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Résumé Le Provencal

du 15 mars 1965

 

LE PRINTEMPS N'A PAS INSPIRE AIXOIS ET MARSEILLAIS

L'O.M., un but de Baulu

remporte son 3e succès en déplacement

Que d'assiettes cassées !

Nous pensons au jongleur dont le numéro à base de porcelaine, ne serait pas tout à fait au point.

C'est bien là l'impression principale produite par cette rencontre.

Tout le monde, d'ailleurs, était d'accord sur ce point.

Tassonne qui nous a dit : "S'ils sont huitième nous méritions d'être premier !".

Herczeg reconnaissait : "Dieu, que nous avons mal joué aujourd'hui !".

Et même Mario Zatelli dans le sourire en coin pouvait aisément se traduire :

"S'il fallait un vainqueur, pourquoi pas nous ?"

Juste compensation pour l'O.M., qui passa si souvent à côté de la victoire et obtint ainsi son quatrième succès en championnat (trois l'intérieur S.V.P. !), le dimanche ou il ne le méritait pas tellement.

Hors-jeu ou pas ?

Comme cela se produit assez souvent en pareil cas, l'O.M. qui avait pris un bon départ, marqua le but décisif, le seul de la partie, alors que l'A.S. d'Aix paraissait devoir l'emporter.

Nous étions à douze minutes de la fin, le public somnolait, quand Baulu trompa Nagy presque a bout portant.

"Hors-jeu" crièrent les défenseurs aixois après avoir commis l'erreur de s'arrêter ; mais l'arbitre de touche, le mieux placé pour juger de la chose, était d'avis exactement contraire... et le manifesta clairement.

De notre place, au banc de la presse, ne nous permet pas de trancher ce litige.

La rencontre terminée, Planté, assez déconfit et de mauvaise humeur, devait déclarer que, pour lui, Baulu était hors-jeu.

Ce qui, au demeurant, ne signifie pas grand-chose. Une défense étant collective, un seul de ses joueurs ne peut apprécier la position de son adversaire que par rapport à lui-même.

D'où la nécessité de continuer à jouer tant que n'a pas retenti le sifflet de l'arbitre.

Les défauts aixois

Il est cependant certain que cet incident n'eut pas été évoqué, si l'A.S. d'Aix s'était montrée un tantinet plus efficace.

À ne pas marquer, même quand est largement ouvert la cage adversaire, on s'expose à perdre par 1 à 0 au moins.

En critique généralement l'attaque aixoise, responsable, dit-on, du classement simplement honorable de l'équipe.

C'est vrai et faux à la fois.

Sans doute les attaquants de pointe d'Aix rappellent-ils ces personnes qui, arrivant devant une porte béante, se fouillent pour chercher la clef ; toutefois il faut aussi reconnaître que la circulation du ballon est beaucoup trop lente entre les différentes lignes aixoises.

Tant et si bien que pendant toutes ces manoeuvres et contre manoeuvres, cette passe d'arrière à l'arrière et d'avant en arrière, l'équipe d'en face à tout le temps - et même un peu plus - de se regrouper.

Nous voulons bien qu'il soit nécessaire de monopoliser trois et parfois quatre arrières de valeur, pour neutraliser le seul Joseph : mais quand ces trois ou quatre joueurs se passent et se repassent un ballon que personne ne leur dispute sérieusement, on peut penser qu'il y a la perte de temps.

Disons donc, pour conclure qu'à vouloir trop bien jouer en obtient parfois un résultat exactement contraire à celui recherché.

Il fallait un vainqueur

L'O.M., dont le début avait été prometteur, surtout grâce à Cassar, retomba assez vite dans son habitude neutralité.

Beaucoup de bonne volonté, une défense jouant très groupée, quelques bonnes passes de Robinet, la force de Joseph, la subtilité de Baulu, le calme du bétonneur Markiewicz... mais trop d'imperfections techniques font que l'équipe, dans son ensemble, a du mal à dégager une véritable personnalité.

Ce n'est pas nouveau, hélas !

L'O.M. a tout de même gagné, nous ne lui chicanerons pas cette victoire.

Puisse-t-elle lui offrir d'autres horizons, encore qu'il soit bien tard.

Citer des joueurs est assez difficile, dans le camp comme dans l'autre.

De part et d'autre on trouva les meilleurs en défense ; mais, en pareilles circonstances, la tâche des attaquants n'est-elle pas beaucoup plus complexe ?

Alors, pour être juste, nous citons personne, en mettant sur le compte printemps la mollesse de ce derby.

Un derby que l'on oubliera vite.

Maurice FABREGUETTES

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Un petit but de BAULU

et l'O.M. l'emporte à AIX

Le derby des Bouches-du-Rhône n'a pas attiré la grande foule au stade municipal d'Aix. Les équipes se présentent dans la composition suivante :

O.M. : Belloni (1), Lopez (2), Jullien (3), Sejnera (4), Markiewicz (5), Roig (6), Baulu (7), Cassar (8), Joseph (9), Bordone(10), Robinet (11).

Texte : Nagy (1), Plante (2), Revelli (3), Richard (4), Gilles (5), Plaza (6), Pin (7), Véran (8), Le Donche (9), Moyano (10), Taberner (11).

L edébut de la rencontre ne se passe pas trop mal pour l'O.M. Dès la 1re minute, Bordone s'infiltre jusqu'au point de penalty ou il est bousculé.

À la 3e minute, Cassar tire de 20 mètres et Nagy a beaucoup de mal à repousser la balle dirigée vers "la lucarne".

Décontractés, les Marseillais continuent à dominer et obtiennent consécutivement deux corners. Le rythme est celui d'un match amical.

Le premier tir aixois, oeuvre de Plaza, s'égare dans le virage ! D'ailleurs rien ne réussit à l'équipe aixoise qui rata un maximum de passe.

Pin et la barre

Il fallut attendre la 23e minute pour assister à une action aixoise valable. Moyano donne à Pin qui tira en biais et de la droite sur la transversale.

Cassar et Robinet répliquèrent en obtenant un corner.

On franchissait le cap de la demi-heure sans que Belloni ait touché une fois la balle. Ce fut faite à la 34e minute... à l'occasion d'une passe de Markiewicz.

Deux minutes plus tard, Plaza montait à l'attaque et tirait au ras de la barre. Au-dessus vous l'avez compris.

Encouragé par cet exemple, Richard tirait de loin, Belloni plongeait et arrêtait (37e).

Taberner se manifestait pour la première fois et donnait un centre en retrait que Belloni cueillait en plongeant (40e)

A la mi-temps donc : Aix 0. O.M. 0

La première action à noter après la pause était sur coup franc de Plaza, un coup de la tête de Moyano (51e) pas assez appuyé pour tromper Belloni.

Il fallut deux accrochages successifs de Baulu avec Revelli puis Plaza pour que les deux équipes et le public se réveillent quelque peu. Résultat : une échappée de Robinet et un tir stoppé en 2 temps par Nagy (62e).

Taberner rate le coche...

À la 65e minute, Moyano résistant à l'attaque de Markiewicz réussit à tirer de près. Belloni repoussa et Taberner bien placé met la balle au-dessus. Aix ratant là une belle occasion de prendre l'avantage. Peu après Cassar lança Baulu de très loin mais l'ailier marseillais, sans contrôle tira du plat du pied à côté (73e).

...et Moyano l'invite

Quelques minutes plus tard, Belloni ne pouvant contrôler une balle de Plaza et Moyano absolument seul, remettait la balle sur Belloni, qui la lâchait à nouveau. Planter survenu la plaçait sur le côté du filet (70e)

De notre place, il semblait impossible que Moyano, à deux mètres du gardien à terre, n'ait pu réussir à marquer.

But-surprise de Baulu

Alors que Aix venait de rater cette occasion en or, la défense aixoise sur offensive et Roig croyant sans doute au hors-jeu laissait passer la balle... et aussi Baulu qui marquait de près (78e).

Comme on peut le supposer les dernières minutes virent les Aixois se ruer à l'assaut. Belloni repoussa un centre tir dangereux de Véran (85e), les locaux ne devaient pas arriver à leur fin. Joseph marquant même (88e) un but refusé après intervention du juge de touche pour on ne sait trop quoi.

L'arbitre du match était M. Vigliani.

Recette 11.636, 60 F pour 2.641 spectateurs

Louis DUPIC

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HERCZEG : "C'est de notre faute"

Tristesse et silence dans les vestiaires aixois.

"C'est de notre faute ! " nous dit enfin Bela Herczeg, après quelques minutes de réflexion.

"Nous n'avons jamais aussi mal joué. Je crois que le but de Baulu était hors-jeu, mais ce n'est pas une raison. Nous nous sommes battus nous-mêmes, en ratant trop d'occasions faciles".

M. Merandol était sensiblement du même avis :

"Nous ne méritions pas de gagner, mais l'O.M. pas davantage. Ce fut un très mauvais match des deux équipes et celle de Marseille ne doit sa petite victoire qu'à un but, un peu plus que douteux.

"Pour moi, le doute n'est pas permis, Baulu était hors-jeu d'au moins deux bons mètres. Ce qui n'excuse pas la faiblesse de notre attaque..."

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Mario ZATELLI :

"C'est bon pour le moral"

"Une victoire, ça remonte au moins le moral...", nous dit Mario Zatelli.

"À perdre continuellement on finit par ne plus savoir très bien pourquoi on joue...

"D'ailleurs, cette victoire, nous la méritions autant que les Aixois qui n'ont pas mieux joué que nous.

"Nous avions aujourd'hui modifié notre organisation défensive et ça n'a pas trop mal marché !"

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