OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 16 avril 1962

 

A Roubaix, où il régnait un temps sibérien

L'O.M. a manqué de punch

à proximité des buts adverses

(D'un de nos envoyés spéciaux : André HATCHONDO)

ROUBAIX (par téléphone) - L'O.M. n'a certes pas interrompu la série des matches qui confirment son net redressement et consolident son classement.

Et surtout, le résultat qu'il a obtenu à Roubaix, si intéressant soit-il, surtout en fonction des échecs de Besançon, Lille et Troyes, ses adversaires directs dans la course poursuite entamée par l'attribution de la fatidique quatrième place, ne nous a satisfait qu'à moitié.

Le "toi à moi" exaspérant

C'est que nous avons ressenti l'exaspération et le découragement nous gagner au cours de cette rencontre, exactement comme à l'époque, pas très éloignée, où grisaille du jeu et grisaille du temps se confondaient, où nous avions l'impression pénible que les avants, après un "toi à moi" décevant, les conduisant tout de même à proximité des buts adverses, étaient comme frappés de stérilité.

Songez que durant 90 minutes, l'O.M. eut pratiquement l'exclusivité dans le domaine de l'attaque !

Désolante, en effet, ces offensives savamment construites au centre du terrain, ses passes précises qui permettaient aux avants de pointe de s'enfoncer dans la défense roubaisienne et de s'approcher de l'excellent Desrumeaux, échouant, il est vrai d'une façon toujours uniforme.

Plus que jamais nous sommes persuadés que l'ennui naquit de l'uniformité.

Tout se passait comme si au moment où nous attendions qu'un ressort détendit la jambe d'Aygoui, de Lefevre, de Pavon (à court de forme hier et bien décevant), de Milazzo ou de Tivoli, le préposé au tir fuyait ses responsabilités et laissait le soin à un autre de conclure.

Hélas, avec la fraction de seconde d'hésitation, s'envolaient les chances de voir les filets roubaisiens secoués par la balle.

Si en première mi-temps nous étions consolés à notre manière - le vent jouait contre l'O.M. -, au cours du deuxième acte, et le pied gauche d'Aygoui, et le pied droit de Tivoli et le coup de pouce d'Éole devait normalement parachever l'excellent travail de la défense, solide mur sur lequel se briser les rêves des Maynard, Garcia, Sadat ou Devlaeminck.

Avec le vent dans le dos, l'O.M. poursuivit exaspérante expérience du "toi à moi".

Certes quelques "paquets", évidemment de Tivoli, furent contrés à la source. Mais dans l'ensemble c'était un éternel recommencement, que nous imposaient les Olympiens, manquant visiblement de punch.

En vérité, les absences de Sansonetti, le fer de lance de l'attaque olympienne et de Tellechea se faisait terriblement sentir.

Otto Gloria ne cachait pas sa désillusion : "Il est impossible de gagner un match si l'on ne tirs pas aux buts. Sansonetti, "mort", il n'y a plus personne pour tenter sa chance..."

Ce qui était grave, c'était qu'une contre-attaque des Roubaisiens risquait de surprendre les défenseurs et de faire mouche. On se lamentait à la pensée des conséquences graves qu'aurait une défaite consentie de la façon la plus stupide qu'il soit.

Oui l'O.M. a joué avec le feu, si l'on peut dire, étant donné la température sibérienne qui régnait au stade Prévost.

Moreira, par deux fois, sauva son camp. Pavon et Milazzo eurent chacun un but au bout du pied. Vous le constatez, le match nul, somme toute, correspond à la logique.

Regrettons tout de même qu'en cette période faste, où il a démontré que sa véritable place et en Division Nationale, l'O.M. nous ait remémoré son style des très mauvais jours.

Et Roubaix ?

Pour Roubaix, qui n'a plus rien à perdre, et tout à gagner, les Marseillais étaient les adversaires idéaux pour redorer le blason terni du vieux C.O.R.T..

Depuis le 14 janvier, les nordistes n'ont pas gagné un match. L'entraîneur Maurice Blondel avait imploré ses joueurs pour qu'ils réalisent le match de leur vie.

D'où les violentes réactions de la défense locale, se regroupant rapidement - ce qui explique et excuse en partie la carence des Olympiens - ne s'embarrassant pas de fioritures pour dégager leur camp menacé.

En résumé : la technique des Marseillais était nettement supérieure à celle des Roubaisiens.

Il fallait une preuve que dominer n'est pas gagné.

Le match O.M. - Roubaix nous l'a fourni amplement. Il est dommage que les Marseillais en aient fait encore la cruelle expérience.

 -------------------------------

L'histoire de 90 minutes inexploitées

de domination marseillaise

(D'un de nos envoyés spéciaux : Marcel SERRE-SUBES)

ROUBAIX - Un temps gris et froid, les contre-performances successives du C.O. Roubaix Tourcoing font que le public est plus que clairsemé lors du coup d'envoi du match Roubaix - O.M.

Roubaix a ce dimanche, un point commun avec Marseille, d'où l'on nous a écrit que le mistral soufflait dur au chemin de la Madrague : le vent venu de Belgique n'a rien à envier à celui de la vallée du Rhône.

Quoi qu'il en soit, l'O.M. a le vent dans les voiles, dès le début de la partie, après que Milazzo capitaine de l'O.M., ait perdu le coup d'envoi et la première velléité d'attaque est à porter au crédit de Pavon. Mais l'aile gauche roubaisienne contre-attaque. Puis à la 3me minute, Lefevre tire aux buts "du droit" sur une passe d'Aygoui.

L'O.M. domine

Puis ce dernier, une minute plus tard, tente sa chance en vain, invité peu après par Milazzo, sur passe de Tivoli. Le goal roubaisien dégage ensuite du pied sur une nouvelle poussée marseillaise.

À la 7me minute on note une excellente intervention de Bruneton sur une dangereuse offensive de Sadat.

À la 9me corner contre Roubaix tiré au cordeau par Tivoli. Le goal Desremeaux détourne, le même Tivoli essaie le but quelques instants plus tard. L'O.M. domine à outrance. Seule une contre offensif de Devlaeminck vient troubler la supériorité marseillaise.

Les hommes en blanc font entièrement le jeu.

Nous arrivons au premier quart d'heure avec un centre shoot de Lefevre.

À la 17me minute, tir de Tivoli qui heurte la jambe d'Aygoui.

À la 20me minute, Lefevre - Tivoli combinent efficacement. La balle parvient à Bruneton, qui ajuste un tir tendu stoppé avec difficulté par le gardien local.

À la 23me minute corner contre Roubaix tiré par Aygoui sans résultat.

À la 24me minute corner contre l'O.M. sans plus de résultat.

Ensuite, Pavon se démène mais le score demeure vierge.

À la 27me minute, tir lointain de Tivoli au-dessus de la barre transversale.

30me minute, contre attaque de Méynard repris par Fenus. Moreira sauve.

À la 37me minute, corner contre Roubaix tiré par Tivoli, repris par Pavon, Desremeaux arrête.

À la 40me minute, coup franc contre l'O.M. sur faute de Moulon. Ce coup franc est tiré par Sadat. Le mur marseillais repousse.

À la mi-temps, O.M. n'a pu manifester sa supériorité au tableau d'affichage : 0 à 0.

D'entrée, Moreira plonge sur un tir de l'avant-centre Garcia.

À la 52e minute, Tassone est touché à une cheville par ce même Garcia.

À la 56e minute, corner contre Roubaix, obtenu par Lefevre. Sur ce corner, Milazzo manque la reprise, le ballon heurtant son épaule.

À la 58me minute, combinaison Moulon Alauzun Bruneton. Ce dernier passe à Tivoli qui tire bien mais Desremeaux arrête cette balle dangereuse.

Après une heure de jeu l'O.M. n'a pas réussi à tromper l'arrière défense nordiste appuyant pas assez ses actions, se montrant timide et inachevé dans les tirs.

Une tentative de Tivoli échoue encore.

À la 63e minute, tir lointain de Bruneton qui va dans les bras du gardien roubaisien.

À la 64e minute, corner contre l'O.M.

Marseille accumule les corners

A la 67e minute, corner contre Roubaix tirait par Aygoui. Desremeaux en extension arrête.

Bruneton donne l'exemple de l'organisation, mais ses partenaires s'obstinent à "porter" la balle sans aucun profit.

À la 68me minute, nième corner en faveur de l'O.M. Puis tir peu appuyé de Lefèvre. C'est ensuite Pavon qui manque une nouvelle occasion. Puis c'est un centre non repris du même Pavon.

Moulon et à son tour victime d'un choc.

À la 75me minute, faute du demi-centre Deschamps. Le coup franc est sans résultat.

À la 76me minute, Moreira sauve une situation plus que difficile sur un tir violent décoché par Devlaeminck

Pavon, puis Milazzo manquent l'occasion

A la 77e minute, nouveau corner en faveur de l'O.M. Bien entendu les avants marseillais ne tirent pas davantage au but.

A la 80me tienne minute, tir enfin de Pavon au-dessus.

À la 81me minute, l'ailier Fenus, sur coup franc lointain tiens oblige Moreira à intervenir.

À la 84me minute, coup franc tiré avec une "délicatesse" extrême par Aygoui.

Cette stérilité devient affligeante.

À cinq minutes de la fin, Lakière tirent bien au-dessus de Moreira.

À la 87me minute, Milazzo bien placé pourtant, manque de façon malheureuse une occasion de conclure... et de gagner.

À la 88me minute, corner contre Roubaix inexploité : Aygoui passant la balle adversaire.

 -------------------------------

Maurice BLONDEL a reçu une lettre anonyme d'un Marseillais

Faut-il conclure qu'il est des Marseillais qui font grise mine au fil des dimanches ou l'O.M. retrouve sa vocation de grandes équipes.

Maurice Blondel, l'entraîneur du C.O.R.T a reçu une lettre troublante signée M... avec des points de suspension.

Voici ce que conseillait cette missive :

"Surtout contre l'O.M. ne bétonner par. Vous irez à votre perte. Ouvrez le jeu, marquez Knayer. Opposez-lui un avant centre mobile et le tour sera joué...

Il y a, évidemment, une autre interprétation : n'est-ce pas un canular d'un authentique supporter et non d'un ennemi ?

Les deux versions sont valables. De toute façon, ce qu'il faut retenir, c'est que la résurrection de l'O.M. de laisse personne insensible.

A.H.

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.