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Les coups francs de "Magic" Chris

OM-Bordeaux Avril 1990, Waddle offre le titre à l'OM et nargue Raymond Goethals sur le banc

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L'OM serait champion de France pour la deuxième année consécutive : c'était écrit dès la première journée et le carton à Lyon (1-4). Or, un adversaire inattendu allait se dresser sur sa route et lutter jusqu'au bout :Bordeaux. Entraîné par Raymond Goethals qui était déjà passé chez les Girondins dans les années 70, le rival a nettement battu l'OM à l'aller (3-0). Le 14 avril, quand les deux équipes se retrouvent au Vélodrome pour la 32 journée, elles comptent 45 points chacune. Le titre peut se jouer là. "Bordeaux avait de bons joueurs très expérimentés, comme Durand, Bell, Allofs, Ferreri, Pardo, rappelle Chris Waddle. Ils avaient fait une très belle saison, nous avaient concurrencés jusque-là, mais on était meilleurs qu'eux. Et sur ce match, on l'avait confirmé. On avait gagné et été champions."

Chris avait plus que jamais justifié son surnom de Magic, en signant les deux buts olympiens, sur deux coups francs. "Quand je jouais à Tottenham, c'était Glenn Hoddle qui les frappait, mais quand il est parti à Monaco, ça a été mon tour. À l'OM, on se les partageait avec Jean-Pierre (Papin), parfois Franck (Sauzée) ;Carlos (Mozer) ou Dragan (Stojkovic) en ont un peu tiré, mais c'était surtout nous, selon l'angle. Côté droit, c'était pour moi. Avec un peu de réussite, j'ai mis le premier, qui a été dévié par Pardo. Sur le deuxième, en revanche, je l'ai mis là où Bell ne l'attendait pas. Deux coups de pied arrêtés peut-être, mais beaucoup d'occasions. J'étais face à Bixente Lizarazu, qui était un grand espoir et j'avais fait un bon match."

Un match et un deuxième but que Chris avait ponctué d'une course vers le banc de touche... "Quelques jours auparavant, lors d'une interview, Raymond Goethals avait été vexant pour moi. On avait dû lui demander comment m'empêcher de briller et il avait répondu : 'Chris Waddle, mais qui c'est Chris Waddle ?' C'était comme une guerre psychologique, il voulait montrer à ses joueurs qu'ils n'avaient pas à nous craindre. Il n'aurait pas dû dire ça, il m'a motivé.

Le plus drôle, c'est que neuf mois plus tard, Raymond devenait son entraîneur à l'OM. "Je ne lui en ai pas reparlé. Il ne devait même pas s'en souvenir. En le connaissant, je l'ai respecté, il le méritait, je l'aimais bien. Avec tous les ego du vestiaire, il savait mener le groupe, nous garder concentrés, motivés et faire de nous la meilleure équipe d'Europe.

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