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Grandin, le coup d'un soir

OM-MONACO Février 2008, la nouvelle recrue effectue des débuts tonitruants en coupe. Sans lendemain.

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Elliot Grandin ! Voilà bien un joueur, parmi les dizaines brièvement passés par l'OM, que seul un événement exceptionnel permet de sortir de l'oubli. Un match de coupe de France, OM-Monaco, le seul à s'être disputé au Vélodrome: son jour de gloire éphémère.

"Grandin ! J'avais oublié son existence ! J'ai même failli le confondre avec Grondin que j'avais amené à Arsenal, s'exclame Pape Diouf, président de l'OM qui avait fait signer le jeune Caennais en janvier 2008. Nous avions, avec lui, tenté un pari, faisant fi de sa mauvaise réputation, nous avions misé sur ce dont nous étions sûrs, à savoir son talent. C'était un véritable espoir du football français et nous espérions que dans un environnement différent, il s'exprimerait au mieux. Au vrai, son premier match avait donné de grands espoirs."

Fulgurants même les espoirs ! Au bout de sept minutes, Grandin qui avait été titularisé à droite, à la place de Karim Ziani, blessé, avait déjà offert à Mathieu Valbuena la balle du 1-0; et trois minutes plus tard, il récupérait un ballon en pleine surface, réussissait le coup du sombrero devant François Modesto et trompait Stéphane Ruffier, d'une frappe en extension, en pivot. 2-0, puis 3-1 à la fin, avec des buts de Cissé et Bakar. Elliot Grandin: une idée lumineuse.

"Sans présager de l'avenir..."

Le sentiment laissé par cette première tonitruante est parfaitement résumé dans ces quelques lignes de Patrick Fancello dans La Provence du lendemain : "Sans présager de l'avenir et prétendre aujourd'hui que l'OM a réussi son coup en investissant 400 000 euros sur Grandin, force est de reconnaître que le jeune milieu offensif n'est pas de nature à se laisser déstabiliser par une polémique.

Selon son ex-entraîneur Franck Dumas, toute la ville de Caen se moquait de Marseille après le transfert du joueur, soupçonné de préférer les boîtes de nuit aux terrains pelousés. Hier, on a découvert un garçon capable de combiner avec Nasri pour servir idéalement Valbuena ; de réussir un spectaculaire geste technique d'attaquant pour tromper Ruffier ; de lancer au millimètre Cissé pour une frappe repoussée par le poteau gauche..."

Nous pensions tous que ce Grandin allait grandir. "Mais il vivait dans son cocon, un peu en marge du groupe et il est passé à côté de son sujet", résume Pape Diouf aujourd'hui. D'ailleurs, un jour, Grandin s'était fait virer du terrain d'entraînement par Eric Gerets, pour avoir oublié ses baskets et être en crampons alors que l'entraîneur avait prévenu ses joueurs de la séance physique.

Cap sur Carquefou

Alors Grandin est parti, à Grenoble, puis à Sofia. "Nous l'avons récupéré en prêt de Blackpool en 2012, rappelle Julien Fournier, le directeur général de l'OGC Nice. Et il fait comme à Marseille : des espoirs au début, puis plus rien, parce qu'il ne mettait pas, au quotidien, tous les ingrédients nécessaires à l'accomplissement de son métier."

Après Crystal Palace, Astra Giorgiu, Al Nhada et Shrewsbury, Elliot Grandin a signé à Emis Aradippou, le célébrissime club chypriote, en début d'année.

Quant à l'OM, en février 2008, après Monaco, il allait être "verni". Son adversaire en huitièmes devait être Carquefou. "Pour l'OM, une simple formalité. Le plus dur sera donc de l'aborder avec la concentration maximale." comme nous l'écrivions nous-mêmes après le tirage au sort. Un mois plus tard à la Beaujoire, Grandin, comme Krupoviesa (excellent face à Monaco) serait encore de la partie contre Carquefou. Pour un tout autre résultat...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

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