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Résumé Le Provencal

du 06 novembre 1961

 

CONTRE UNE EQUIPE DE FORBACH DYNAMIQUE ET TRES VITE

L'O.M., toujours aussi inefficace

ne peut obtenir qu'un match nul (0-0)

(de notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

FORBACH - Bien que le stade de Forbach soit situé au coeur d'une luxuriante forêt, l'O.M. n'était pas attendue comme au coin d'un bois !

Quand, Tellechea en tête, les maillots blancs pénétrèrent sur la pelouse, un "Allez Marseille !" retentit.

Réaction normale d'un public déçu par le comportement de son équipe.

La faible densité de ce public, la beauté agreste du paysage, le temps gris mais relativement doux, font que l'on croirait assister aux préparatifs d'une rencontre de division d'honneur ou de C.F.A. plutôt qu'à un match professionnel.

Les jeunes attaques

Lorrains menaçants

Dès la première minute, l'O.M. bénéficie d'une série de coups de chance. Kappl est admirablement bien servi par un défenseur de Forbach, mais l'ailier autrichien tire lourdement les nettement à côté.

On constate aussi que Forbach joue la prudence avec quatre arrières et un demi très défensif, ce qui n'empêche d'ailleurs pas les jeunes attaquants lorrains à pousser une pointe très dangereuse.

C'est ainsi qu'à la 5me minute Moreira lâche la balle en sortant au-devant de Lambert... et peut s'en faut que le score soit ouvert.

Un tir de Lefevre

Après une série de coups-francs contre Knayer, dans la virilité n'est pas apprécié du public, le jeu se stabilise. Plus de fougue, plus de vitesse à Forbach, mais plus d'expérience du côté de l'O.M.

À la 20e minute, Albertin s'échappe, obligeant Moreira à sortir de ses 18 mètres pour dégager au pied avec beaucoup d'autorité.

En contrepartie, les occasions marseillaises sont très rares, et il faut attendre la 25e minute pour noter un bon tir de Lefevre dans l'encadrement, tire bien arrêtée par Somlay.

Mais aussitôt après, Sérafin curieusement servi par Kappl part au centre et tir de peu à côté adns la foulée.

Cependant, malgré l'évidente bonne volonté forbachoise et la vitesse de course des Albertin, Sérafin et Geiger, la cause de l'O.M. n'est pas désespérée pour autant.

D'ailleurs, au fil des minutes, l'O.M. commence à prendre la direction du jeu. On note un tir de Sansonetti de peu à côté ; et deux corners consécutifs pour l'O.M.

aMis enfin de mi-temps, Forbach reprend son offensive effrénée dans un style évoquant davantage le C.F.A. que le professionnalisme, même de deuxième division.

0 à 0 à la mi-temps.

Enfin une bonne combinaison

Notre voisin vient de nous affirmer que Forbach s'effondrait régulièrement en deuxième mi-temps. Acceptons-en l'augure.

Pour l'instant, cette mi-temps débute au net avantage de l'O.M.

Ce qui n'empêche pas Aygoui de rater de coup franc, presque coup sur coup, contre-performance inhabituelle pour lui.

Chose curieuse, Forbach étant sur son terrain joue comme s'il se contentait du match nul.

Mais... Voici enfin excellente combinaison marseillaise entre Yansane et Lefevre, terminée par une reprise directe mais manquée, d'Aygoui.

On a eu chaud à Forbach.

Pauvre football

C'est ensuite (60e) la réponse du "berger à la bergère".

Albertin Llense Sérafin qui s'échappe, mais rate maladroitement son tir.

Nous assistons maintenant à une remontée des actions Forbachoises.

L'effondrement annoncé ne s'est pas encore produit.

Ce qui s'effondre, par contre, c'est la qualité du jeu !

On peut bien dire dès à présent que le vainqueur, s'il y en a un, sera le plus chanceux.

Car ce que nous voyons est une assez belle partie de "pousse ballon" !

Un 0 à 0 équitable

Et ça continue !

Suivant la formule consacrée : les défenses renforcées sont nettement supérieures aux attaques disperser.

D'autant que l'O.M. commence à se dire : "Après tout, un point en déplacement, c'est toujours bon à prendre."

Jusqu'à présent, ce sont des "va et vient" sans que, cependant, les gardiens soient particulièrement menacés.

Et c'est sur un 0 à 0 somme toute équitable que l'arbitre siffle la fin, une fin sifflée également par les spectateurs, mais pas pour le même motif !

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En 270 minutes de jeu

les attaquants olympiens

n'ont pas marqué le moindre but

FORBACH - Prendre un point en déplacement est toujours une bonne chose. Mais empressons-nous d'ajouter que l'O.M. dans sa forme du début de saison, en eut pris aisément deux à Forbach !

À la fin de la rencontre tous les "quels pauvres partis !"

C'est ce que nous a dit André Nagy, l'ex olympien, entraîneur de Forbach et c'est ce que nous a répété Lucien Troupel.

La seule chose qui ne puisse être critiquée et l'évidente bonne volonté des 22 joueurs.

Faible jeu collectif à l'O.M.

L'U.S. Forbach, seule lanterne rouge du championnat depuis hier soir, à jouer dans un style extrêmement dynamique, mais aussi très brouillon, un style fleurant bon le C.F.A.

Contre son adversaire énergique, décidé et naïf, l'O.M. n'a jamais réussi malgré sa plus grande maturité technique et sa valeur d'ensemble supérieur, a imposé son jeu.

À deux ou trois combinaisons près, toute l'équipe marseillaise fut assez faible sur le plan collectif.

Le cas Kappl

C'est surtout dans le domaine offensif que ce défaut a été le plus sensible.

Tout en se donnant beaucoup de mal courant et en se dépensant de même, jamais Lefevre, Aygoui, Yansane et Sansonetti ne réussirent à accorder leurs violons.

C'est volontairement que nous avons omis de citer Kappl, car l'ailier autrichien reste un cas pour tout le monde. Manque d'adaptation ou manque de classe ? On ne saurait se prononcer encore.

Mais une chose est certaine : sur le terrain de Forbach Kappl déjoua de façon presque totale. Avouons que nous n'avons jamais vu jusqu'à présent un joueur autrichien même hors de forme, raté trois passes sur quatre et sembler ne pas voir le jeu.

Zro but en trois matches

Pour toutes ces raisons l'attaque marseillaise n'a pas réussi à inquiéter sérieusement plus d'une fois ou deux le gardien de Forbach : Somlay.

Si l'on compte bien :

- 0 à 0 contre Roubaix :

- 0 à 2 contre Nantes :

- 0 à 0 à Forbach.

cla fait 0 but en 270 minutes, et notre multiplication est juste.

Voilà qui commence à devenir un peu inquiétant.

Ajoutant que neuf joueurs, c'est-à-dire les cinq avants présents hier à Forbach, plus Pavon, Ugolini, Kominek et Alauzun, ont participé à ce festival offensif !

Yansane et Sansonetti en petite forme

Hier, si Lefevre, comme il le fait depuis le début de la saison, ne se distingua que dans la partie constructible de son rôle et si Aygoui afficha une forme physique très suffisante pour une réussite à peu près nulle dans le tir aux buts. Yansane et Sansonetti jouèrent au-dessus de leur valeur.

L'un et l'autre, surtout Yansane, accusent une nette baisse de régime.

Derrière ou autour de l'indomptable Knayer se forma une sorte de bloc, mais si personne ne déçu, personne ne brilla particulièrement.

Certes, la très jeune attaque de Forbach ne réussit-elle presque jamais à passer, mais ce fut tout autant par manque de métier ou de précision que par suite de la valeur de l'opposition.

Car si, de part et d'autre, les défenses dominèrent les attaques, ou on ne saurait dire que les mêmes défenses aient produit une très grande impression.

Un match décevant

En résumé, un match assez vivant très disputé, mais une qualité médiocre. Pour mieux s'en rendre compte il n'est que de se souvenir du petit nombre d'arrêts effectués par les deux gardiens...

0 à 0 san sque Solmay d'un côté et Moreira de l'autre y soient vraiment pour quelque chose, voilà qui signifie clairement le niveau de cette partie.

Peu de laurier à couper

Parler des meilleurs joueurs serait beaucoup dire.

À l'O.M., Tellechea et Leonetti évoluèrent efficacement, tandis que Bruneton et Milazzo se dépensèrent beaucoup sans qu'on puisse cependant affirmer qu'ils aient joué un grand rôle dans la préparation de l'offensive.

En attaque le plus net fut Lefevre, tandis qu'Aygoui, contrairement à ce qui nous avait été dit dimanche dernier, n'a rien d'un malade ou d'un convalescent. Tout au plus on peut penser qu'il manque de compétition.

À Forbach on a vu Koch, Lambert et le jeune Sérafin avec plaisir et on peut dire qu'ils furent les meilleurs sur le terrain.

Le reste est courageux, mais limité, au niveau de l'artisanat

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Lucien TROUPEL : "Le problème de l'attaque n'est pas résolu"

Dans les vestiaires marseillais, tandis que les joueurs se rhabillaient au triple galop, pour ne pas manquer le train, Lucien Troupel ne paraissait qu'à demi satisfait de ce demi-échec, ou de ce demi-succès, au choix !

"Le problème de l'attaque n'est pas résolu pour autant. Cela fait maintenant trois dimanches que nous ne marquons pas le moindre but. Certes, il est intéressant de réussir un match nul en déplacement, mais aujourd'hui, en jouant simplement de façon moyenne, nous pouvions espérer mieux. Je ne reconnais plus mon équipe qui semble avoir perdu l'habitude du jeu collectif. Dans ce domaine, la partie fut d'une très faible qualité".

 

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