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Albert Durand un digne fils

ANGERS-OM 16 décembre 1956. Fils de Raymond Durand, Olympien légendaire des années 20 et 30, l'ailier marseillais jouera 72 matches dans les années 50. Face au SCO, il réussit son seul doublé.

La saison 1956-57 a été très particulière, plutôt agitée, avec la proposition d'un dénommé Bettini d'injecter 100 millions à l'OM pour acheter des vedettes, dont Kopa ou Ujlaki, qui a été le feuilleton de l'été, d'autant que certains anciens Olympiens le soutiennent alors. Fin octobre, c'est un industriel dans les légumes secs, Saby Zaraya, qui entre au comité directeur, tandis que le président Aillaud convoque une assemblée générale dont l'ordre du jour est de créer une section professionnelle. Elle a lieu mi-novembre, et elle est tout près de tourner au pugilat, tant les divisions sont fortes.

Dix jours plus tard, une nouvelle réunion au "Billard Club" aboutit à l'autonomie de la section pro, avec une confiance renouvelée au comité directeur en place, sans M. Bettini. C'est dans ce contexte que signe Stanislas Curyl, l'ailier gauche du Racing, pour 12 millions de francs, alors qu'il était l'un des joueurs visés par Bettini. Il va se montrer fort utile dans les mois qui suivent. En conséquence de quoi, Pires Constantino, le premier joueur de champ brésilien de l'OM, après un essai à Nîmes, part pour Lyon.

Tandis que l'attaquant marocain Ahmed Ben Larbi Chicha va être opéré d'un ménisque, Jean-Jacques Marcel, titulaire en équipe de France lors de la victoire 6-3 face à la Belgique, a pris un nouvel avertissement face Lyon, et il est suspendu pour le déplacement à Angers, alors que l'OM reste sur trois victoires consécutives.

À Angers, Maurice Gransart ne voit que sa chambre d'hôtel. Souffrant d'une angine, il n'a pas pris le train avec ses partenaires et ne les rejoint que le dimanche à la mi-journée. Mais, toujours fiévreux, il reste au lit et c'est Molla qui va jouer arrière-droit.

Albert Durand, lui, ne bénéficie d'aucune absence pour être titulaire. Après avoir fait ses débuts en janvier, il s'est montré de plus en plus convaincant et il va jouer son dixième match sur quinze depuis le début de la saison. Un choix judicieux, car il va se montrer décisif.

Il est né Olympien, son père, Raymond, est le Durand des années 20-30, champion de France amateur en 1929, vainqueur de la coupe de France en 1927, 1935 et 1938, encore finaliste en 1940, avant de devenir entraîneur des jeunes. Ajoutons qu'il a été une fois sélectionné en équipe de France. L'héritage est lourd, mais Albert est vraiment un Olympien de coeur.

Dès la 11e minute, servi par "Mimi" Mésas, il tente une frappe dans un angle très fermé, sur l'aile droite, et il ouvre ainsi le score. Marcel Loncle égalise avant la pause, servi par Le Gall, le père de Franck, futur médecin de l'OM et des Bleus. Mais avant l'heure de jeu, suivons l'action décrite par le grand Lucien d'Apo dans Le Provençal : "L'OM lance alors sa grande offensive. Andersson capte une longue balle, sert Curyl, lequel redonne à Andersson, qui a piqué vers le centre. Gunnar laisse cette balle en or glisser vers Durand.

Le petit ailier marseillais, attentif, réfléchit, ajuste posément un tir que Fracassi devra inscrire à son passif. C'est le second but, très beau dans sa réalisation, net dans sa conclusion. Durand s'est montré excellent".

Marcel Loncle égalisera une deuxième fois, privant l'OM d'un succès. "Un point à l'extérieur, c'est toujours bon", estime Jean Robin, l'entraîneur marseillais. "Le public applaudit, c'est, dit-on dans l'étroite tribune, le meilleur match joué cette année à Angers, écrit encore Lucien d'Apo. L'OM ramène un point et cela ne satisfait pas les joueurs de Robin, qui, décidément, connaissent un renouveau."

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