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Résumé Le Provencal

du 26 décembre 1960

 

A AJACCIO, l'O.M. construit sa victoire dans le premier quart d'heure et l'emporte (4-1)

(de notre envoyé spécial Louis DUPIC)

Ajaccio - Le stade Jean Lluis, enfin débarrassé de son eau, nous apparaît comme rapiécé, car, çà et là, on avait déversé de la sciure de bois pour finir d'assécher les points critiques.

En toile de fond, les montagnes recouvertes de neige étincellent sous le soleil...

L'O.M. commença prudemment alors que les généreux Ajacciens se ruaient à l'attaque, disputèrent chaque balle avec un acharnement qui nous fit supposer que l'O.M. pouvait être bousculé. Accroché...

Dès la troisième minute

Heureusement pour l'O.M., et malheureusement pour les locaux, la première attaque fut la bonne. Aygoui servi Ugolini, dans le tir puissant de 20 mètres fit mouche.

Guidicelli surpris, "passa à travers".

Une minute plus tard, Vescovali tira du gauche sur la transversale... Les spectateurs étaient atterrés, mais les joueurs ajacciens, se lançaient à l'attaque à corps perdu, pour tenter d'égalité...

L'estocade

Comme toujours en pareil cas, ce furent les professionnels qui tirèrent parti de la situation.

Tout d'abord, à la 11me minute, une passe d'Aygoui fut reprise magistralement et avec une violence extrême par Sansonetti qui marqua imparablement le second but.

Et c'est devant une défense figée, que Lefevre, reprenant un centre d'Ugolini, réussi d'un tir croisé deux minutes plus tard, le point décisif, qui décontractait définitivement les visiteurs.

Réactions

Ensuite, l'O.M. continua à jouer très prudemment, se contentant de lancer des flèches à chaque occasion favorable. On vit souvent la majorité de l'équipe ajaccienne se porter à l'attaque...

Une reprise de la tête de Courtois à la 15me minute, donc personne ne tira parti un dribble de Heimberger, terminé par un tir à ras de terre, arrêté en deux temps par Corazza, représentèrent tout l'actif des locaux avec de nombreux corners... platonique. On arriva ainsi à la pause.

Nervosité

La seconde phase débuta par quelques accrochages. Mary bouscule Kominek, Lefevre rend la monnaie à Marcussi.

Le G.F.C.A. attaque toujours, l'O.M. concède deux corners, puis recommence à faire courir la balle de façon économique...

Courtois, à la 53e minute, déborde sur la gauche, mais pousse sa balle un peu trop loin et Corazza s'en saisit.

L'O.M. se manifeste par Aygoui, Sansonetti, Vescovali... Sur ouverture de Lefevre, Sansonetti perce, mais tir sur le montant.

La partie a repris depuis 12 minutes.

Le quatrième pour Lefevre

Ce n'était que partie remise...

Bernard Lefevre, en position d'avant-centre, reprenait du pied droit, remarquablement, un centre de la gauche et expédier la balle "dans la lucarne" à la 58me minute.

Et les débats reprennent sur le même rythme, par excès de temporisation, les Ajacciens ne font qu'approcher du but marseillais.

Les olympiens continuent à faire courir la balle, pensant visiblement au match de Roubaix, mercredi.

Dellasantina accroche Kominek, et Lefevre le justicier, le venge en faisant passer la balle entre les jambes de l'arrière central ajaccien.

Puis Desanti est contré par Kominek et les esprits s'échauffent. Tout cela est évidemment fort regrettable. Il reste un quart d'heure à jouer et Desanti quitte le terrain pendant que l'on discute avec véhémence.

Heimberger sauve l'honneur

Cela n'empêche pas Heimberger de sauver l'honneur Corse, qui n'était d'ailleurs nullement compromis, par un beau tir croisé à la 78e minute, après essai préalable de Courtois, dévié par un défenseur marseillais, Courtois le meilleur avant insulaire, tente sa chance à son tour, mais Corazza arrête.

Le temps passe, Vescovali reprend fort bien de la tête un centre de Sansonetti, mais à côté. Mehouri essaie de descendre Kominek, mais le manque... Sansonetti n'a en une occasion ; qu'à pousser la balle dans la cage après avoir dribblé tout le monde, mais il est empêché in extremis.

C'est sur une belle action Courtois -Kervell que le match se termine.

Incidents

Lorsque les joueurs furent rentrés aux vestiaires et alors que rien ne le semblait présager, quelques énergumènes essayèrent de molester Kominek et Vescovali.

Ils en furent empêchés par l'intervention des joueurs et dirigeants ajacciens, et il ne se produisit rien de grave, fort heureusement.

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Mission accomplie... et pour les Marseillais

et pour les valeureux Ajacciens

Ajaccio - On ne peut dire que la qualification de l'O.M. fut tout à fait sans histoire. Dans une ambiance passionnée, les Marseillais eurent, à notre sens, beaucoup de mérite à suivre le plan prévu : tenter d'estoquer les Ajacciens au cours des premières minutes, avant de leur laisser prendre confiance en leurs moyens...

Dans ces conditions, nous ne pourrons que louer les Olympiens d'avoir su, dans le premier quart d'heure, obtenir des buts si nets que l'équipe professionnelle prenait théoriquement, et positivement, la partie en mains, démoralisant son adversaire.

La tâche lui fut facilitée par la tactique de la formation ajaccienne qui découvrit généreusement sa défense, qui était pourtant considérée a priori, comme un compartiment assez faible, la, nous n'avons pas compris.

Il fallut que l'attaque, qui nous plut d'ailleurs par le comportement individuel des hommes qui la composaient, d'opérât pas en ordre dispersé comme elle le fit.

Progressant de façon très alambiquée, les Méhouri, Mary, Coutois et Helmberger, tous bons manieurs de balle, furent en général contrés au moment où il tentait de se mettre en position de tir... en ne réalisant pas, tandis que sa défense s'ouvrait facilement sur des percées marseillaises, l'attaque ajaccienne eut sa part de responsabilité dans la défaite. Mais disons-le bien haut, la combativité des locaux "sauva la rencontre", qui fut intéressante jusqu'au bout.

L'O.M. se comporta en équipe professionnelle, solide, réaliste, sa défense résista fort bien aux assauts incessants des avants ajacciens.

Elle ne découvrit jamais Corazza, qui eut à effectuer de nombreuses interventions, mais jamais à se sacrifier.

Par sa netteté, Mola fut le numéro un. L'indisponibilité de Lopez, au dernier moment, permit à Kominek de réaliser une exhibition remarquable comme demi-aile. Son placement, sa lucidité, ces renvois immédiats vers les attaquants démarqués, donnèrent à l'O.M. au milieu de terrain une netteté d'évolution qu'il n'avait pas eue depuis longtemps...

Tellechea prouva sa bonne forme et mérite d'être maintenu.

Tandis que Gransart et Misiasek furent sans reproche.

L'attaque gagna le match au cours du premier quart d'heure. Vescovali et Ugolini, touché à plusieurs reprises, furent un peu moins en vue que Sansonetti, Aygoui et Lefevre.

On peut féliciter Ugolini, Sansonetti et Lefevre d'avoir marqué leur but à la suite de tirs remarquables de puissance et de précision. À cet égard, on peut mesurer le fossé qui sépare la frappe des amateurs de celle des "pros".

Sans doute les Marseillais auraient-ils pu réaliser un score plus large... mais lorsque le résultat fut acquis, chacun s'efforça plus de faire courir la balle que d'aggraver la marque, en fournissant de gros efforts, dans le comportement de l'équipe après-demain, à Roubaix, se serait ressenti.

On ne peut leur reprocher... comme d'avoir, en certaines circonstances, disputer la balle avec circonspection...

Résumant en disant : mission accomplie pour les uns et les autres, les premiers ayant fait leur travail de professionnels, les seconds ayant donné la courageuse réplique que l'on attendait d'eux.

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TROUPEL : "résultat normal"

Pour Troupel, l'entraîneur de l'O.M., le résultat est normal : "nous avons marqué d'entrée et cet avantage à peser immédiatement dans le déroulement du match", dit-il. Et à la question de savoir ce qui pense du G.F.C.A. il répond :

" Il est difficile de juger une équipe de menée à la marque par 3 à0 après un quart d'heure de jeu, précisément en fonction de cet avantage. Mais il faut noter que si, sur le plan individuel, certains joueurs sont bons, les actions collectives ont été rares.

" Les avants, notamment, auraient été plus dangereux s'ils avaient joué moins individuellement ".

Troupel est bien entendu satisfait de l'O.M., mais déplore que Vescovali et Ugolini aient été touché, " ce qui, ajoute-t-il, les rend incertain pour notre match de mercredi à Roubaix ".

Parmi les Ajacciens, les joueurs marseillais ont remarqué en autres Méhouri, Courtois et Mary.

 

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Nota :

Rencontre initialement programmée le 18 décembre 1960, mais le match fut remis en raison des mauvaises conditions climatiques (terrain inondé). L'OM étant exempt en championnat, cette date servie à mettre à jour le calendrier

 

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