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Yansanné buteur et futur kiné

OM-NANTES 23 octobre 1960 : premier succès olympien face aux nouveaux venus en D2. Le jeune Guinéen ouvre le score. Il passera deux saisons à l'OM et reviendra entre 1969 et 72 dans le staff médical

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On a l'impression que le FC Nantes est parmi l'élite depuis toujours, mais la première rencontre contre l'OM ne date que de 1959, quand le club olympien est tombé en D2. Les Canaris avaient fait match nul au Vélodrome. La saison suivante, l'OM a remporté son premier succès et un jeune joueur africain qui arrivait de Guinée a marqué le premier de ses six buts en championnat sous le maillot blanc (plus deux autres en coupe de France contre Constatine).

Abdoulaye Yansanné n'était pas un attaquant de pointe mais un"inter", en soutien de son avant-centre, en l'occurrence Étienne Sansonetti, auteur de deux buts face à l'équipe nantaise déjà entraînée par José Arribas. Cela indique à quel point la stabilité a permis au club de Loire-Atltantique de se construire une identité de jeu dans les sixties même si l'équipe de 1960 était un peu vieille et lente.

Un joueur souple et rapide

"Quand le train devenait plus lent, les scientifiques offensives nantaises, adroitement orchestrées par Schindlauer, Couronne et Dereuddre mettaient dans leurs petits souliers les défenseurs olympiens", écrivait Louis Dupic dans "Le Provençal", poursuivant : "la vitesse étant la reine des batailles, le résultat de 3-1 reflète bien la physionomie de la partie."

 

Une vitesse dont Yansanné était la quintessence. "À la 21e minute, Lepage laissant échapper un centre de Ugolini, Yansanné, survenu à toute allure ouvrait le score", écrivait encore le journaliste trouvant le Guinéen "très actif et plus clairvoyant que d'habitude".

"C'était une liane, comme plus tard Salif Keita", rappelle Jean-Paul Escale, qui l'a vu arriver en 1960. "Il jouait surtout en réserve avec nous, Bébert Sejnéra, Dédé Tassone, Henri Lopez, moi, et l'entraîneur, Lucien Troupel nous disait toujours : "Vous les jeunes, vous avez le temps, votre tour viendra, les pros, c'est leur gagne-pain. Mais Yapi (le surnom de Yansanné), il l'aimait bien, il le faisait jouer plus souvent..."

C'est ainsi que le joueur qui avait aussi des origines au Dahomey, mais né à Conakry, a joué une douzaine de rencontres entre l'été et l'hiver 1960, marquant son unique but contre Nantes, avant de revenir en forme la saison suivante, marquant cinq buts en D2, mais disparaissant peu à peu de l'équipe-type (et donc de la feuille de match, car il n'y avait pas de remplaçant), avec l'arrivée du nouvel entraîneur, Otto Gloria, en février 1962, permettant la remontée. Il n'allait pas jouer en D1 la saison suivante.

 

 

Des études qui ont porté leurs fruits

"Il était étudiant, raconte encore Jean-Paul Escale, il allait à la fac, donc, il restait amateur, c'était un peu compliqué pour lui, avec les études et les examens." Ce n'est donc pas l'OM qui lui a proposé un contrat professionnel, mais Troyes. Il a joué ensuite à Cannes, à Limoges et à Aix-en-Provence.

"Je me souviens être allé le voir jouer à Aix avec quelques copains de l'époque, dit encore le gardien olympien des années 60, et puis après on l'a vu débarquer au club comme kiné. Il avait poursuivi ses études avec succès et c'était vraiment sympa, pendant deux ans, d'avoir Abdou pour nous masser. Après, je crois qu'il a ouvert un resto-boîte de nuit à l'Estaque, puis il est mort jeune, trop jeune."

C'est effectivement en 1989, à 51 ans qu'Abdou Yansanné est mort à Paris d'une hépatite virale.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Abdoulaye Yansanne >>> 

 

 

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