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Emon fait taire les sifflets

NICE-OM : Août 1974 : emmenés par un génial Paulo Cezar, les Olympiens marquent trois fois au stade du Ray, grâce à Josip Skoblar et à un doublé du jeune Albert, dont une reprise de volée

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Dans la première moitié des années 70, l'OGC Nice avait de grandes ambitions, des millions à dépenser sur le marché des transferts, lui permettant de bâtir des équipes séduisantes, de réussir des débuts de championnat tonitruants, avant de s'effondrer sur la fin. Aussi, gagner au stade du Ray en août 1974 était un exploit pour un OM, qui avait recruté un joueur exceptionnel, Paulo Cezar, mais sans convaincre collectivement lors des premiers matches. Un nul contre Strasbourg, une défaite à Lille, une victoire difficile contre Sochaux, avec des sifflets à l'encontre de Victor Zvunka et Albert Emon. "Je ne me souviens pas de ce jour-là, mais c'est sûr que j'ai été sifflé au stade, reconnaît Emon. C'était quand même une belle époque. Et là, à Nice, nous avions réussi un bon match, car Nice avait une bien belle équipe, avec Baratelli, Rostagni, Jouve, Molitor, Huck, Adam, Loubet. C'est d'ailleurs Charly qui avait ouvert le score."

Paulo Cezar, un géant

Effectivement, profitant d'un renvoi de la défense olympienne, l'ancien ailier de l'OM avait marqué pour le Gym. Mais là, avait commencé le festival Paulo Cezar, "le véritable inspirateur qui a manqué à l'OM depuis deux ans", écrivait Maurice Fabreguettes dans Le Provençal où il avait titré : "Paulo Cezar mène le bal".

Un coup franc vrillé que Baratelli avait détourné en corner, une passe décisive pour Skoblar dont le but avait été refusé pour hors-jeu (pas évident). Et enfin, le centre décisif pour une volée magistrale de Emon.

 

"Je ne me souviens pas de mon but, mais de Paulo oui ! Il avait été extraordinaire. C'est l'un des meilleurs joueurs au monde avec qui j'ai joué. Un géant. Pas tranquille... mais un géant. Grand, grand, grand joueur !"

Le Brésilien allait d'ailleurs offrir la balle du 2-1 à Skoblar, ce dernier prenant enfin le meilleur sur un Jean-Pierre Adams qui lui avait mis beaucoup de coups jusque-là. "L'arbitre, monsieur Wurtz s'était donné beaucoup de mal pour éviter qu'aux trop nombreux règlements de compte ne succède une bagarre générale", lisait-on encore dans le journal.

Pas au courant pour le bonus

"C'était l'un des derniers matches de Skoblar, rappelle Emon. Nous jouions tous les trois devant, Paulo, Josip et moi. Loubet avait ouvert le score assez vite et après nous les avons tués. Le troisième but, je ne sais plus qui le marque."

En l'occurrence, c'était encore Albert Emon, lancé seul au-devant du gardien niçois, le dribblant pour mettre le troisième but. "À l'époque, raconte encore Albert Emon, on empochait un bonus d'un point quand on gagnait par trois buts d'écart. Mais personne n'avait dû expliquer ça à Paulo Cezar. À 3-1, à dix minutes de la fin, il disait sans cesse, 'on a gagné, on a gagné, ce n'est plus la peine d'attaquer'.

 

Lors de la saison précédente, le bonus était accordé à chaque équipe marquant trois buts et cela avait débouché sur des arrangements supposés en fin de saison, des équipes perdant 4-3, marquant 1 point. On avait donc décidé de ne plus donner ce point supplémentaire qu'aux équipes gagnant par trois buts d'écart.

Avec ce succès, l'OM allait donc vraiment démarrer. "Quand j'ai entendu les sifflets l'autre soir, ça m'a fait beaucoup de peine, j'avais perdu une partie de mes moyens, disait Albert Emon en cette soirée du 16 août 1974. En marquant ces deux buts, je me suis réveillé, j'espère que nos supporters nous applaudiront la prochaine fois."

Ils allaient en avoir souvent l'occasion au cours d'une saison où l'OM allait finir deuxième derrière Saint-Étienne, ce qui serait son meilleur classement jusqu'en 1987.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Albert Emon >>>

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