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Résumé Le Provencal

du 29 mars 1965

 

Deuxième victoire de l'O.M. à domicile !

Le béton et JOSEPH battent CHERBOURG (1-0)

On tire des plans, on coupe les ballons en quatre... et puis on s'aperçoit que le résultat d'une rencontre tient souvent à peu de choses.

À la mi-temps de cet O.M. - Cherbourg tout laissait prévoir un nouveau match nul part zéro à zéro.

Les deux équipes étaient également prudentes, béton d'un côté, verrou de l'autre devant les buts de Belloni comme face à ce de Donoyan, les défenseurs regroupés attendaient de pied ferme les quelques et rares audacieux joueurs baptisés attaquants.

Le "punch" ne s'était manifesté qu'à trois reprises : un magnifique crochet, du gauche ou du droit, de Robinet à la mâchoire du jeune Gillon, suivi d'un magistral k.o. ; d'un tir de Bordone qui mit Donoyon en difficulté, et un autre de Largouet décoché, lui aussi d'assez loin.

Il y a des pâquerettes sur la pelouse, le printemps était dans l'air, d'immenses vides apparaissaient dans les deux tribunes et certains spectateurs optimismes épuisaient leur stock de pétards.

Le "droit au but" de Joseph.

C'est dans ces conditions que débuta la deuxième mi-temps.

Nous avions à peine regagné notre place qu'un "pétard" du pied cette fois, de Robinet faisait trembler la transversale.

L'O.M. suivant une expression qui s'impose à la veille du "Circuit du Provençal" allait-il "casser la baraque".

On le crut l'espace de quelques très courtes minutes. Mais rapidement la prudence reprit le dessus et c'est alors que Cherbourg attaquait que se produisit l'événement doublement marquant de la rencontre.

En défenseur de l'O.M., très bien inspiré en l'occurrence, choisit de dégager loin et fort.

Le ballon passa par-dessus les têtes des arrières de Cherbourg avancés sur une seule ligne. C'était le "lob" cher aux tennismen, quand l'adversaire est au filet.

Joseph et Rault se précipitèrent et l'on vit le surpuissant avant-centre de l'O.M. prendre le dessus sur son rival, arriver seul devant Donoyan et marquer, en finesse, le but de la victoire.

Triomphe de l'extrême simplicité, du "droit au but"... et de la suppression totale des intermédiaires.

Du producteur au consommateur, si vous préférez.

Remarquons, très sérieusement, que cette façon expéditive de jouer ne peut avoir que du bon, dans la mesure où elle apporte une diversion.

Dans le cas d'une équipe adverse trop avancée, il appartient aux arrières de créer l'effet de surprise, en expédiant directement le ballon dans cette large et profonde zone de terrain dégarnie de joueurs.

Vive le béton !

Donc l'O.M. menait par 1 à 0, entreprit de conserver ce léger avantage jusqu'au bout, en renforçant encore sa défense.

De ce fait, Cherbourg se mit à dominer d'autant plus facilement que son adversaire avait complètement abandonné le milieu de terrain.

Procédant par petites passes, les Cherbourgeois nous rappelèrent alors, les tricolores du récent France - Autriche.

On domine, on ne marque pas, et l'on s'expose à quelques contres.

Le petit jeu, aussi élégant soit-il à toujours été impuissant contre le béton.

Et l'O.M. à la plus grande satisfaction de ceux de ses supporters venus uniquement pour le voir gagner, obtient ainsi sa deuxième victoire à domicile de la saison.

Pourvu que l'on ne découvre pas, à présent, qu'il n'y a de salut que dans le béton.

Il ne nous manquerait plus que ça !

Une mention à Bordone

Dans l'équipe marseillaise ou Belloni eut si peu à faire qu'on ne peut le juger, les deux arrières et les plus nets nous parurent être Tassone et Sejnera.

Bordone, deux excellents tirs et beaucoup de travail, montra de bonnes dispositions pour un poste intermédiaire.

Joseph, comme à Cherbourg, fut l'homme la décision.

Dans les rangs de l'équipe visiteuse remarqua quelques jeunes : Gosselin, Largouet, Poirier et Marchi, non dénués de qualités.

Donoyan, battu de très près, n'eut jamais à se surpasser et Rault, l'ex-Nantais, pêcha par manque de moyens athlétiques.

Maurice FABREGUETTES

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Une charge de JOSEPH

assure la victoire de l'O.M.

Les équipes se présentent dan la composition suivante :

Cherbourg : Donoyan (1), Guillon (2), Seddek (3), Gosselin (4), Rault (5), Globez (6), Marchi (7), Jublot (8), Bolis (9), Largovet (10), Poirier (11).

Entraîneur : Rumelhardt

OM : Belloni (1), Tassone (2), Julien (3), Sejnera (4), Lopez (5), Markiewcz (6), Roig (7), Cassar (8), Joseph (9), Bordone (10), Robinet (11).

Entraîneur : Zatelli

L'arbitre du match est M. Rios.

L'affaire débute très autrement entre l'O.M. qui, ô surprise ! bétonne, et un Cherbourg bien timide lui aussi.

Il ne se passe à peu près rien jusqu'à la 14me minute.

Le punch de Robinet

C'est alors que Robinet, à la suite d'un accrochage bénin avec Guillon, se fâche et l'envoie au tapis de maître crochet du droit, cependant que M. Rios avec le dos tourné. Les visiteurs se montrent intelligents et l'incident tourne court.

À la 20me minute, Bordone tire sec, Donoyan lâche la balle et la récupère. À la 35me minute, le même Donoyan plonge et intercepte fort bien un centre de Roig. Joseph lui tombe dessus et l'écrase. Plus de peur que de mal...

On approche de la mi-temps lorsque Largonet lance Poirier qui déborde et tire de peu à côté (42me minute). Peu après, Largonet tente sa chance lui-même mais échoue sur Belloni (44me).

Les 5 minutes de Joseph.

Dès la remise en jeu après la pause l'attaque marseillaise semble un moment transformée sous l'impulsion de Joseph. Ce dernier place d'abord un tir terrible qui s'écrase sous la transversale, la balle revenant en jeu. Beaucoup de spectateurs ont cru aux buts (46e minute).

Peu après sur une longue balle de la défense, Joseph et Rault luttent au coude à coude. Le Normand Lebuche, tombe et laisse partir Joseph qui va battre Donoyan (48me).

Ce sera le seul but du match. Les réactions visiteuses et les contre-attaques marseillaises étant impuissantes à modifier le score.

La recette fut de 7.150 francs pour 2.161 spectateurs.

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RUMMELHARDT : "JOSEPH EST TOUJOURS NOTRE BOURREAU"

Dans le camp marseillais, il y a longtemps que nous n'avions pas vu des visages aussi réjouis.

L'entraîneur Mario Zatelli était radieux.

A présent nous avons l'air moins minable ! Si nous continuons de cette façon nous pouvons terminer à la dixième place !"

Baulu était satisfait : "C'est très bien ! Vous pensez deux victoires consécutives, ce n'est pas souvent que cela nous arrive !"

Tassone remarquait : "Sans faire des miracles, équipe a tourné rond".

Escale, qui avait suivi le match du haut des tribunes : "Cherbourg ne vaut pas son classement actuel".

Le président Luciani encourageait ses hommes en ces termes :

"Vous vous êtes bien repris en deuxième mi-temps".

Benoni était optimisme : "De cette façon je pense jouer pendant quarante ans !"

Chez les Cherbourgeois, l'ambiance était moins chaude et l'entraîneur Rumonechandi très flegmatique, très objectif, nous a confié :

"La chaleur nous a surpris, de plus notre inter droit Jublot avait mal aux adducteurs. Le but des Marseillais était un peu heureux car Sirault fut pris de vitesse, il fut aussi bousculé par Joseph enfin on aurait mérité le match nul. C'est toujours Joseph notre bourreau ! Chaque fois que nous venons à Marseille, c'est lui qui nous bat !"

Donoyan nous a dit de son côté : "Les Marseillais ont été chanceux sur leur but. Joseph nous a trompé. Je crois que si nous savions partager les points cela n'aurait pas été un scandale".

Poirier soupirait : "Nous avions fait une belle série depuis la mi-janvier. Nous n'avions plus connu la défaite ! "

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