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Soirée unique pour Gregori

OM- RENNES : Septembre 1973 : Carnus et Kraft, les deux gardiens blessés, c'est le jeune Marseillais qui joue dans le but son seul match de D1 et préserve avec brio le succès signé Skoblar

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Le destin d'un joueur tient parfois à pas grand-chose. À l'été 1973, Bernard Gregori, qui avait été recruté en 1970 dans un club corporatif, était le troisième gardien de l'OM et il évoluait en Division d'Honneur ; à l'époque, il n'y avait pas de gardien remplaçant en D1. Georges Carnus était le gardien de l'OM et de l'équipe de France, avec qui il avait disputé son dernier match en mai, Jean-Paul Kraft était son suppléant, venu de Metz deux ans auparavant, il n'avait jamais joué en D1 avec l'OM et évoluait en D3. Et puis...

"Lors du premier match de l'équipe réserve à Orléans, Jean-Paul Kraft s'était blessé, raconte Bernard Gregori. Je suis donc monté en D3 à sa place et j'ai été remplaçant en coupe de l'UEFA contre Luxembourg. Trois semaines plus tard, Georges Carnus s'est cassé une côte, à Troyes. Avec la réserve, nous étions dans le car, nous revenions de Lyon et nous avons entendu à la radio que Georges s'était blessé et on a cité mon nom. Le lendemain, Mario Zatelli m'a appelé et m'a dit : 'Tu quittes l'Huveaune, tu viens au Vélodrome t'entraîner avec les pros'. Séance de tirs avec Skoblar, Magnusson, Trésor, Leclercq, du jour au lendemain."

Avec les gants de Carnus

"J'ai été particulièrement bien accueilli. Jo Bonnel m'a indiqué la place de Bernard Bosquier dans les vestiaires, parce qu'il ne jouait pas, Georges Carnus est venu me donner ses gants, Skoblar, Magnusson m'ont encouragé. Nous nous échauffions sur le synthétique dans la cour du stade et ily avait beaucoup de curieux, mais aussi des amis qui m'encourageaient.

 

"Nous menions 1-0, sur un but de Josip, ils ont égalisé par Cosnard, je crois, puis Josip a mis un deuxième but, mais nous avons souffert. Un tir de Guermeur, que j'étais allé chercher dans la lucarne, m'avait mis en confiance, alors que jusque-là, c'était surtout mes défenseurs qui m'avaient donné des ballons en retrait pour que je puisse être bien. À 2-1 pour nous, en fin de match, l'avant-centre rennais, Fantamady Keita, est arrivé seul devant moi, je me suis jeté dans ses jambes, je me suis d'ailleurs un peu blessé, mais je n'ai pas encaissé le but. Daniel Bernard, le gardien de Rennes, m'avait rendu hommage."

Dans les colonnes du Soir, Bernard disait : "Gregori a sauvé l'OM du nul, par ses interventions pleines d'à-propos et ses anticipations." "Tout ce qu'a pu faire ce jeune homme mérite les plus grandes félicitations", écrivait Maurice Fabreguettes dans Le Provençal. "Pour un Marseillais, c'était exceptionnel, mais je n'ai pas vraiment réalisé ce qui venait de se passer. J'aurais aimé en vivre d'autres, mais au match suivant, contre Cologne en UEFA, Georges a repris sa place.

Un seul match, puis laD2

"Nous sommes restés amis depuis plus de quarante ans. Mais je n'ai plus jamais eu l'opportunité de jouer, je suis parti en fin de saison à Martigues, rejoindre Bosquier en D2. J'y suis resté cinq saisons, avec Robert Nazarétian, Léon Galli... Et ensuite, l'AS Aixoise, en D3. J'ai failli aller à Sochaux où le directeur sportif, René Hauss, s'intéressait à moi, mais ça ne s'est pas fait."

 

Bernard Gregori, longtemps entraîneur des gardiens de l'OM à la section amateur, puis au centre de formation, de 1994 à 2013, a vu aussi ses fils suivre sa trace. Ludovic, gardien, a vécu une belle aventure à Luzenac, de CFA2 en National, et Sébastien, milieu, a joué à l'OM en réserve mais jamais en pro. "Il aurait dû faire une autre carrière, il a peut-être manqué de sérieux quand il est parti à Créteil."

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Bernard Gregori >>>

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