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Le Parc c'était une fête

PSG-OM Septembre 1975, les réflexes de Charrier, les buts de Bracci, Emon et Yazalde offrent une victoire inespérée aux Olympiens, sous les yeux intéressés du sélectionneur, Stefan Kovacs

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Septembre 1975, c'était une époque où le terme clasico n'existait qu'en Espagne et on ne le voyait pas à la télé française ; seules l'équipe de France et l'AS Saint-Étienne en coupe d'Europe y étaient régulièrement retransmis. L'OM venait pourtant d'avoir les honneurs de la petite lucarne, en coupe de l'UEFA et n'y avait pas du tout brillé, ramassant une belle casquette (3-0) à Iena, chez le Carl Zeiss.

Alors, PSG-OM, c'était juste une occasion de se réveiller pour les Olympiens, tout en prenant la revanche sur l'élimination subie en coupe de France au printemps précédent.

"Nous n'étions même pas revenus à Marseille, se souvient Albert Emon. Nous étions passés du bout du monde à Paris. De Iena, où j'avais raté une balle de 1-0, alors que Jules Zvunka m'avait prévenu que j'aurais sûrement, en contre, une occasion d'ouvrir le score, mais je ne l'avais assez écouté, au Parc, où nous savions que nous avions nos chances. Nous faisions partie, les uns et les autres, des équipes qui pouvaient lutter derrière Saint-Étienne. Car le PSG était entraîné par Just Fontaine et possédait de beaux joueurs."

Un tremplin vers les Bleus

"En fait, ajoute François Bracci, aujourd'hui en Algérie, où il ne désespère pas de recevoir des propositions d'un club dans le sud de la France, la véritable rivalité c'était OM - Saint-Étienne. Paris, c'était un match de prestige, un déplacement sympa. On mettait la cravate, on s'endimanchait pour monter à la capitale. Tu jouais devant Jean-Paul Belmondo ou Enrico Maciasque j'ai mieux connu, quand j'ai entraîné Constantine, ou Georges Descrières, l'acteur qui incarnait alors Arsène Lupin à la télé et qui était venu me saluer dans les vestiaires au Vélodrome. Paris, c'était une fête, loin de l'ambiance que l'on a connue dans les années 2000."

 

Les matches de D1 n'étant pas télévisés, jouer au Parc, c'était une occasion de se montrer.

"Même si les Verts ou Nantes étaient champions, si tu brillais au Parc, au Vélodrome ou à Geoffroy-Guichard, tu sauvais ta saison, ajoute Albert Emon.

D'ailleurs, j'ai été sélectionné en équipe de France peu après ce match à Paris. J'avais mis un but sur une reprise de volée face au grand Pantelic." Pantelic, gardien de l'équipe de Yougoslavie, qui avait joué à Paris-Joinville et non pas au bataillon de Joinville comme on le croyait à l'OM cette semaine.

Bracci mieux qu'à l'Ajax

Même cas de figure pour François Bracci, arrière gauche et pourtant auteur du but égalisateur. "Je crois que j'avais fait un beau crochet avant de mettre une frappe croisée. Kovacs avait dit que même de la part des latéraux du grand Ajax, il n'avait jamais vu un tel but ;de sa part, c'était vraiment un immense compliment, car il représentait un peu le mythe de l'Ajax, de Cruyff et des autres."

Les deux Marseillais avaient donc, en marquant des buts, marqué aussi des points auprès du sélectionneur de l'équipe de France. Mais trois autres joueurs s'étaient aussi distingués : Georges Béréta, Marius Trésor, qui, était devenu le capitaine des Tricolores (ils sont devenus "Les Bleus", plus tard, à l'initiative de Michel Hidalgo) et René Charrier, qui avait réalisé une partie de haut vol ;notamment lors de la première mi-temps, dominée par le PSG, où Dogliani avait ouvert le score avant l'égalisation de Bracci.

 

 

Les sauvetages de Charrier

"On peut évoquer la chance écrivait Maurice Fabreguettes dans "Le Provençal", mais l'arrêt sur le coup de tête à bout portant, de Dahleb et le tir de Dogliani dévié sur la transversale, c'est le talent de Charrier." "S'il l'a écrit, c'est peut-être vrai, nous répond l'ancien gardien de l'OM, devenu responsable de l'UNFP, mais je ne me souviens de rien. J'ai en tête la première fois que Kovacs m'a vu jouer avec Sedan, j'en avais pris 6 contre Bordeaux et il n'avait pas été séduit. Mais après, notamment lors de mes premiers mois à l'OM, il m'a sélectionné en équipe de France. Je me souviens avoir fait un gros match au Parc des princes, ce doit être celui-ci, alors ;après, j'ai eu une hernie inguinale et mes problèmes ont commencé."

Effectivement, René Charrier, allait passer en moins d'un an, de gardien de l'équipe de France à remplaçant à l'OM, malgré un immense talent. Ce jour-là, au Parc, il avait connu un grand soir, permettant à l'OM, revenu à 1-1, de prendre l'avantage par Emon et Yazalde, puis de l'emporter, malgré un but de Floch. Neuf mois plus tard, l'OM allait gagner la coupe, malheureusement sans Charrier ni Emon.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Albert Emon >>> 

Fiche joueur François Bracci >>> 

Fiche joueur René Charrier >>> 

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