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Résumé Le Provencal

du 25 février 1963

 

TOULON, au terme d'une ardente bataille ils ont encore fait match nul (0-0)

O.M. ET NICE : APRES 4 HEURES

LES CHOSES EN SONT LA !

(D'un de nos envoyés spéciaux : Maurice FABREGUETTES)

Quel contraste avec Lyon. Du soleil, des spectateurs entassés dans les diverses enceintes de "Bon rencontre" comme les achats du matin dans le panier de la ménagère, des "Allez O.M.", une forte chorale niçoise... bref, ce qu'on appelle une ambiance méridionale, autour du stade jouxtant la grande bleue.

Mais, sur notre carnet de notes une demie page écrite, au lieu de quatre pages le dimanche précédent.

C'est que, si les banderilleros firent merveille, au cours de cette corrida, les matadors des deux camps se montrèrent très discrets.

À la 90me minute, alors que nous étions zéro à zéro, les deux gardiens, Moreira et Lamia n'avaient pas eu à se surpasser.

La prolongation n'ayant rien apporté de bien tranchant, elle aussi, on comprend la déception des neutres.

Pour eux, et pour la plupart de nos confrères parisiens, spectacle avait été terne.

On a pensé à Twickenham

Il ne faut cependant rien exagérer.

En fait, ce Nice - O.M. nous a rappelé, par plus d'un point, le France - Angleterre de rugby vu la veille à la télé.

Dans un cas comme dans l'autre, à "Bon rencontre" comme à Twickenham, avec la ronde comme avec l'ovale, l'ardeur des joueurs fût telle et les défenses si bien groupées, qu'aucune attaque de style ne put se développer complètement.

À peine un joueur avait-il le ballon, qu'un adversaire décidé "lui sauté sur le paletot", comme on le dit dans le meilleur des mondes sportifs.

Et parfois même, avec une régularité très relative.

Car l'arbitre appliqua un règlement en matière de charges et d'arrêts qui nous a paru un tantinet hérétique.

Tout comme à Twickenham, pour reprendre notre comparaison, les pieds traînèrent, les mains et les bras se mêlèrent de chose qui ne devraient pas les regarder... et quelques poings s'égarèrent au hasard des rencontres.

Rien de bien méchant, plutôt un excès d'impulsivité ; mais enfin il nous a semblé que l'arbitre aurait du y mettre le holà !

Un vrai match de coupe

Ce fut donc un de ces matches de Coupe qualifiés "Dieu sait pourquoi ! " de classiques.

Une rencontre sincère, acharnée, et au cours de laquelle les 22 joueurs firent preuve de beaucoup de conscience professionnelle.

Assez souvent, surtout en Coupe, le vif et légitime désir de l'emporter nuit à la beauté du spectacle.

Mais le meilleur du spectacle sportif n'est-il pas fait de cette volonté des joueurs de gagner ?

Du moins, pour les sportifs amoureux avant tout de la lutte.

L'O.M. a mené le jeu

D'une manière très générale, l'O.M. mena le jeu de bout en bout, grâce au travail de forçat de ses deux baroudeurs Roy et Sansonetti, à la finesse de Rial et à la constante présence au centre du terrain de Milazzo, Bruneton et Tellechea. Ce dernier jouant plutôt un rôle, précieux, d'organisateur de la défense.

Nice appuyé sur une défense sure, solide et homogène, au sein de laquelle Boragno fit oublier Cornu, procéda par contre-attaque.

Les contre-attaques les plus dangereuses étant Rustichelli, de Bourgoing et Sekou.

Mais, hier, à "Bon Rencontre", ce n'était pas le jour des buteurs ; et, de part et d'autre, s'il y eut de multiples pose de banderilles, d'estocade point.

À la fin de la rencontre, Roy nous disait dans les vestiaires :

"J'ai eu l'impression qu'on aurait pu jouer pendant deux ans sans marquer un but".

"Jouera-t-on "au finish" la prochaine fois ?"

Excellent Bruneton

et Boragno

Dans une rencontre de ce genre, il est rare qu'un ou plusieurs joueurs se détachent vraiment.

C'est le règne du collectif.

L'O.M. qui eut le mérite de prendre l'initiative du jeu aurait fait un très bon match d'ensemble, si ses attaquants avaient su allier le flegme à la fougue, le tir à la percée.

Mais très honnêtement, il faut saluer le courage l'esprit de corps de cette équipe qui, quasiment condamné en championnat, bien d'avoir un remarquable sursaut en Coupe.

Si l'on devait, tout de même accorder une mention spéciale il nous semble que Bruneton la mériterait plus que tout autre.

Mais Rial a fait son meilleur match depuis qu'il est marseillais, le calme de Tellechea a été précieux ; et les trois arrières ont été sans reproche.

À Nice, le joueur le plus utile, sinon le plus brillant, a été Boragno assez remarquable chef de défense.

J.L. Leonetti a fait une bonne rentrée ; et Rustichelli, sans atteindre le sommet, prouva que la classe ne lui faisait pas défaut.

Mais ne le savait-on pas déjà !

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ONZE MILLE SPECTATEURS A TOULON

L'O.M. a dominé mais les shots étaient rares

(D'un de nos envoyés spéciaux : Alain DELCROIX)

Il y avait de l'ambiance hier après-midi au stade Bon Rencontre à Toulon pour la seconde édition des seizièmes de finale de Coupe de France entre l'O.G.C. Nice et l'Olympique de Marseille. 11.074 entrées payantes pour une recette de 42.700 francs.

Les olympiens alignaient : Moreira ; Barellas, H. Leonetti ; R. Tellechea, Moulon, Bruneton ; Sansonetti, Milazzo, Roi, Rial, Aygoui.

En définitive, Louis Miro avait préféré Aygoui à Viaene.

Les niçois présentés :

Lamia ; Van Molll, Tissere ; Giner, Boragno, J.L. Leonetti ; Sekou, Maison, de Bourgoing, Lacaza, Rustichelli.

Les Marseillais et les Azuréens décidaient de toute évidence de prendre un avantage indiscutable dès le coup d'envoi, mais pendant dix minutes les échanges de balle furent sans résultat.

À la 10e minute, Bruneton dégagea son camp menacé, puis de Bourgoing shoota sur Moreira.

Un bolide de J.L. Leonetti

Roy (13e) et Milazzo (23e) tentèrent leur chance, mais à la 30e minute Jean-Louis Leonetti expédia un bolide sur Moreira qui plongea avec élégance. Peu après, Milazzo donna un corner au cordeau malheureusement sans effet ; Sansonetti (30e), Milazzo (38e) alertèrent encore le gardien niçois.

La première mi-temps avait été à l'avantage des joueurs Marseillais qui n'avaient pas su exploiter leur domination territoriale.

À la reprise, les poulains de Luis Miro firent encore le forcing grâce à Milazzo, Sansonetti, Roy.

Mais à 60e minute un incident éclata entre l'un des juges de touche et Rustichelli. Et l'arbitre vint admonester l'ailier niçois.

Après que Rial eut sauvé une balle très dangereuse (65e), Roy botta dans sa foulée un tir enfin dangereux.

À la 78e minute, l'O.M. n'exploita pas un coup franc à la limite botté par Aygoui dans les pieds niçois.

Fatigue

Sekou eut deux réactions violentes et l'arbitre siffla la fin du temps réglementaire sur le score de zéro à zéro.

Un quart d'heure plus tard, les adversaires abordèrent la prolongation.

La fatigue se fit sentir dans les deux camps. Les deux périodes furent favorables aux porteurs du maillot blanc grâce aux essais de Milazzo (90e), de Sansonetti (109e) et de Bruneton (120e).

Aussi nouveau match nul entre les deux clubs sudistes (0 à 0).

Les Marseillais avaient eu de nombre plus nombreuses occasions que les Niçois mais les véritables shots ont été monnaie rarissime.

Le "marathon" continu à bientôt le troisième épisode !

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LE BON DOCTEUR

Au cours de la première mi-temps, un spectateur fut pris d'un malaise.

"Vite... Vite... un docteur !" Cria la "vox populi"

"Mais, il y en a un, là, tenez, ce Monsieur !" dit un de nos voisins.

Aussitôt, tous les yeux de la tribune convergèrent vers le quidam, qui déclara avec un calme désarmant !

"Je m'excuse, mais je ne suis pas de service aujourd'hui !"

Qu'il ait failli se faire écharper, ne surprendra à personne.

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