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Résumé Le Provencal

du 27 janvier 1964

Devant pus de 15.000 spectateurs ravis, LE HAVRE s'incline (3-1)

Deux buts de PERETTI, un de MILAZZO

contre un de SOUKHANE

L'O.M. était le plus fort

Et cette fois, il l'a prouvé !

Pour la première fois de la saison Jean Robin a pu assister aux cinq dernières minutes jouées par son équipe sur la pelouse du stade vélodrome sans risquer le fatal infarctus du myocarde.

Pour la première fois aussi, mon public marseillais a unanimement applaudi les Olympiens à leur entrée aux vestiaires.

Rien ne vaut une indiscutable victoire sur son terrain pour prouver à ses supporters que les titres de gloire conquise à l'extérieur n'étaient pas usurpés.

Ou, ce qui revint au même qu'ils n'étaient pas le fruit de l'imagination délirante des quelques journalistes marseillais suivant l'O.M. dans ses déplacements.

Trop souvent, à l'occasion des trop nombreuses rencontres déjà disputées par l'équipe marseillaise sur son terrain, on avait pu écrire :

"Elle est plus forte que son adversaire mais..."

Que ne ferait-on avec des mais ?

Cette fois, l'O.M. était le plus fort et on s'en est aperçu..., mais il a prouvé à la simple lecture du tableau d'affichage.

Ce qui est bien l'essentiel.

Le tournant du match

C'est à la 70me minute que la partie bascula définitivement faveur de l'O.M.

Une admirable passe en cloche de Bernard à Milazzo, par-dessus la tête d'un défenseur havrais, un tir du gauche de "Fanfan" à bout portant... et l'O.M. menait par 3 à 1.

Deux buts d'écart en faveur de l'équipe locale, on en n'avait pas vu autant au stade vélodrome depuis un long bout de temps.

Tout, cependant, failli être remis en question quelques minutes plus tard.

Démarqué par un coup de tête de Sparza, l'ex-Rémois Soukhane, l'ennemi havrais N.1 de la défense olympienne, fonça vers les buts. Tassone le rejoignit presque, Escale sortit... et l'on vit les trois joueurs bouler au sol, tandis que le ballon roulait à côté de la cage.

Ce fut la dernière alerte. Le reste ressemble à un long monologue de l'O.M. face à une équipe du Havre visiblement découragée.

Durant cette dernière période, les attaquants marseillais s'efforcèrent de "faire une fleur" à leur ami Keller, premier buteur du championnat.

Hélas, Keller était dans un de ces jours ou rien ne réussit... et ce fut, tout de même la fin triomphale que vous savez sur le résultat archi mérité de 3 à 1.

Deux buts de Peretti

Jusqu'à la 70me minute, fatal aux Havrais, la partie avait été discutée avec acharnement, indécise, vivement enlevée et bien dans le style moderne qui veut le regroupement défensif, jusqu'à l'horrible mêlée, des équipes menacées.

L'O.M. avait dominé presque constamment, multipliant les occasions de buts (tirs appuyés de Dogliani et Milazzo, tir sur la barre de Keller...), mais la défense du Havre faisait front, tandis que laisse sa ligne d'avants paraissait suffisamment redoutable en contre-attaque, pour tirer les marrons du feu.

L'O.M. menait tout de même par 2 à 1 et il est curieux de constater que les deux buts marseillais étaient dus à des initiatives du bouillant Peretti, plutôt qu'à de ses combinaisons savamment orchestrées.

Il faut de tout pour faire une victoire.

Le but havrais, le premier du match en parenthèse, avait été marqué par Soukhane à la suite d'une passe de Pillard. Le tout sous le nez de l'infortuné Escale, bien impuissant en cette circonstance et, peut-être entaché de hors-jeu.

Ajoutant pour être complet que Lamia avait donné un petit coup de pouce au destin en ne se montrant pas irréprochable, tant s'en faut, sur les deux premiers buts encaissés par son équipe.

Boucher, un défenseur précieux

Mais fautes de Lamia ou pas, il reste que l'O.M. eut tellement d'occasions de marquer d'autres buts que sa victoire ne saurait souffrir la moindre contestation.

C'est bien celle du meneur du jour sur un adversaire de bonne valeur, on peut rester dans le cadre de l'actuelle Deuxième division.

Dans une équipe marseillaise animée du désir de vaincre et homogène dans toutes les lignes, Escale fut l'homme de la première mi-temps.

Dès la première minute, il sauva un but tout fait en plongeant dans les pieds de Soukhane, et un peu plus tard, une interception à la suite d'un centre de Sparza souleva le stade.

Le tandem de Saint-Antoine Moulon Sejnera, fonctionna à la satisfaction générale, le premier en net regain de forme, couvrant parfaitement le second.

La rentrée de Tassone ne nous a pas semblé prématurée ; mais en toute objectivité, la part prise par Boucher dans cette défense reste prépondérante.

Milazzo : bonne rentrée

Bonne rentrée, également que celle de Milazzo au centre du terrain.

Activité constante, précision... et buts. Demander mieux serait être difficile.

De Bernard, on se plait à louer la valeur technique, la lucidité et la correction exemplaire.

Un bien beau joueur auquel on passera volontiers quelques temps morts.

Peretti n'est sans doute pas Kopa ; mais son engagement inlassable, sa combativité et sa non répugnance à tirer dans toutes les positions furent, hier, à l'origine de la victoire marseillaise.

Keller, lui, n'avait pas la chance de son côté. Un joueur de pointe doit se juger sur une moyenne de matches. Or, la moyenne de Keller est fort bonne.

La rentrée de Viaene fut elle assez timide. L'ailier droit olympien n'en démontra pas moins qu'il était sans rival à ce poste.

Dogliani, l'ailier gauche d'occasion se trouva, c'est assez normal, beaucoup plus à l'aise quand il vint au centre. Cette réserve faite, nous apparut en forme.

Soukhane et Barrou

Le Havre, malgré la sa défaite, reste dans la course et pour la "montée" directe et pour le barrage.

Le numéro 1 de cette équipe est Soukhane, un avant-centre sachant couvrir la balle, démarquer ses partenaires et toujours dangereux par son sens du but.

Derrière lui, Barrou, devenu joueurs du milieu du terrain, accomplir une besogne de Noir. Sans mauvaise intention de notre part, tout au contraire.

"Papa" comment l'appelait ses partenaires, fit un très bon match.

Troisième homme du Havre, M. Boukhane, un demi défensif très efficace et sûr.

Mention à Pillard, Lefevre et Philippe.

Par contre, Lamia a paru peu sûr dans ses sorties et souvent mal placé.

Maurice FABREGUETTES

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Jean ROBIN : "Nous aurions pu marquer deux buts de plus !"

Dans le camp marseillais régnait véritable allégresse. Milazzo nous dit simplement : "Je crois que deux d'écart, sur la physionomie de la rencontre c'est normal !"

Bernard soupira : "Il n'y a pas moyen que j'en marque un !"

Boucher résultait : "Nous voilà le succès qu'on attendait encore plus que le public !" Keller faisait remarquer : "C'était dur de contrôler une balle qui fusait". Peretti constatait : "J'ai réussi deux buts, je n'en reviens pas..."

Le masseur Édouard Moreni était radieux : "Chaque fois que je masse l'arbitre nous gagnons."

L'entraîneur Jean Robin était volubile : "Enfin la malchance nous a abandonnés ! Mais jamais nous n'avons eu un contre favorable ! Nous aurions dû marquer deux buts supplémentaires".

Le président Luciani nous confia à son tour : "Quand la fortune sourit, le moral vient, les ailes se déploient".

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Lefevre : "Nous perdons toujours des matches importants !"

Chez les Havrais, les visages étaient sombres. L'entraîneur Devroedt se montrait très objectif pour nous dire : "Ce fut un bon match. L'Olympique de Marseille méritait la victoire ! Il a bien joué".

Mohamed Soukhane constatait : "Les Marseillais ont eu davantage occasions que nous !"

Lamia maugréait : "Le ballon revenait trop souvent dans nos dix-huit mètres. Comment voulez-vous en sortir ?"

Philippe soulignait : "En première mi-temps nous avions fait jeu égal, ensuite nous avons baissé nettement".

Abderrahmane Soukhane constatait : "Avec un peu de chance j'aurais pu réussir un second but !"

Le capitaine Lefevre résumait son opinion en ces termes : "Les deux équipes se valent ! Hélas nous perdons toujours des matches importants !

Alain DELCROIX

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