, alors que l'OM possédait un éventail de jeunes garçons qui ne sont tout de même pas devenus bons, à ce niveau, par l'opération du Saint-Esprit." "Il ne faut pas jeter la pierre à des dirigeants qui ont, eux aussi, la pression de réussir un recrutement sans argent", tempère aujourd'hui Caminiti, avec beaucoup de modération.

L'accueil du public aux jeunes Marseillais, qu'on n'appelait pas encore "Les Minots", allait devenir de plus en plus chaleureux. Quelques mois plus tard, ils seraient 40 000 pour un autre OM-TFC en D2... "Arrivés aux vestiaires, nous étions déjà dans le match d'après, raconte encore le capitaine d'alors. Nous avons tellement pris à coeur notre mission. Nous étions là par devoir, avec une haute idée de nos couleurs. Il fallait finir ce cycle et voir ce qu'on allait faire de nous en fin de saison."

"Ces jeunes gens ne sont ni des héros ni des hommes providentiels et ils ne le prétendent pas, écrivait encore Jean-Louis Levreau, mais ils doivent prendre, dans la construction de l'avenir de l'OM, autant d'importance que ceux qui mènent en coulisse des actions destinées à les conduire à la tête du club."

Un voeu pieux.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Caminiti Christian >>>

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