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Premiers pour la rentrée

OM-AMIENS 2 septembre 1994 : les Olympiens prennent la tête de la D2, grâce à des buts de Ferrer, Ferreri, Libbra et un doublé de Cascarino qui découvre les petits clubs français

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Loin des yeux, loin du coeur, dit-on. La preuve, l'ignorance où nous étions, d'avoir failli perdre Tony Cascarino l'été dernier : "J'ai été opéré d'une tumeur au cerveau. Fort heureusement, elle n'était pas cancéreuse et j'ai pu récupérer à 90 %, passer de bonnes fêtes avec mon fils, qui vit actuellement à Tahiti et envisage de venir poursuivre ses études en Angleterre. Il est parfaitement bilingue et rit de moi quand j'essaie de parler français, mais il me disait récemment qu'il ne se rendait pas compte à quel point j'avais bien marché à Marseille. Pour moi, avoir porté le maillot de l'OM avec le numéro 9, demeure l'un des plus grands souvenirs de ma carrière."

Et pourtant, à l'été 1994, le joueur qui arrivait de Chelsea et venait de disputer sa deuxième coupe du monde avec l'Irlande, ignorait tout de ses futurs adversaires. Il devait connaître Monaco, Bordeaux, PSG, mais pas Beauvais, Charleville, Valence, Poitiers, Saint-Brieuc ou Amiens, face à qui, au soir de la huitième journée, l'OM allait prendre la tête de la D2. Car, après une saison difficile en D1, dans la foulée de l'affaire VA-OM, la relégation administrative de l'OM avait changé le paysage.

"J'ai croisé Rudi Völler dans le couloir du siège"

"Aux États-Unis, lors du Mondial, mes coéquipiers se moquaient de moi parce que je recevais des propositions de clubs en bois, raconte encore Tony. Quand je leur ai dit que j'allais à Marseille, ils sont restés bouche bée. L'OM, pour nous, ça restait le club où avaient brillé Chris Waddle, Trevor Steven, Carlos Mozer, Enzo Francescoli, Jean-Pierre Papin.

 

En débarquant à Marignane, puis en découvrant le stade, le soleil, la mer, je me suis dit que c'était une occasion en or. Aujourd'hui, je vois des joueurs de l'OM actuels qui doivent penser qu'ils font une faveur à l'OM en venant porter son maillot. Moi, c'était l'inverse, j'étais extrêmement fier. Avant d'entrer dans le bureau de Jean-Louis Levreau, au siège du club, j'ai croisé Rudi Völler qui partait. Vous vous rendez compte à qui je succédais ?"

Tony allait arriver en pleine forme et comme il le raconte dans notre ouvrage "Grands Buteurs de Marseille" aux Éditions Gaussen, lors du match amical du mois d'août gagné face à la Juventus (doublé de Cascarino), le défenseur central allemand Jürgen Kohler lui avait avoué son étonnement : "Tu n'es plus le même joueur que j'ai affronté il y a six mois lors d'Allemagne-Irlande".

Enfin premiers !

"Et pour cause, j'avais perdu cinq kilos, je n'ai jamais autant travaillé qu'à Marseille, rappelle "Tonygoal" depuis le Kent. Mais contrairement à ce qu'on aurait pu croire parce que nous avions des vainqueurs de la Ligue des champiions, comme Barthez, Casoni, Durand, Ferreri ou des internationaux comme Marcel Dib, Michel de Wolf ou moi, ça n'allait pas être aussi facile. Nous avions perdu le premier match à domicile contre Le Mans, Bernard Tapie était fou de rage dans les vestiaires et ce mauvais départ nous a fait beaucoup de bien. Le match suivant, gagné à Saint-Brieuc, l'avait été au prix de grosses difficultés. On a vite compris ce qui nous attendait."

 

Il a donc fallu attendre la 8e journée pour que l'OM prenne la tête face à Amiens, à la faveur d'un carton se dessinant en seconde période, avec un doublé de Cascarino, ses 8e et 9e buts en championnat, un de la tête, un du gauche, faisant suite à des buts sompteux de Ferrer (coup franc direct) et Ferreri (percée en solo sur trente mètres). "Je reconnais que j'ignorais tout d'Amiens, avoue Tony. Je me souviens qu'au retour, ça n'avait pas été facile, là-bas. Amiens c'est bien entre Paris et Lille, je ne confonds pas ? Parce que je découvrais la plupart des clubs et que je me suis rendu compte qu'il y avait de sacrés bons joueurs à Gueugnon ou à Guingamp comme Guivarc'h ou Coridon et qu'il faudrait vraiment que nous jouions avec sérieux pour finir en tête."

"Je me suis donc donné à fond et je ne suis pas le seul. C'est pour cela que j'ai gardé un souvenir si fort de Marseille et la communion avec les supporters. C'est un club où ne peut pas tricher avec son engagement."

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Tony Cascarino >>>

 

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