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Résumé Le Provencal

du 14 décembre 1964

 

NICE l'emporte sans gloire

sur un très courageux O.M.

privé de LOPEZ dès la quatrième minute (1-0)

(D'un de nos envoyés spéciaux : Lucien DUPIC)

NICE - Contrairement à ce qui lui arriva souvent cette saison l'O.M. exposa hier au stade du Ray le maximum de ses possibilités actuelles.

Nous n'osons prétendre que l'O.M. eut gagné ce match en disposant jusqu'au bout de son arrière central Lopez - on a pu apprécier il y a huit jours la valeur d'ensemble de l'équipe niçoise, la meilleure de seconde division.

Pour un O.M. des mauvais jours, la blessure de Lopez, survenue dès la 4me minute pouvait signifier la déroute, la débandade et, pour tout dire le "carton" toujours infamant, la petite histoire du football retenant toujours plus facilement les scores que leur explication.

Or l'O.M., à dix avec un Lopez boitant bas, occupa le terrain au maximum, beaucoup mieux qu'il n'a l'habitude de le faire, réussissant grâce à une condition physique remarquable un esprit de corps digne de tous les éloges, à pousser jusqu'au but de Ferry plusieurs contre-attaques dangereuses.

Remaniements

Lopez blessé dès la 4me minute en frappant dans la balle contrer par Casolari, l'O.M. dut dès la dixième minute remanier profondément sa formation. Roig, qui avait fait un excellent début de match au milieu du terrain, vint occuper la place d'arrière central et il prouva, au côté de Sejnera, que c'était sans doute là qu'il était le plus à l'aise.

Baulu revint intérieur, tandis que Robinet, Joseph et Scotti, en pointe, faisait ce qu'ils pouvaient.

Des occasions

Mieux Joseph, fauché par Serrus à la 20me minute, après avoir passé Rodzik et être parvenu à 3 mètres des buts, méritait le bénéfice d'un penalty.

Sur une offensive et un centre aérien de Tassone, un loupé d'Isnard laissa en position idéale Robinet qui tira dans le virage (29me minute).

Enfin Joseph, sur centre de Baulu, à la 38me minute, fut pénalisé on ne sait pas trop pourquoi d'un coup franc alors que Ferry lui avait fait bel et bien lâcher la balle dans les pieds.

Cette bonne résistance de l'O.M. face à une équipe nîmoise dominant nettement, mais maladroitement, s'obstinant à passer par le centre ou il y avait beaucoup de monde, permit au public du Ray d'assister à une rencontre très vivante, et de vibrer, malgré sa déception certaine de ne pas voir ses favoris réalisés but sur but.

Le but de Rodzik

En fait, le seul but du match, marqué à la 31me minute par l'arrière et capitaine Rodzik fut une conséquence directe de la blessure de Lopez.

Rodzik, en effet, n'ayant aucun adversaire à surveiller, put, à l'occasion d'un corner, s'opposer suffisamment pour pouvoir battre Escale.

Ce but de défenseur venait pallier la carence de la ligne d'attaque locale, inopérante en première mi-temps, puis bénéficiant au fil des minutes de la lassitude qui gagnait les Marseillais et aussi d'un bon travail d'approche de Maison, Giner, Piantoni.

Rarement nous avons vu une attaque aussi maladroite et obstinée dans l'erreur que celle de Nice, dont les rapides attaquants sont mal à l'aise lorsque leur équipe domine, Loubet battit une sorte de record d'imprécision en cette circonstance.

Escale et Tassone en tête

Si l'on tient compte de ses moyens, personne ne démérita dans l'équipe de l'O.M., dont les chefs de file furent un impeccable Escale et André Tassone.

Non seulement Tassone, promu capitaine, contint-t-il à peu près Loubet, mais encore s'efforça-t-il de suppléer un ailier droit absent par de dangereuses attaques le long de la touche.

Sejnera, Roig et Barellas jouèrent eux aussi un des meilleurs matches de leur jeune carrière. Cassar et Baulu étant très actif et bien inspirés.

Lopez, Joseph, Robinet et J.-C. Scotti ne purent dans des conditions extrêmement précaires, que poser des banderilles à la défense adverse.

Bien sûr, le match du stade du Ray a un autre aspect... selon qu'on le considère maintenant du côté niçois.

Il est inutile que nous vous fassions un dessin ?

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Un exploit de RODZYK

(D'un de nos envoyés spéciaux : Georges LEOST)

C'est à la 34me minute que Rodzyk marqua le seul et unique but de la partie. L'O.G.C. Nice avait obtenu un corner donné sur la droite des buts gardés par Jean-Paul Escale. Sur ce coup de pied de coin, avant-centre Joseph, qui s'était porté en défense, dégage de la tête en direction de Giner. Le demi-gauche des "Aiglons" ne perdit pas cette occasion et alerta Rodzyk rendu libre du fait que Lopez, blessé, ne jouait plus qu'un rôle de figurant. L'arrière gauche azuréen ne perdit pas de temps : de volée, il frappa une balle qui, passant à travers une forêt de jambes, battit joliment Escale.

Les faits marquants

En dehors du but de Rodzyk qui décida du sort de la rencontre, on citera la mise hors de combat d'Henri Lopez, l'infortuné défenseur marseillais se donna une entorse à la cheville droite dès la 4me minute. Il ne devait plus jouer que les utilités, ce qui est une façon de parler puisque les Phocéens opérèrent en fait à dix durant 86 minutes en dépit du courage de Lopez.

On n'omettra pas non plus de mentionner les minutes 20 et 40. Il semble bien en effet, que M. Rios eut pu sifflet de penalty. Le premier pour faute de Serrus sur Joseph, le second pour action délictueuse de Roig sur Piantoni.

Le tournant du match

Qu'elle fut le tournant du match ?

Vous choisirez entre la minute 4e qui vit Lopez se blessé lors d'un choc avec Casolari et la minute 34, instant décisif pour Nice qui assura son succès dans les conditions que l'on sait.

Le but de Rodzyk fut le tournant du match finalement, mais rien ne dit que l'O.M. à onze, n'aurait pas eu un autre comportement.

Le jeu

Il fut indiscutablement moins dense qu'une semaine plus tôt au Stade Vélodrome. C'est également vrai, pour les deux formations en présence. Mais à Marseille, les Olympiens étaient onze.

L'O.G.C. Nice, non plus, n'eut pas le même rendement au Stade-Vel et nous ne considérons pas uniquement, en écrivant cela, le tableau d'affichage.

Chez eux, les Niçois commirent de nombreuses maladresses. Et on pourra toujours leur reprocher de n'avoir pas su profiter d'un avantage numérique très tôt acquis.

Le jeu, du côté marseillais, donna satisfaction en ce qui concerne le compartiment défensif. On sera plus réservé pour ce qui est de l'attaque. Même compte tenu du fait qu'il manqua un homme dans les rangs phocéens.

Les joueurs

Etant donné ce qui précède, on citera surtout, à Marseille, Jean-Paul Escale, Tassone, Sejnera, Barellas (pour la seconde mi-temps) et Roig qui ne laissa que le minimum de liberté au remuant Casolari.

À Nice, Piantoni, en retrait, Loubet pour ses déboulés impressionnants, Maison pour sa conduite de la balle, émergèrent d'un lot moins "affûté" qu'il y a huit jours.

L'arbitrage

Sans avoir franchement mal arbitré, M. Rios ne donna satisfaction à aucun des deux camps.

On a vu qu'à la 20me minute, il oublia de siffler un penalty contre Serrus menacé par Joseph qui avait dribblé Rodzik.

...Et qu'à la 40me, il accorda à Piantoni un simple coup franc, alors que Roig avait commis une faute grave dans sa surface.

On a beaux estimer que cela eut fait un penalty partout.

Le public

Il y avait au stade du Ray 10.129 spectateurs qui assurèrent au match de recette de 33.412 fr.

Ce public n'apprécia pas l'arbitrage de M. Rios et ne se gêna pas pour lui faire comprendre.

Prêt à s'enflammer, et n'en eut guère l'occasion. Il ne créa pas le "climat" propre aux grands derbies, il attendait peut-être pour cela. Il attendit en vain.

Incidents

Au risque de nous répéter, nous reviendrons sur la blessure de Henri Lopez.

Elle fut l'incident No 1 de la rencontre puisqu'elle handicapa gravement l'équipe conduite hier par Mori.

Précisons donc que Casolari n'a rien à se reprocher. L'avant-centre niçois avait le ballon lorsque Lopez voulant le récupérer - ce qui est tout à fait à son honneur - prit tous les risques.

Il le paya et c'est dommage pour lui.

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La blessure de LOPEZ

Vers la 10me minute, en frappant de toutes ses forces dans la balle en même temps que Casolari, Henri Lopez se donna une forte entorse à la cheville.

Il se fit soigner pendant 10 minutes, puis prit très courageusement place à l'aile droite, au centre, puis à gauche, sans pouvoir être d'un grand secours à ses camarades.

L'O.M. subit ainsi un lourd handicap.

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Mario ZATELLI

ETAIT A HYERES

Mario Zatelli était à Hyères ou il supervisait le G.F.C.A. futur adversaire de l'O.M. en Coupe de France.

C'est André Mori qui, hier après-midi, avait la responsabilité technique de l'équipe de l'O.M.

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CHOEURS DES MARSEILLAIS

"SI LOPEZ"

À l'issue de la rencontre les Olympiens marseillais étaient naturellement déçus. On l'est toujours lorsque l'on vient de perdre. Surtout quand on s'incline par 1 à 0 après avoir eu l'occasion de marquer (aussi) son petit but.

Déçu, les Marseillais n'en étaient pas moins souriants : ils avaient conscience d'avoir fait le maximum. Nul ne le contestera.

Et puis il y a cette blessure de Lopez, blessure survenue trop tôt (4me minute) pour qu'on ne puisse penser qu'à onze l'O.M. aurait peut-être pu faire autre chose...

Dans leur vestiaire les Phocéens sans chercher une excuse à leur défaite, ne pouvaient s'empêcher de faire remarquer :

"Il nous a fallu jouer sans Henri 86 minutes durant. C'est beaucoup quand il s'agit d'affronter le leader chez lui..."

Qu'ajouter à cela ?

 

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