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Injustice pour Ravanelli

LENS-OM 13 décembre 1997 : Malgré le succès olympien, on retient surtout que l'arbitre, sous l'influence du penalty de PSG-OM, qui a fait polémique, ne siffle jamais pour l'Italien

Le contexte est délicat. Comme l'explique un joueur olympien, "Avant de fouler la pelouse de Bollaert, Roland Courbis , nous a mis en garde : en 1997, on oublie les penalties." Et l'entraîneur de l'OM a bien cerné le problème qui va empoisonner ce sommet du championnat. Un mois plus tôt, l'OM a gagné ay Parc des Princes à la faveur d'un penalty sifflé sur une faute de Rabesandratana sur Ravanelli, qui n'a pas semblé évidente et a viré été transformée en simulation pour laquelle le calme Michel Denisot a même réclamé une expulsion de l'Italien.

Pourtant, quelques semaines plus tard, c'est sur le plateau de Canal Plus, images à l'appui que l'entraîneur et le joueur de l'OM viendront prouver qu'il y avait bien faute. Près de vingt ans plus tard, Jérôme Leroy, alors joueur du PSG, le reconnaîtra lui aussi dans les colonnes du Parisien.

"Les conséquences du match de Paris ont été très néfastes, on a oublié quelques fautes commises sur moi, quelques penalties, j'ai traîné une réputation de tricheur pendant quelques mois, alors que je n'avais jamais connu cela ni en Italie, ni en Angleterre, ni en Ecosse, déplore encore aujourd'hui Fabrizio Ravanelli. Une des pires périodes de ma carrière. Ca a fini par se régler mais à Lens c'était vraiment horrible."

Au Stade Bollaert, tout a pourtant très bien commencé pour l'OM. Il y a d'abord un but refusé, marque contre son camp par Jean-Guy Wallemme, pour un hors jeu de Ravanelli. A juste titre, et deux minutes plus tard, soit à la 9', l'OM ouvre le score par Xavier Gravelaine, de façon magistrale, comme il le décrivait le lendemain : "Domoraud adresse un passe dans l'axe à Ravanelli, qui sert d'une pichenette. Je me trouve à la lutte avec Wallemme, que je gêne un peu pour l'empêcher de dégager le ballon. Dos au but, je frappe instantanément en pivot, un tir croisé qui surprend Warmuz."

"Je me rappelle bien du but de Gravelaine ou je lui fais la passe décisive', ajoute Fabrizio aujourd'hui, qui ajoute cependant : "difficile d'oublier ce qui s'est produit ensuite pendant le match."

Alors qu'il entre balle au pied dans la surface lensoise, Ravanelli est retenu par le maillot au vu et au su de tous. "Il lui a allongé la manche de dix centimètres", lâchera même un supporter le lendemain à la Commanderie. "L'entraîneur adverse et les joueurs ont reconnu qu'il y avait penalty, tellement c'était flagrant, je ne sais pas ce qu'il faut faire, c'est de plus en plus difficile de jouer", s'exclame Fabrizion aux vestiaires.

"Déjà que les meilleurs joueurs français sont partis, si, en plus, les arbitres cassent les meilleurs étrangers, que va-t-il nous rester ?" ajoutera l'entraîneur des Sang et Or, le grand Daniel Leclercq, avec une parfaite honnêteté. Le soir à l'hôtel, nous croiserons Philippe Kalt à l'hôtel Bollaert et Philippe Wallez a parfaitement résumé la situation le lundi matin dans les colonnes de La Provence, sous le titre : "Kalt, un arbitre sous influence". "M. Kalt état décomposé, blafard, sur la défensive, il n'avait pas vu les images, mais savait qu'il avait commis une faute de jugement et s'attendait à une volée de bois vert." "Ce fut un match pénible à arbitrer. Le contexte autour de l'OM et de Ravanelli est actuellement plein de tension et d'a priori", expliquait l'arbitre international.

"j'ai même demandé à Rolland de me sortir parce que l'arbitre sifflait toujours contre moi, notamment ce penalty évident. Ca me fait encore mal que j'y songe', rappelle Ravanelli. Heureusement l'OM avait gagné. Et Lens avait été champion de France...

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