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Une victoire bien amère

OM-MONTPELLIER 29 mai 1949, le capitaine marque l'un des 6 buts olympiens pour la dernière journée de championnat, son ultime match en blanc après quatorze années passées à l'OM.

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Quelques joueurs ont eu le privilège de marquer pour leur adieu. Jean Bastien a été de cela, au bout de 14 années sous le maillot blanc, lui qui était arrivé en 1935, comme Mario Zatelli, d'Afrique du Nord (Mario de Constantine, Jeannot d'Oran), puis champion de France en 1937 et 1948, vainqueur de la coupe de France en 1938 et 1943, finaliste en 1940.

Avec sa chevelure crantée, claire comme ses yeux, on lui donnerait le bon Dieu sans confession sur les photos, alors que tous les témoignages ont toujours souligné sa combativité, sa dureté, son intransigeance. Avec lui, ça ne rigolait pas. "Un joueur marqué par Bastien, si bon soit-il, ne fait plus rien", avait dit un jour l'avant-centre de Sète Désiré Koranyi.

Son courage, il a su le montrer aussi en dehors des terrains en s'engageant dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI) et en étant encore mobilisé après la Libération, tardant à reprendre le foot avec l'O.M. pour cause de guerre, lui qui, en 1938, avait été suspendu comme plusieurs autres joueurs pour avoir bénéficié d'une fausse réforme. Il avait d'ailleurs même été prêté à Toulouse en 1941.

 

Capitaine naturel

Mais sitôt la guerre terminée, il est revenu, capitaine exemplaire, bagarreur (et parfois expulsé), international considéré à l'époque comme l'un des meilleurs joueurs français, honoré par un jubilé en décembre 1946 pour ses 10 ans de présence à l'O.M. Quand l'entraîneur Joseph Zilizzi est absent, il le remplace même au pied levé.

Sa dernière saison, après le titre de 1948, il l'a démarré avec difficulté victime d'un furoncle, mais il ne rate qu'une seule rencontre sur les 34 journées et il finit en beauté face au SO Montpellier.

Les coups d'Europe n'existent pas encore (création de la coupe des clubs champions en 1955). Pour l'O.M., distancer par le duo Reims-Lille en tête mais encore sous la menace de Rennes et de Sochaux pour la dernière marche du podium, seul l'honneur de la troisième place et en jeu, tandis que les Héraultais calés en milieu de terrain, ne risquent rien.

 

 

S'ils ne sont que 4.111, les spectateurs se régalent pour ce baisser de rideau, l'O.M. ouvrant vite le score par Mohamed Mahjoub, Dominique Matteo répliquant aussitôt, avant que qu'Angelo Bollano, puis Mahjoub redonnent l'avantage à l'O.M. Jean Bastien marque le quatrième but, sur un corner, tiré par Jean Robin. Un grand classique car Bastien, milieu plutôt défensif, marquait peu dans le jeu. Les deux buts lors de sa première saison, deux autres la suivante et une fin de carrière identique au début, avec deux buts par ans, entre 1947 et 1949.

338 matches officiels

Un final réussi, ponctué de la médaille d'honneur du club, puis un départ chez le nouveau petit voisin, le GSCM, appelé aussi Marseille II dont il devait être l'entraîneur joueur pendant un an et demi. C'est quelques semaines avant la finale de la coupe de France (contre Bordeaux) que Jean Bastien est mort, le 8 avril 1969, à Marseille. Avec 338 matches, il est encore aujourd'hui le quatrième joueur de l'O.M. au nombre de rencontres officielles disputer, derrière Steve Mandanda (486), Roger Scotti (452) et François Bracci (342). Sans la guerre, il en aurait joué bien plus...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Jean Bastien >>>

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