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Résumé Le Provencal

du 22 février 1965

 

ON NE S'EST PAS TELLEMENT AMUSE HIER AU STADE VELODROME

L'O.M. domine mais ne bat pas un RED STAR

décevant au possible (0-0)

La saison dernière, le Red-Star faisait, en Deuxième Division, de la figuration intelligente. Cette saison, le club de Saint Ouen joue, dans le même championnat, un rôle éminent.

Allait dire pourquoi ? C'est exactement ce qu'on du penser les habitués du Stade-Vélodrome ayant assisté aux deux dernières rencontres disputées à Marseille par le Red-Star.

Nous voulons bien croire, comme nous la dit Avellaneda, entraîneur des banlieusards parisiens, que son équipe avait été gênée par le terrain sec, le ballon léger, qu'elle souffrait de l'absence de son meneur de jeu Dalla Ciecca, qu'elle était contractée, fatiguée, etc...

Mais tout de même !

Quand, du haut des tribunes, avec tout le recul désirable, l'esprit dégagé de toute passion et devant une feuille blanche, on assista à aucun des mauvaises passes, de contrôles défectueux, de dégagements tir-bouchonnés, et autres bagatelles du genre... on est bien obligé de se dire :

"Ce football professionnel là ressemble étrangement à un football que joueraient des amateurs s'entraînant une fois par semaine, à la bonne franquette, la journée de travail terminée".

Rien dans ce que nous n'avons pu voir, surtout en première mi-temps, ne justifia ni le prix des places, ni la somme de travail représentée par de longues journées de préparation, ni tout le bruit fait autour de la rencontre.

Un zéro à zéro logique

Bref, en première mi-temps, avec une bonne volonté évidente, ce qui est encore plus grave, aucune des deux équipes n'avait réussi à mener une combinaison à son terme naturel : la position de tir.

Quant aux deux gardiens, Dantheny d'un côté, Escale de l'autre, ils s'étaient si peu démenés que l'on se demande s'il n'eut pas été sage de leur conseiller de garder leur pardessus.

Un refroidissement et si vite attrapé !

En deuxième mi-temps, il y eut un peu plus animation.

L'O.M. domina adversaire paraissant figé et Dantheny du même dévier en corner un bon tir de Cassar et en arrêter un, assez dur, mais de face, de Robinet.

Ce qui, somme toute, été bien peu.

Escale, lui, ayant continué à occuper la place du spectateur le mieux placé, après les arbitres de touche.

Zéro à zéro, à la fin, il n'y a rien à redire.

La fiction et la réalité

Bien sûr, il y a une autre façon de voir la chose.

On peut affirmer que l'O.M., ayant tenu le second en échec et l'ayant même dominé a accompli un petit exploit.

À l'opposé, ceux du Red-Star sont bien placés pour décréter que prendre un point sur le terrain de l'adversaire n'est pas à négliger.

D'accord, d'accord... Cependant, comme l'on doit la vérité à ses amis et qu'un mauvais match reste mauvais match, de quelque façon qu'on le tourne ou le retourne, nous préférons refléter la réalité plutôt que d'entretenir, au sein de la direction des deux clubs, de dangereuse illusion.

Un Marseille - Paris, en 1965, avec tous les progrès réalisés et dont on nous rebat les oreilles, ce n'est pas comme ça que nous l'imaginons !

Nous voulons bien nous contenter de peu ; mais écrire que ce peu est la solution souhaitable, la seule possible, nous dépasse.

Ce n'est en tout cas pas notre rôle.

Markiewicz le numéro 1

Dans une équipe de l'O.M., animée d'excellentes intentions, le meilleur football et les meilleurs tirs furent l'oeuvre de Cassar, bien que ce joueur ait abusé des temps morts.

Markiewicz, c'est devenu chez lui une bonne habitude, fut en moyenne le numéro un de son équipe.

Match honorable de Sejnera, Lopez et Tassone, Roig est de moins en moins un avant-centre et Escale n'a rien à se reprocher.

Au Red-Star, on a remarqué Dantheny très sur, Simon, Manzano (le 5 et le 4), et à la rigueur Moy. Les autres, y compris Oriot et Groculsky, jouèrent au-dessous de leur valeur.

Maurice FABREGUETTES

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OM - RED STAR : 90 minutes pour rien

Les faits marquants

Il n'y en eut guerre, le plus saillant fut à la 38me minute, le but facile raté par Groschulski sur service de Oriot.

Auparavant, on notera un plongeon de Dantheny dans les pieds de Roig (10me), un centre tir de Roig déviait en corner par Dantheny (17me) et un double raté de Roig en bonne position (22me).

Après la pause on notera, côté O.M., deux tirs de Cassar (60me), puis Markiewicz (66me), stoppés par Dantheny.

Côté Red-Star, deux coups de tête de Novarro (49me et 80me).

Un bilan des plus maigres, en vérité.

Le jeu

Il fut d'un niveau extrêmement médiocre et nous pouvons assurer (et regretter) n'avoir pas vu la moindre action digne d'être citée.

À vrai dire, le Red-Star, second du classement, fut très décevant et même légèrement dominée par l'O.M., Dantheny ayant eu quelque parades à effectuer, ce qui ne fut pas le cas de Escale.

Les joueurs

Inutile de dire qu'il est très difficile de distribuer les citations au tableau d'honneur. Nous mettrons donc en évidence ceux qui, sans avoir été preuve de génie, commirent le moins de fautes grossières.

Ce furent Dantheny, gardien très sur, Manzano et Simon, défenseurs sans reproche et à un degré moindre Moy dans les rangs du Red-Star.

Markiewicz, actif et bien inspiré, fut de loin le meilleur Marseillais, les 4 arrières et Escale ayant eu la partie très facile.

L'arbitre

La rencontre était arbitrée par M. Kitabdjian qui n'eut à faire face à aucun cas de conscience.

Le public

2.273 spectateurs pour 2.734 fr. de recette. On plonge... on plonge !

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Mario ZATELLI :

"Le Red-Star ne nous a rien appris !"

L'état-major de l'O.M. était au grand complet dans le vestiaire dans l'ensemble souriant et détendu, ce que l'on n'avait pas vu depuis longtemps. Après que tout le monde est discuté des mérites de Robinet, Mario Zatelli nous dit : "Le Res-Star, second du classement, ne nous a rien appris ! Il est regrettable que nous manquions de buteur car avec quelques joueurs de plus et quelques buts marqués par-ci, par-là, qu'elle serait notre position ?"

Dans le fond c'est exactement ce que l'opinion publique reproche à l'O.M. : avoir bradé les joueurs qui lui permettaient cette saison, de jouer les premiers rôles en seconde division, dont le niveau est des plus... bas.

Dans la situation actuelle est la suivante : l'O.M. avant-dernier et 2.273 spectateurs pour recevoir le second du classement !

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AVELLANEDA :

"Le terrain et le ballon nous surprirent"

Chaussures à crampons aux pieds, propre comme un sou neuf dans un impeccable survêtement noir Avellaneda, l'entraîneur du Red-Star, n'était fâché qu'à demi, à l'issue du match assez médiocre de son équipe :

"Vous comprenez", nous dit-il "en absence de Della Ciecca (foulure de la cheville claquage et angine) j'avais établi un tableau de marche de 6 points contre Reims, Béziers Besançon et l'O.M. Or il a été respecté. Ce n'est déjà pas si mal. Notre position nous incite à la prudence.

D'autre part le mauvais jeu de mon équipe peut s'expliquer. Depuis plusieurs mois nous avons pris l'habitude des terrains et des ballons lourds. Or, cet après-midi, le terrain sec et le ballon léger ont visiblement surpris mes joueurs, surtout les meilleurs techniciens. No habituels automatismes en furent faussés. J'ajouterai aussi, que certains de mes joueurs, Novarro plus particulièrement, sont fatigués.

Enfin, nous n'avons pas perdu, c'est l'essentiel.

 

 

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