OM1899.com

_________________________________________________________

 

L'humiliation puis la crise

LENS-OM 13 avril 1963. Condamné à retomber en D2, l'OM privé de plusieurs joueurs majeurs, sombre chez un adversaire qui doit sauver sa peau. Ce sera fatal au président Zaraya

 

D'une année sur l'autre, les ambiances et les performances peuvent changer du tout au tout. Au printemps 1962, totalement relancé par l'arrivée de l'entraîneur brésilien Otto Gloria, l'OM remonte en Première Division, après les trois premières saisons de son histoire en D2. Au printemps 1963, le club marseillais s'apprête à redescendre, son quatrième entraîneur en dix huit mois s'apprête à prendre la porte, comme son président. Et le pire sera atteint en D2.

C'est l'une des plus mauvaises saisons de l'OM en D1. Otto Gloria qui avait remplacé avantageusement Lucien Troupel, a du retourner au Brésil pour s'occuper de ses affaires après la mort de son frère. En 1966, il mènera le Portugal en demi-finales de la coupe du monde.

Son successeur est Armand Penverne, ancien grand international français. L'OM vit ses deux premières rencontres européennes en coupe des Villes de Foire. Il y a de vrais bons joueurs, aguerris comme François Milazzo, Régis Bruneton ou Serge Roy, vieillissant comme Hector Rial ou avec un grand avenir comme Etienne Sansonetti, Jean Pierre Dogliani, Joseph et même les jeunes Jean-Paul Escale ou André Tassone qui jouent trop peu.

L'OM finit à neuf, avec deux blessés

La sauce ne prend pas. L'enthousiasme insufflé par Gloria est retombé, l'excellent André Moulon qui avait stabilisé la défense n'est pas toujours titulaire, les compos d'équipe varient et, en décembre, Penverne est démis de ses fonctions. Son successeur est luis Miro.

 

Un nom. Ancien joueur puis entraîneur de Séville, Valence, du Barca et de l'équipe d'Espagne, aux belles déclarations d'intentions offensives. Quelques mois plus tard, il sera surnommé "El Bidone" (et pourtant, il dirigera encore la Roma et Malaga).

En dépit de beaux exploits comme un succès sur Reims ou sur Nice en coupe de France, en trois matches, l'OM va sombrer. Dix-neuvième à la trêve, l'OM finit dernier en mai 1963, comme en 1959, ce qui ne lui arrivera plus jamais (19e en mai 1980).

Alors, quand une équipe fragile, déjà condamnée, perd quelques joueurs clés avant une rencontre face à une autre qui joue son avenir en D1 et doit absolument gagner et soigner sa différence de buts, on court à la catastrophe...

L'OM se déplace à Lens sans Fanfan Milazzo, Jean Pierre Dogliani, Serge Roy, André Moulon, André Tassone, Henri Leonetti. Comble de malheur, Robert Barrellas, qui joue arrière droit, se blesse rapidement et doit sortir avant la pause.

Pas de remplacement autorisé à l'époque, l'OM évolue donc à dix pendant près d'une heure. Et bientôt à neuf, avec la blessure de l'ailier gauche Gérard Aygoui, l'un des rares à se montrer un peu dangereux.

C'est un véritable calvaire que vont vire les Olympiens. Dans "Le Provencal" du surlendemain, leur prestation sera logiquement qualifiée de fantomatique. "L'OM ne voulait pas ses battre, aucune pénétration, aucun style, aucune cohésion, aucun éclat.

Selon l'expression d'un spectateur, les Marseillais mettaient un quart d'heure avant de se retourner pour discuter une balle. Un seul joueur se révolta, tenta de justifier le renom de l'OM : Bruneton".

Le président Zaraya n'y résistera pas

Malgré l'absence de Georges Lech, le grand espoir lensois (au même titre que Robert Budzinski et Paul Courtin), l'attaque menée par Maryan Wiesnieski et Cherif Oudjani fait flèche de tout bois, ce dernier ouvrant le score au bout de 20 secondes. 3-0 après vingt minutes de jeu, 5-0 à la 35e, 6-1 à la pause, Joseph ayant marqué sans pour autant sauver l'honneur. Et 8-1 au bout du compte avec des buts de deux futurs Angevins qui feront encore des misères à l'OM quelques années plus tard avec le SCO : Michel Margottin et Jean Deloffre.

Le président Saby Zaraya ne résiste pas à cette humilité. Une crise est ouverte à la tête du club, plusieurs prétendant, dont le revenant Bettini, viennent frapper à la porte, les choses traînent jusqu'à l'élection du docteur Luciani comme président le 13 juin.

Malgré tout, il faudra encore attendre 1965 et l'arrivée de Marcel Leclerc pour voir l'OM sortir vraiment de l'ornière.

Mario Albano

-------------------------------

Lien vers la rencontre >>>

 

 

.

.

.

.

Retour
Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.