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Résumé Le Provencal

du 28 janvier 1963

 

L'O.M. partit à 100 à l'heure

puis s'écroula

Le RACING supérieur

frappa alors trois fois

On avait pu croire, durant le premier quart d'heure de la rencontre, que l'O.M. allait connaître un nouveau dimanche gloire.

La température était presque printanière, la pelouse du Parc en bon état, et l'attaque olympienne, dont les maillots blancs tranchaient sur les maillots rouges des Parisiens menait offensive sur offensive.

Sansonetti dominait aisément Lagadec, Roy bousculait la défense adverse et Dogliani multipliait les passes et dribbles judicieux.

Durant cette période faste pour les Marseillais, Taillandier sauva deux fois sa cage, in-extremis devant Roy.

Et c'est principalement, en fin de mi-temps que l'attaque olympienne laissa passer sa chance.

En deux occasions, Sansonetti pourtant très perçant, manqua de clairvoyance au moment de l'estocade.

Bien sûr, un joueur, dans le feu de l'action, ne voit pas le jeu comme on peut le voir des tribunes, mais il n'en reste pas moins que l'O.M. venait de brûler pour rien ses meilleures cartouches.

À la mi-temps l'un des plus fidèles supporters de l'O.M. le sympathique restaurateur "Fanfan" nous demanda quel était notre pronostic.

Nous ne pûmes lui cacher notre pessimisme. Il est rare qu'une équipe ayant raté autant d'occasions pendant les premières 45 minutes, connaisse une suite et fin heureuse.

Surtout devant un adversaire aussi valeureux que le Racing, et mis en confiance par le déroulement du jeu.

Dès le début de la deuxième mi-temps, Van Sam marqua un très joli deuxième but, et ce fut la fin.

On vit alors le Racing monopolisé la balle devant un O.M. fatigué et démoralisé.

Ce fut le moment le plus monotone de la rencontre.

Les Marseillais produisaient une fâcheuse impression d'impuissance, tandis que les Parisiens semblaient se complaire à compliquer leur jeu.

Ce n'est que vers la fin que Van Sam, échappant à la surveillance de Knayer, réussissait "le coup du chapeau".

Sur le chemin des vestiaires, nous entendîmes un spectateur dire :

"Marseille ne méritait pas un pareil sort, mais Dieu que ses attaquants ont été maladroits".

On sait qu'en football, adresse et maladresse ne sont souvent séparées que par un quart de seconde ou un quart de millimètre.

Un grand absent :

Moulon

Comment peut-on juger l'O.M. sur ce match ?

Il est certain que l'absence de Moulon a été préjudiciable à la défense. Nous l'avons déjà écrit avant, ce qui nous permet de le dire après, sans fausse note.

Contre une attaque aussi rapide et aussi vive que celle du Racing, un suppléant de vitesse est toujours d'une grande utilité.

Cette remarque faite, il reste que le système défensif de l'O.M. est trop lourd, trop lent et monopolise trop de joueurs.

Par suite, les hommes chargés de la liaison ont une tâche trop accablante au milieu du terrain.

Quant aux trois attaquants de pointe, Roy, Sansonetti et Dogliani en l'occurrence, ils finissent par s'épuiser inévitablement surtout quand la réussite n'est pas de leur côté.

On s'aperçut d'autant mieux, que le Racing ne se laissa jamais prendre au piège de la contre-attaque.

Que Roy, Sansonetti et Dogliani ni aient pu, à eux trois, mettre en péril, en première mi-temps une défense fait de cinq joueurs au moins, est tout à leur avantage.

Rial en regain de forme

Si l'on passe du général au particulier, on peut constater que Moreira n'a rien à se reprocher, et que Leonetti fit un de ses bons matches.

Roy, "Sanso" et Dogliani furent excellents en première mi-temps et effacés en seconde.

Milazzo ne tint, un rythme élevé, il est vrai, qu'une seule mi-temps. Et, chose à souligner Rial, dans ce match perdu et bien perdu, nous a paru en meilleure forme que d'ordinaire.

Le Racing devrait

mieux faire

L'équipe du Racing sera une quatre constate sérieuse au titre, si elle veut bien simplifier son jeu.

Trop de passe inutile, trop de courses avec le ballon et trop d'efforts demandés à certains joueurs, tel Van Sam, qui dut approcher le record de France aux 10.000 mètres.

Mais la classe y est, chez Van Sam, chez Marcel, chez Senac, Bollini, Lelong, Taillandier, Charpentier, Milutinovich, etc...

Avec des joueurs pareils, tout devrait être possible.

À notre avis, n'en déplaise à notre ami Pibarot, un retour aux sources s'impose.

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VAN SAM (trois buts !)

fut le bourreau de l'O.M.

L'après-midi aurait pu être marseillais : un soleil d'azur, les acclamations prolongées pour saluer l'entrée de l'O.M. sur le terrain, un quart d'heure (le premier) tout avantage des Provençaux, trois occasions de buts assez sensationnelles et cela pourrait inciter à croire à la prédominance de Marseille.

En fait, la journée fut parisienne : il faisait froid, le Racing marqua trois buts dont deux grâce aux erreurs d'un homme de l'Est.

L'affaire avait commencé à toute allure : en quatre minutes de temps nous assistions à une attaque résolue du duo Roy - Dogliani, un tir de Milazzo puis à une percée de Dogliani arrêté par un plongeon risqué de Taillandier et enfin à un tir un peu trop enlevé de Roy.

Encore trois offensives

Un court entr'acte sous forme de corner obtenu par le Racing et les Marseillais reprenaient leurs offensives incessantes dont voici le détail :

1.) Dogliani à la suite d'un brillant slalom arrive devant le goal parisien qui plonge et s'abîme le poignet en voulant arrêter le dernier possesseur de la balle : Roy ;

2.) Sansonetti, bien accroché au sol, fonce et effectue un centre shoot dont la reprise est manquée d'un cheveu par Roy ;

3.) Rial fort bien placé à moins de 10 mètres des buts parisiens tire bien au-dessus de la barre transversale.

L'O.M. fait figure de meneur de jeu, ainsi, à la 16me minute ou, à la suite d'une action très concertée de Sansonetti et de Roy, le demi centre Bollini saute ses buts à la "désespérée".

Le but de l'injustice

C'est alors que l'avenir du match s'annonçait favorable pour l'O.M. qu'un "coup fourré" se produisait. Nous en étions à la 19e minute sur une balle à suivre propulsée par Senac. Knayer, raide et emprunté, manque un renvoi qui paraissait devoir être facile. Van Sam, bien placé, ne gaspille pas cette aubaine et marque le but devant Moreira qui n'y pouvait rien.

Les Marseillais ne se découragent pas pour autant : mais Sansonetti démarqué à environ 15 mètres des buts parisiens, à gauche du terrain, marche sur la balle alors qu'il semblait avoir une occasion valable.

C'est encore Dogliani qui obtient un corner, Roy reprend cette balle venue de coin et Taillandier doit renvoyer une nouvelle fois en corner. C'est aussi une étourdissante descend de Dogliani qui garde la balle quelques secondes de trop.

Malheureux Étienne...

On s'achemine vers la mi-temps lorsqu'à la 42me minute, Étienne Sansonetti termina mal une action portant bien commencée.

Moins de deux minutes plus tard, le même reprend une balle de la tête. La rigueur de ce coup de tête est telle quel Taillandier ne peut que repousser le ballon qui revient dans les pieds de Sansonetti. Celui-ci (sans doute surpris) ne voit pas Milazzo fort bien placé pour tromper Taillandier et voilà la ième occasion perdue..

Deux buts et c'est fini

C'est la mi-temps. On commente la malchance et la non réussite de l'O.M. Ces commentaires favorables se termineront ainsi car en seconde mi-temps la formation marseillaise va s'effriter au fil des minutes et perdre totalement le contrôle de la partie.

Cela a pour point de départ un coup de massue... La partie a repris depuis deux minutes lorsque Charpentier ayant feinté Tellechea passe la balle à Van Sam. La défense marseillaise se gêne et s'affole, l'ex-Montpelliérain ajoute un second but sans douleur.

Le ressort de l'O.M. est cassé. Les efforts offensifs de première mi-temps ont fatigué les trois attaquants, le moral est atteint et après que toutes la seconde mi-temps se soit déroulée sur un rythme ennuyeux et monocorde on accueil sans l'étonnement ni passion le troisième but marqué par Van Sam (87me minute) qui après avoir pris de vitesse Knayer va battre de très près un Moreira bien mal protégé.

Voilà les faits d'un match dont l'intérêt ne dura que l'espace d'une mi-temps et dont l'issue se décida sur une sorte de coup de dés.

Marcel SERRE-SUBE

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M. Zaraya présent

mais invisible

Le hasard fait parfois bien les choses. À midi, boulevard des Capucines, nous sommes tombés sur M. Zaraya.

"Je ne suis pas d'accord" dit-il : "mettre Nîmes - Monaco à Paris et Reims - Strasbourg à Marseille est une hérésie. J'espère qu'il va y avoir un changement !

"Saviez-vous que Nice m'avait donné son accord pour jouer contre nous au Stade Vélodrome. Mais au dernier moment les dirigeants niçois ont changé d'avis."

- Serez-vous au match tout à l'heure ?

- Oui je vais déjeuner avec le président du Racing, M. Delaye. Nous irons au parc ensemble.

Mais l'après-midi, M. Zaraya resta perdu dans la foule. On ne le vit, aux vestiaires, ni avant ni après la rencontre.

Sa seule présence a-t-elle suffi à porter la "poisse" à l'O.M. ?

Superstitieux comme il l'est, il va le croire.

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Pierre PIBAROT

"L'O.M. méritait mieux"

Nous avons gagné, mais il n'y a pas de quoi s'emballer" nous a dit le très calme Pierre Pibarot. "Notre équipe à des moyens, c'est certain, mais elle ne les exprime pas encore complètement. L'O.M. nous a surpris en première mi-temps, en démarrant très vite. Il ne lui a manqué qu'un peu de métier, ou de sang-froid, pour terminer ses mouvements. Dogliani a de la classe, c'est évident. De toute façon ce 3 à 0 est un peu dure pour l'O.M."

 

 

 

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