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Un coup de patte de Bereta

TROYES-OM : 1 avril 1975. Treizième match sans défaite pour l'équipe de Jules Zvunka qui continue à lutter pour le titre avec Saint-Étienne, grâce à un but de l'ex-capitaine des Verts

rois points en janvier, six en février, neuf en mars : comme l'écrit Alain Pécheral dans "Le Provençal", "ce n'est pas si courant un tableau de marche allant à ce point crescendo, Jules et les siens venant de jouer 1 200 minutes, soit treize matches sans connaître la défaite. Et voilà qu'avril laisse augurer une nouvelle moisson tout aussi généreuse. Il risque décidément d'y avoir de l'ambiance le 3 mai à Saint-Étienne".

En ce début de printemps 1975, l'OM est donc revenu dans la course au titre, même si, par l'effet du bonus (1 point de plus pour une victoire par trois buts d'écart), l'ASSE vient de prendre une longueur d'avance supplémentaire après son large succès sur Rennes. C'est d'ailleurs l'ancien capitaine des Verts, Georges Béréta, arrivé à Marseille à la fin de l'automne, qui a lancé l'OM sur le chemin de la victoire à Troyes. "Nous avons fait preuve d'une certaine maîtrise, disait le gaucher à notre confrère et ami. Nous nous trouvons maintenant beaucoup plus facilement sur le terrain, et je pense que cela ira encore en s'améliorant. Pour l'instant nous ne visons que la deuxième place. Car Saint-Étienne me paraît bien difficile à rejoindre".

"Buigues, Béréta et Albaladejo, nos hommes de milieu de terrain, ont abattu une besogne considérable qui s'est avérée déterminante dans la conduite du match", estimait alors Jean-Pierre Klein, attaché à la présidence, le seul représentant de l'état-major marseillais sur le banc de touche.

Paulo Cezar : "Béréta était un grand joueur"

Auteur du premier but olympien, Georges Béréta était déterminant dans ce renouveau, comme l'estime encore Paulo Cezar, 47 ans plus tard. "Georges Béréta, c'est quelqu'un qui nous fait beaucoup de bien, au groupe et au club, comme joueur, comme personnalité, dans tous les domaines. Un joueur très collectif. Personnellement, il me permettait d'exploiter mon talent individuel, pour l'équipe. Techniquement, avec son pied gauche il était très fort et puis il avait de gros poumons, un gros volume. Georges, c'était un grand joueur, il avait été capitaine de Saint-Étienne, un gars très sérieux, qui a été important pour Saint-Étienne, pour l'équipe de France, puis pour l'OM".

L'autre buteur du jour, François Bracci, était très heureux. "Lorsque j'ai vu Watteau recevoir ce ballon, j'ai tout de suite compris qu'il allait le passer en retrait à Formici. J'ai donc continué ma course et j'ai eu la chance que sa passe soit trop molle. J'ai hésité en voyant Formici se dresser devant moi, et c'est peut-être ce qui m'a aidé, car j'ai tiré presque les yeux fermés. Je suis d'autant plus heureux que c'est le deuxième but que je marque en pro, après celui que j'avais réussi, il y a trois ans à Lyon."

Malgré la réduction de l'écart par Petkovic, après une mésentente entre Trésor et Paulo Cezar, l'OM l'emportait donc très logiquement. "Je suis très heureux que Charrier ait magnifiquement réagi après sa déception de France - Hongrie, expliquait Jules Zvunka. Il a fait ce soir un grand match, et la petite crise morale que j'appréhendais ne s'est finalement pas manifestée. Notre espoir de rattraper Saint-Étienne est mince, mais il existe tout de même. Cela dépendra surtout des Stéphanois. Contentons-nous de gagner comme ce soir, et attendons un éventuel faux pas de leur part."

"Je regrette donc d'être parti, car avec Béréta et avec Jules aux manettes, nous aurions encore progressé, ajoute Paulo Cezar aujourd'hui. Nous avons commencé à remonter au classement quand il est arrivé. Trésor, Bracci, Emon, Buigues, un bon milieu, Noguès qui était un grand joueur et des jeunes comme Lendo et Sikely, au physique extraordinaire, et puis Jair et moi : j'ai fait la plus grosse erreur de ma carrière en quittant l'OM. Je voulais rentrer pour jouer en équipe nationale, quelle bêtise !"

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