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Amalfi par la petite porte

OM - MONACO : 2 novembre 1958 : Encore battu à domicile, l'OM glisse vers la relégation. Yeso, le brésilien, arrivé comme une star un an plus tôt, repart sur un échec et quelques anecdotes

 

 

Bien avant Paulo Cezar et Jairzinho, Mozer ou Liuis Gustavo, l'OM a eu une authentique star brésilienne : Yeso Amalfi. Un inter de grande classe avec une gueule à la Clark Gable (et la petite moustache qui allait avec), qui avait flambé au FC Sao Paulo, à Penarol, Boca Juniors et Palmeiras avant de le faire en Europe, à Nice, Torino, Monaco, puis à Paris, au Racing et au Red Star. Mais quand il est arrivé à l'OM à l'automne 1957, il avait 32 ans et déjà beaucoup trop de kilomètres au compteur. Encore que des kilomètres, il n'en couvrait pas beaucoup sur le terrain... Un jour, à l'entraînement, alors que Jean Robin, son coach olympien, lui demandait de faire un peu plus d'efforts, il avait pris un morceau de sucre, jonglé avec, avant de l'envoyer en l'air et de le croquer. "Quand les zôtres, ils sauront faire ça, Yeso , il s'entraînera..."

Bref, le Brésilien n'était pas un foudre de guerre et pour un OM sur le déclin, il ne représentait pas l'avenir. C'est pourtant ainsi qu'on le présentait quand il était arrivé en décembre 1957, assis dans ma Cadillac rose de son président Saby Zaraya. Mais après son premier match, déjà il déchantait : "Depuis que je suis à Marseille, c'est la révolution, on me prend pour Jésus Christ. J'étais bien tranquille à Paris, j'avais une vie simple et là je suis plongé dans un tourbillon."

 

 

Les liasses de billets dans les protège-tibias

En signant, Amalfi pensait en devenir le roi. Lors de l'in de ses tout premiers matches, il avait dit à Gunnar Anderson qu'il était vieux et le temps était venu de passer la main à Yeso le magnifique. D'ou cette magnifique anecdote, que nous a raconté notre glorieux aîné François Missen, qui lui même la tenait de Jean-Jacques Marcel : "Amalfi avait 'habitude de s'isoler dans les vestiaires avant les matches, on pensait qu'il priait. Quand un jour, je l'ai surpris en train de glisser des liasses de billets sous ses chaussettes en guise de protège tibias. 'Mà, tou comprends, ici, y'a plein de voleurs ! alors quand il avait dit à Andersson que son heure était venue, Gunnar avait parié 100 francs sur chaque but. Et chaque fois que le Suédois marquait, il allait voir Yeso, qui prenait un billet dans sa chaussette et le lui tendait pour payer son pari perdu."

A l'inverse, en 21 matches, Amalfi n'a marqué qu'un seul but, en avril 1958. A Paris ou l'air devait lui semblait meilleur. Les dirigeants olympiens ayant commis l'erreur de laisser partir à la fois Andersson, Mesas, Domingo et Scotti en 1958, la saison suivante allait être terriblement décevante. Louis Dupic écrivait même un papier terrible dans Le Provencal début octobre, relatant une réunion entre dirigeants et joueurs ou l'effectifs était encouragé à s'exprimer, mais ou un joueur allait se lever pour répondre : "Bon, on peut y aller ?" "Les joueurs de l'OM aient-ils le football ? On peut s'en douter", concluait le reporter.

 

Dans cette atmosphère de déliquescent, début novembre, après un mois et demi d'absence, Yeso Amalfi allait être titularisé une dernière fois contre Monaco.

Michel Hidalgo décisif pour Monaco

Au bout de dix minutes, une touche de Michel Hidalgo sur Stojaspal donnait le 1-0 aux Monégasques et malgré deux frappes sur le poteau signées Oliver Celestini, l'OM s'avérait incapable de revenir, avant qu'une faute commise sur Michel Hidalgo, omniprésent, n'amène le penalty du 2-0 en faveur de l'ASM.

"On joue mal et on est malheureux", se plaignait le président Zaraya. Les supporters, eux s'en prenaient aux voitures des joueurs à la sortie. "Je vous prends les uns après les autres, si vous voulez", leur lançait Amalfi, la moustache en bataille...

Il n'aurait plus l'occasion de les affronter. Quelques jours plus tard, il résiliait son contrat et retournait jongler avec des carrés de sucre...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Yeso Amalfi >>>

 

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