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Kéruzoré avait bien démarré

TROYES -OM Septembre 1973 : le milieu breton marque et confirme ses bons débuts olympiens malgré la défaite.

 

En septembre 1973, Troyes venait de retrouver la D1, après seize ans d'absence et son club s'appelait le TAF. Il allait d'ailleurs faire le sien, de taf, en infligeant à l'O.M. sa quatrième défaite en huit journées, signe avant-coureur d'une saison catastrophique. Il avait pourtant une lueur d'espoir dans cette triste soirée où l'Aube ressemblait au crépuscule : le très bon match du jeune milieu breton (et bachelier, ce qui était plus rare à l'époque) Raymond Kéruzoré, recruté à Rennes et qui s'annonçait comme un futur grand.

"Le meilleur olympien au milieu souligné Maurice Fabreguettes dans le Provençal, même si sembla sur la fin, accusé une certaine fatigue".

Jo Bonnel très apprécié

Finissant mon service militaire avant de signer à Marseille, je n'avais pas suivi de préparation estivale en Forêt-Noire, explique l'ancien joueur, qui, a 69 ans, vit toujours dans sa Bretagne bien-aimée. J'avais directement commencé par un match amical à Antibes contre le Bayern et enchaîné sur le championnat. Mais à Troyes, j'avais été bon, je me souviens très bien de mon but, d'une frappe du gauche de 20 mètres".

Un beau tir croisé trompant Fornici, avait écrit Alain Pecheral, décrivant l'égalisation olympienne. Du tac au TAF, ajoutait par ailleurs son confrère.

 

"Nous avions été malheureux de perdre, ajoute Raymond Keruzore, surtout pour notre entraîneur, Jo Bonnel, récemment disparu, que j'appréciais beaucoup et qui nous avait bien préparés tactiquement.

Malheureusement il n'avait pas pu continuer sa mission longtemps, il avait été remercié après l'élimination en coupe de l'UEFA contre Cologne. C'était très délicat, à la charnière de deux générations, quelques jeunes recrues, comme Robert Bouygues, Antoine Kuszowsky, vite blessé au genou, ou moi-même, et les joueurs du doublé, avec qui joue Bonnel avait joué. Ce n'est faire injure à personne que de penser que certains été sur la pente descendante, c'est la loi de la nature ; et il n'y avait pas une harmonie totale entre jeunes et anciens. Sauf Josip Skoblar, qui était au-dessus de la mêlée.

La saison des quatre entraîneurs.

Aujourd'hui encore, Raymond Keruzore est resté comme le symbole du surdoué qui ne parvient pas à s'adapter à Marseille. Alors qu'il a été l'idole de Rennes, Brest, Guingamp ou Laval où il a obtenu ces deux sélections en équipe de France, sous Michel Hidalgo en 1976.

 

"À mon arrivée, j'ai souffert de la grande chaleur, 30-35 degrés. J'habitais la Cofimeg, en face du Stade-Vélodrome, juste en dessous de Mario Zatelli. Nous avons connu quatre entraîneurs cette saison là et le successeur de Bonnel, Fernando Riera, a été catastrophique, ces méthodes étaient dépassées, nous ne faisions rien à l'entraînement et d'ailleurs il a été viré à la suite d'une défaite au match retour contre Troyes, ou j'avais encore marqué. Nous menions 2-0 et nous nous étions effondrés au bout d'une heure par manque de préparation. J'ai aussi été blessé à la cuisse et j'ai vite battu en retraite, Rennes m'avait recontacté, j'avais décidé de repartir, déçu par le départ de Bonnel".

Un gâchis à l'image cette défaite à Troyes qui en annonçait d'autres, malgré un bel effectif (Skoblar, Magnusson, Bosquier, Carnus, Trésor, Bracci...)

Malgré la lourde défaite, la double confrontation avec Cologne, avec Overath, reste un beau souvenir, comme, globalement, mon année à Marseille. Et j'ai toujours continué à suivre le club avec passion, jusqu'à cette semaine contre Leipzig

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche Raymond Keruzoré >>>

 

 

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