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Résumé Le Provencal

du 21 décembre 1964

 

UNE SUPER-PRODUCTION CORSE, HIER AU STADE VELODROME

"Mise à mort au crépuscule"

Une super-vedette KANYAN, des pétards

du jeu direct : G.F.C. AJACCIO : 5 - O.M. : 1

Festival Corse, hier après-midi, au stade vélodrome, une super vedette, Kanyan, dix autres acteurs, tous excellents, et une figuration nombreuse, musicale, exubérante... et pétaradantes.

Le metteur en scène Cahuzac peut être fié de sa superproduction : "Mis à mort au crépuscule".

Notre joie soit complète si le "mis à mort" n'était l'O.M. Peut-être pas exactement l'O.M. qui, lui, est immortelle, dans la mesure où une personne morale peut prétendre à l'immortalité dans notre bas monde, mais une certaine conception de la direction d'un club de football de Marseille.

Cet O.M. là, qui a sombré corps et bien dans la pénombre de ce dernier dimanche d'automne, ne méritait pas la qualification de professionnels, comme il était indigne de représenter la deuxième ville de France.

Il fallait que cela arrivât et peut-être dans le fond, ce mal est-il un bien à la leçon administrée par les Corses aux infortunés Oémistes sera-t-elle profitable.

Du moins l'espérons-nous.

Kanyan : la perle de la couronne

Le Gazélec d'Ajaccio, que nous ne connaissions que de réputation, nous a agréablement surpris.

Même si l'on tient compte de la faiblesse de l'opposition, l'équipe corse aurait largement sa place dans l'actuelle Deuxième Division.

Nous avons déjà vu jouer tous les titulaires de cette Deuxième Division, ce qui nous permet d'affirmer, en toute connaissance de cause, que le Gazélec n'y serait nullement déplacé, bien au contraire.

Il est toujours délicat de sortir un joueur d'un ensemble aussi homogène et dont le jeu collectif nous a paru parfaitement au point.

Cependant, en toute justice, il faut bien écrire que Kanyan, le Calédonien d'Ajaccio est la perle de la couronne.

On se battra, la saison prochaine, pour faire un pont d'or entre l'Ile de Beauté et le continent, a cet étonnant footballeur.

À la manière de Chillan

Nous n'avons pas l'habitude de nous emballer, mais d'ores et déjà, compte tenu du manque d'habitude des grandes compétitions qui pourrait constituer pour lui un handicap provisoire, Kanyan doit être considéré comme l'un des deux ou trois meilleurs ailiers droits français.

Qu'on ne l'ait pas sélectionné dans l'équipe des Espoirs est une douce plaisanterie.

Rarement avons-nous vu un footballeur athlète de sa trempe jouer avec autant d'intelligence.

En première mi-temps, il partit, comme Bob Hayes, balle collée au pied, laissa tous ses adversaires sur place... et à l'issue d'une course de 60 bons mètres, réussit un très joli centre en retrait qui obligea Escale à plonger.

Chillan, en forme, ne faisait pas mieux.

Le Gazelec : un tout homogène

Le reste de l'équipe, sans que ce mot ait un sens péjoratif, forme sous la direction avisée de Cahuzac, un tout de bonne qualité.

On a particulièrement admiré la virtuosité de Mehouri, le tranchant de Taverni, l'excellente "distribution" de Milazzo surtout en deuxième mi-temps et l'activité bénéfique de Scaglia.

De la défense, on parlera moins car, et ce n'est pas de sa faute, la facilité de sa tâche nous interdit de la juger.

Le match dura 23 minutes

Le match ne dura que 23 minutes. Le temps que les Ajacciens, au rythme infernal, de faire voler en éclats la défense de l'O.M.

Un but de Taverni (8me), de Cahuzac (16me) un de Kanyan (23me), la cause était entendue et les pétards n'éclatèrent plus sur la piste que pour la forme.

La victoire en poche, le Gazelec, atteint un certain complexe de supériorité, leva le pied.

En deuxième mi-temps, Kanyan et Taverni ajoutèrent chacun un but de plus pour leur club tandis que Scotti, d'un tir de plus de 25 mètres, sauvait l'honneur des continentaux... mais sans que les données du problème fussent modifiées.

En "tuant" l'O.M. le Gazélec avait aussi "tué" le match.

L'O.M., : des excuses valables

Bien que sa défaite soit sans appel, l'O.M. a tout de même des excuses à faire valoir : Markiewicz, Lopez, Joseph, Robinet absents et Barellas se claqué dès les premières minutes.

C'était vraiment beaucoup pour cette malheureuse équipe.

Nous n'accablerons pas ses joueurs. Une défaite aussi totale interdit que soient faits des cas particuliers.

Quand le navire fait eau de toutes parts, il est impossible de déterminer exactement quels en sont les responsables.

Disons que les plus courageux furent Escale et Tassone, et le plus malheureux Bordone, qui rata deux balles de but à lui passées (fort habilement d'ailleurs) par Baulu.

Le jeune Scotti tira deux fois fort brillamment. La première, Risterucci plongea et stoppa, la deuxième fut la bonne.

Que peut-on lui demander de plus ?

 

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