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Résumé Le Provencal

du 30 octobre 1961

 

Rencontre sans incidents au Stade Vélodrome

où l'O.M. domine les sympathiques Roubaisiens

mais leur concède son premier point (0-0)

Une rencontre qui, si l'on se place au point de vue marseillais, commence très bien pour finir assez mal, l'O.M. en restant au stade des velléités et ne tirant finalement aucun parti d'une domination territoriale qui ne se démentit jamais, atteignant même une rare intensité au cours de la première demi-heure.

Tambour battant

La première période dura une bonne demi-heure. Devant une équipe roubaisienne extrêmement sympathique, ne fermant le jeu que contrainte et forcée par le cours des événements, mais sans rancoeur ni animosité, les Marseillais assurèrent une large supériorité collective, sous l'influence, notamment de Tellechea et de Bruneton qui devaient rester les seuls marseillais à échapper à la critique et à mériter des louanges, étant sous-entendu qu'il serait inutile de poser un jugement sur les défenseurs.

Et les avants de l'O.M., bien alimentés, se mirent à déferler à la cadence d'une attaque par minute, d'une occasion de buts toutes les 120 secondes. Ne prenant que les principales :

D'entrée, échappée de Sansonetti et corner concédé par la défense.

8me minute : Combinaison Sansonetti Ugolini, Zatti mais de la tête en corner.

9me : Débordement et centre en retrait de Sansonetti.

12me minute : Centre Ugolini. Têtes Alauzun, sauvetage de Breistroff.

16me minute : Attaque générale et plongeant de jeu de Desremeuax dans les pieds de Sansonetti.

17me minute : Centre d'Alauzun et arrêt en deux temps du gardien roubaisien qui, la minute d'après de près, sauve in extremis sur reprise de près mais insuffisamment appuyer par Alauzun.

21me minute : Alauzun déborde mais pousse sa balle un rien trop fort.

23me minute : Centre tendu de Sansonetti, raté on ne sait comment par Kominek puis mis dehors par Yansane.

Enfin à la 30me minute, une attaque d'Alauzun était malaisément déviée en corner.

Avertissement

Tout cela avait été fait par deux sprints perdus de l'ailier Meynard qui, au 3me et 15me minute, rappelait à l'O.M. qu'il était toujours à la merci d'un but surprise.

Et en fait, avant la pause, Fenus brossait remarquablement une balle sur laquelle Moreira devait intervenir. Il le faisait avec sûreté à la 36me minute. Peu après, Ledru attaquait avec décision et expédiait un bon tir de peu à côté.

Au repos, si l'on estimait en général que l'O.M. finirait bien par marquer un but, on avait également l'impression qu'il jouait avec le feu...

En fait, si les Marseillais continuèrent à dominer, ce fut la façon encore plus improductive, si nous osons nous exprimer ainsi.

Ugolini de très peu

Quels furent les faits marquants de cette seconde mi-temps ? Un tir de Sansonetti, bien arrêté par Desremeaux (53me minute). Un plongeon en boule du même Desremeaux dans les pieds du même Sansonetti (56me).

Enfin, à la 85me minute, un débordement de l'Ugolini terminé par un bon tir à la base du montant, la balle se demandant visiblement si elle allait rentrer ou non...

Meynard s'était auparavant rappelé au bon souvenir des marseillais par une course et un centre aérien fort heureusement négligé par ses partenaires (63me minute).

Ensemble, une rencontre qui ressembla à toutes celles que nous vîmes depuis le début de la saison au Stade Vélodrome, à cette différence près qu'elle ne revêtit jamais le moindre caractère d'âpreté et que les Marseillais, aux vestiaires, n'avait aucune raison de s'en prendre au jeu dur ou à l'arbitrage, mais seulement à tout de même...

Une particularité qui vaut tout de même qu'on s'y attarde ne serait-ce que pour rendre justice aux sympathiques Roubaisiens qui ne sont encore pas revenus de leur réussite, venant d'ailleurs après une série de trois succès.

Louis DUPIC

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SANSONNETTI et YANSANE

dans un jour sans

Et voilà pourquoi l'attaque de l'O.M. est restée muette

Le problème posé par cette rencontre et celui de l'absolue non efficacité d'une équipe dominant son adversaire 80 minutes sur 90.

Problème assez courant, mais pas aussi facile à résoudre qu'on pourrait le croire.

Les buteurs dans un mauvais jour

Dans le cas particulier de l'O.M. et de cette rencontre, une première constatation s'impose.

Depuis le début de la saison, les buts marseillais ont été marqués, dans une très l'importante proportion, par deux joueurs : Sansonetti et Yansane.

Or, hier, Sansonetti, après un bon début de match, fut maladroit au possible, tandis que Yansane, visiblement mal guéri de la mystérieuse affection qui le terrassa à Boulogne, joua très nettement en dessous de son rythme actuel.

Il semble que cette carence de deux joueurs auxquelles l'O.M. 61-62, doit tant, soit la cause essentielle performance.

Que feriez-vous ?

Cela dit, que feriez-vous à la place de l'entraîneur marseillais ?

Peut-on condamner sur une seule mauvaise partie les deux meilleurs buteurs de l'équipe ?

Évidemment non.

Surtout quand on n'a pas sous la main de produits de remplacement.

Car - et nous n'insisterons jamais assez sur ce point - qu'il est relativement facile de trouver de bons défenseurs ou de bons demi-ailes, les marqueurs de buts constituent l'espèce rarissime.

L'absence des deux ailiers.

Deuxième cause de cet non efficacité : l'absence des deux ailiers titulaires de l'O.M.

Il est certain que Ugolini n'a pas fait oublier Pavon et que Alauzun a rendu moins de service qu'on eut pu en espérer de Lefevre valide.

Ugolini, qui avait fait d'excellents matches la saison dernière semble marquer un temps d'arrêt dans sa progression.

Il est jeune, on doit continuer à lui faire confiance.

Alauzun, lui, su se rendre utile à la place lui convenant assez mal. L'inter devenu arrière pour les besoins de la cause, Alauzun est sans doute un joueur du milieu de terrain : demi-aile offensif ou inter se tenant en retrait.

Bruneton en vedette

Pour le reste il y a peu à dire, chacun ayant fait ce que l'on pouvait attendre de lui.

Moreira n'eut qu'un tir a arrêté, mais il l'arrêta très bien. Knayer, Leonetti et Perard furent irréprochables, ainsi que Tellechea.

Bruneton confirma de façon spectaculaire son net retour en forme. Il fut l'un des meilleurs joueurs sur le terrain.

Kominek essaya d'orienter le jeu de son attaque et ce n'est pas de sa faute si ses intentions ne furent pas toujours comprises.

Roubaix : correction et sympathie

Le C.O. Roubaix Tourcoing nous présenta une équipe sympathique, extrêmement correct et non dénuée de valeur.

Sa défense, avec le jeune Deschamps au centre et solide et autoritaire.

Les deux demi-ailes Ledru et les Zatti se distinguèrent de bout en bout.

En attaque, le meilleur d'assez loin fut le rapide ailier Meynard.

Mention également au gardien Desrumeaux et à l'arbitre dont la tache fut favorisée par la correction des 22 joueurs.

Pour ce qui est du "fair-play" ce match vaut largement 18 sur 20.

Maurice FABREGUETTES

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Maurice BLONDEL : "Nous avons eu de la chance"

L'entraîneur roubaisien, l'ex-Rouennais, Maurice Blondel était, on le devine, enchanté du résultat.

"Nous avons eu de la chance," nous dit-il, "mais l'O.M. tout en menant le jeu presque de bout en bout, n'a pas très bien joué. Bien joué, c'est marquer, n'est-ce pas ?

De plus, nos jeunes défenseurs et particulièrement l'arrière central Deschamp se sont défendus courageusement.

Cependant, nous sommes capables de beaucoup mieux jouer, surtout notre avant-centre Deviaeminck qui n'était pas entièrement guéri de la grippe.

Enfin, nous venons de gagner 1 point en 4 rencontres consécutifs dont 3 en déplacement, ce qui n'est pas mal, vous l'avouerez

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Lucien TROUPEL : "C'est effarant"

Peu d'agitation dans le vestiaire de l'O.M., où l'on ne vitupérait ni l'arbitre, ni le jeu dur... Troupel disait :

"Il est effarant de constater que nous en sommes restés pendant une heure trente au stade des promesses, et que nous avons rarement vu autant d'occasions de but... Ce problème de l'attaque est décidément bien difficile à résoudre. Nous devions marquer deux fois au moins dans les vingt premières minutes, et le match était fini !"

 

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