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Les débuts de Carrasso

OM-MONTPELLIER 2 novembre 2002 : Alain Perrin écarte Vedran Runje et lance le jeune gardien. Un franc succès. Malheureusement, Cédric se blessera gravement peu après face à France 98.

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Avant la 13e journée, l'OM est cinquième, à quatre longueurs du leader, Auxerre. C'est correct pour une saison de transition, avec les arrivées de Christophe Bouchet comme président et Alain Perrin comme entraîneur. On ne se doute pas que l'équipe va faire encore mieux, en étant championne d'automne et en finissant troisième. Mais le 2 novembre 2002, quand se présente Montpellier, le public est très surpris de voir Cédric Carrasso dans le but et Vedran Runje sur le banc.

"La veille, nous étions au vert à l'hôtel César, à Plan-de-Cuques, raconte Cédric Carrasso, qui a mis fin à sa carrière et partage sa vie entre la Côte d'Azur et la région bordelaise. Alain Perrin est venu me dire que Vedran sortait d'une période délicate et que j'allais jouer les deux prochains matches. J'étais tout jeune, pas dans la forme de ma vie, c'était assez particulier, mais sur le plan football, ça reste un énorme souvenir, les débuts rêvés d'un gamin. J'avais beaucoup de défauts : physiquement, je ressemblais à pas grand-chose, à cause de soucis personnels, mais sur le terrain, ça ne se voyait pas. Mes deux matches, Montpellier, puis Guingamp, ont été bons. Je suis arrivé à l'échauffement avec beaucoup de timidité, d'humilité, j'avais les qualités, mais plein de choses m'empêchaient de m'épanouir. Et j'ai vécu 90 minutes de pur bonheur, les gens ont joué le jeu avec moi. C'était une soirée exceptionnelle pour un gosse formé à l'OM."

 

 

"Peur du regard des autres"

Un an et demi auparavant, il avait été vaguement question d'aligner le jeune gardien arrivé d'Avignon, alors que Stéphane Trévisan traversait une mauvaise passe et que Damien Grégorini avait une blessure à un oeil, mais ce dernier avait finalement joué. Carrasso avait donc continué sa formation, en passant plusieurs mois à Crystal Palace. "Ça m'a énormément apporté, sans ôter tous mes doutes, ça n'a pas tout réglé. J'étais plein de soucis. Je n'avais pas de peur footballistique, mais peur du regard des autres."

Ce match contre Montpellier reste un souvenir d'autant plus agréable pour le débutant que l'OM le gagne. Et dans la difficulté. Un but de Bakayoko trompant Riou du gauche après un tir d'Hemdani, un autre de Silvestre contre son camp, de la nuque, une parade superbe de Riou sur un autre tir de "Baka", une expulsion très sévère de Celestini, obligeant l'OM à jouer 50 minutes à dix, et quelques arrêts pleins de sang-froid de Carrasso pour pimenter la sauce. Évidemment, le public ne peut qu'avoir de la sympathie pour un jeune qui débute, mais il aimait bien Runje ; et Cédric Carrasso le reconnaît volontiers, il n'avait pas la silhouette d'un footballeur. Or, pour résumer crûment, le public n'a pas tardé à dire : "Il est gros, mais il est bon, ce petit". De fait, chaque intervention du gardien allait être soutenue, saluée par le public.

 

 

"J'ai encore en moi toutes mes sensations, je revois mes gants, mon maillot rouge, j'entends le bruit, je ressens les odeurs, c'est inoubliable. D'ailleurs, même quand je suis revenu avec Toulouse ou Bordeaux, je n'ai jamais entendu les sifflets contre moi, je les prenais comme le bruit naturel du Vélodrome. Je reconnais sa 'musique', le son entre tous, c'est un endroit magique pour moi."

Rupture des ligaments croisés

Ces débuts réjouissants, suivis d'un bon nul en Bretagne (0-0), allaient déboucher sur un match amical de prestige, OM-France 98, pour les sinistrés d'inondations dans l'Hérault ; et là allait se jouer le destin de Carrasso, victime d'une rupture des ligaments croisés d'un genou. "C'était une sortie face à Giuly, après un très bon début de match. Il y a eu des réactions en chaîne dans ma tête. Ma vie a changé après ma blessure au Vélodrome, une transformation physique s'est opérée chez moi. Là, ça a été le vrai début de ma carrière. Un déclic. Je me suis dit que je ne pouvais pas rester comme ça alors que sur le terrain, ça se passait bien."

Une opération, une longue rééducation, un régime et c'est un Cédric Carrasso transformé, longiligne qui allait revenir, puis s'imposer après une année à Guingamp. Tout était parti de Montpellier. "C'est drôle, mon premier match de CFA, c'était déjà contre eux. Et en moins de 17 aussi, je crois..."

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Cedric Carrasso >>>

 

 

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