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Résumé Le Provencal

du 01 mars 1963

 

L'O.M. Poursuit sa carrière en Coupe

Pour avoir fait le jeu, les Marseillais

Ont mérité de battre NICE (3-0)

(D'un de nos envoyés spéciaux : Georges LEOST)

CANNES - Un de nos amis nous disait avant le match que nous n'apprendrions sans doute rien de voir jouer l'Olympique de Marseille.

La partie jouée et gagnée, il nous faut admettre que nous avons vu hier aux Hespérides onze marseillais parfaitement valables. Qu'il ne joue pas de cette façon chaque dimanche change rien à l'affaire.

L'O.M. a voulu son succès et l'a eu. Celui-ci mit quelque temps à prendre forme, c'est un fait, mais c'est peut-être là l'un des mérites des boys de Luis Miro en cet après-midi ensoleillé : ils crurent en leur victoire même après avoir gaspillé quelques balles au cours d'un premier quart d'heure qui eut pu être décisif.

Les Niçois, au contraire des Phocéens, furent d'une timidité dont ils ne se départirent que rarement. Il était difficile, dans ces conditions, de prendre l'avantage sur une formation alerte, solide, résolue et allant en s'améliorant au fil des minutes, à l'image Serge Roy.

Marquer le premier

Cette rencontre paraîtra sans doute relever du paradoxe et pourtant elle est juste : l'O.M. gagna normalement son match dès le début en disposant ses avants de façon à marquer des buts ou tout au moins de façon à se créer des occasions de buts tandis que l'O.G.C. Nice, on ne sait pour qu'elles raisons, adopta une tactique trop prudente pour espérer prendre l'avantage.

Et c'est fort logiquement que Dogliani sanctionna un excellent travail de Roy, sur la droite, pour battre dès la 22me minute un Lamia que le ballon avait survolé. Les porteurs du maillot blanc se "libéraient" ainsi. Il allait falloir leur marquer deux buts pour les éliminer.

Or, les Aiglons ne prirent même pas, à 0-1, la seule décision qui s'imposait : jouer enfin le jeu, chercher, faute de l'ouverture du score, l'égalisation.

Marseille ainsi continuera sur sa lancée harceler à Lamia qui faisait bien ce qu'il avait à faire.

Et si l'on excepte un mauvais arrêt que Moulon corrigea d'ailleurs (minute 13) le goal marseillais Moreira n'eut à intervenir qu'à la 43me minute. Il le fit aisément, s'opposant ainsi au heading de Dandru.

Comme Roy

Les supporters niçois pensaient bien que les choses changeraient après la pause, que les "rouge et noir" se manifesterait enfin par des offensives dignes de ce nom, au lieu de laisser l'esseulé Rustichelli se dépenser en de vains efforts individuels. Ils durent cependant rapidement déchanter.

Si la pause servit à quelqu'un ce fut surtout à Serge Roy, qui revint sur le terrain pour courir vite, sans cesse, en long, en large et en travers. Alors, la défense niçoise flotta, commit des erreurs. Ce qui était prévisible se produisit : à la 61me minute on accueillit comme une chose absolument normale une magnifique reprise de volée de Roy, utilisant une balle transmise par Barellas. Deux à zéro. Cette fois l'O.G.C. Nice s'enfonçait.

Rien ne vint démentir cette impression puisque, vous l'avez lu par ailleurs, Dogliani aggrava le score à la 87me minute et puisque aussi et enfin, Roy eut porté la marque à 4-0 dans les dernières secondes sans un arrêt réflexe de Georges Lamia laissé seul face à l'ex-Monégasque.

Arbitre, encore refusa d'accorder à l'O.M. à la 82me minute un penalty que les élèves de Luis Miro étaient en droit d'attendre.

Seul le tir

Succès logique, succès mérité, donc.

Mais que fut exactement cet O.M. qui, hier, n'a pas fait les choses à moitié ?

Tellechea et ses camarades présentèrent au nombreux public le visage d'un onze en bonne santé physique et morale. La défense, aux Hespérides, était solide, tout comme la ligne médiane. L'attaque ne commit n'a pas mal, loin de là, mais jusqu'au moment du tir seulement. La première mi-temps - hormis le but de Dogliani (un but de tout de même tout de finesse, comme l'homme) - fut illustrée par plusieurs maladresses grossières qui privèrent les Phocéens d'un avantage qui eut pu être de 3 ou 4 buts, tant les Azuréens étaient désorganisés ou surpris.

Par la suite avec deux réalisations, les Marseillais effacèrent en partie cette fâcheuse impression, asseyant du même coup une victoire laborieuse mais parfaitement méritée.

Un bond O.M. en somme...

...Et qui, sur ce match, vaut mieux que son classement.

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Raphaël TELLECHEA :

"Enfin, nous voilà qualifiés "

Dans les vestiaires marseillais, la joie était totale.

Roy nous dit : "Nous avons mérité notre victoire, il n'y a pas eu de situations dangereuses pour nous !"

L'entraîneur Luis Miro constata avec plaisir : "L'Olympique de Marseille avait un système de jeu, tandis que Nice n'en avait aucun."

Raphaël Tellechea remarqua en soupirant : "A la fin, nous voilà qualifié !"

Moreira déclara de son côté : "Ca fait plaisir, cette fois-ci, nous voilà tranquilles".

Milazzo analysa la partie en ces termes : "Nous avons été meilleurs qu'à Toulon, et peut-être moins bon qu'à Lyon. Les Niçois sont fatigués ; collectivement, nous avons été bien meilleurs qu'eux. Si nous avions appuyé un peu plus, nous aurions dû gagner à Lyon.

"Aujourd'hui, avec un peu de réussite, pouvions passer six buts aux Niçois."

Dogliani qui avait fait une entrée remarquable, s'exclama de son côté : "Je crois que ma rentrée n'a pas été trop mauvaise, mais avec un peu de réussite, nous aurions aggravé le score !"

Chez les Niçois, la déception était générale. L'entraîneur Numa Andoire nous disait :

"Ni fleurs, ni couronnes... Nous avons été handicapés parce que nous avons respecté notre parole en allant jouer à Ajaccio. Il est certain que des garçons comme Rustichelli et Cornu, qui s'étaient démenés devant les Corses, n'étaient pas aujourd'hui en possession de tous leurs moyens".

Jean-Louis Leonetti nous déclara enfin : "Nous espérions bien en terminer victorieusement avec les Marseillais, mais nous devons reconnaître qu'ils ont mérité leur victoire !"

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DOGLIANI et ROY

ont assuré la qualification

(D'un de nos envoyés spéciaux : Alain DELCROIX)

NICE (par téléphone) - La troisième édition du 16me de finale de Coupe de France : Nice - Marseille s'est disputée hier, après-midi, au stade des Hespérides sous un ciel clair et un soleil plus généreux que d'habitude.

Depuis longtemps la pelouse cannoise n'avait pas connu un tel engouement, 8.700 spectateurs (36.000 francs de recette), la ceinturaient avant le coup d'envoi donné par M. Tricot.

Les Niçois présentèrent :

Goal : Lamia ; arrières : Tesseire et Cauvin ; demis : Boragno, Cornu, Jean-Louis Leonetti ; avants : Rustichelli, Dandru, de Bourgoing, Giner et Maison.

Les Marseillais alignaient le onze prévu, c'est-à-dire : goal : Moreira ; arrières : Barellas et Henri Leonetti ; demis Raphaël Tellechea, Moulon, Bruneton ; avants Sansonetti, Milazzo, Roi, Rial et Dogliani.

Dès le commencement de la partie, l'Olympique se lança à l'attaque de la cage azuréenne, et à la 7e minute, Bruneton en position d'avant-centre décocha le premier tir notable.

À la 9e minute, Nice riposta par le coup franc, donné en dehors des bois, par Jean-Louis Leonetti.

À la 13e minute, le Niçois Giner, dans sa foulée, expédia un tir à mi-hauteur que Moreira repoussa des deux mains, tandis que Moulon surgissait, gênait son goal et dégageait cette balle dangereuse.

Dogliani ouvre le score

Dogliani qui accomplit un travail admirable depuis le coup d'envoi, donna une balle en or à Milazzo qu'il la gâcha (17e).

Puis arriva une phase décisive à la 22e. Roy, en position d'ailier droit, centra sur Dogliani qui, démarqué, scora dans la cage vide. Lamia étant sorti de façon imprudente.

Marseille, 1 - Nice, 0.

Les Marseillais respiraient plus à l'aise, tandis que les Niçois devenaient de plus en plus contractés.

À la 31e minute, Roy prit à contre-pied Lamia, qui plongea et mit le ballon en corner par miracle. Milazzo, dans sa foulée, botta ensuite de peu à côté de la cage.

À la reprise, l'Olympique continua à mener les débats, et à la 51e minute Roy se démena, centra sur Sansonetti, qui loupa une reprise facile.

À la 56e minute, Nice concéda son huitième corner. Dogliani quelques instants plus tard, donna un bolide sur Lamia.

A la 60e minute, Tesseire fit une main flagrante dans la surface de réparation. L'arbitre aurait pu siffler penalty mais il se contenta d'un coup franc à la limite, exécuté par Rial.

Roy acheva les Niçois

A la 68e minute, Roy au milieu d'un paquet de Niçois, ajusta son tir et trompa Lamia. Il avait reçu la balle de Dogliani.

Marseille, 2 - Nice, 0.

La cause était entendue.

Boragno força Moreira à mettre en corner, une balle difficile (71e).

Puis Moreira sauva devant Rustichelli (74e), mais à la 87e minute, Roy passa le cuir à Dogliani qui en position d'avant-centre clôturera le score.

Marseille, 3 - Nice, 0.

 

 

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