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Résumé Le Provencal

du 13 mars 1961

 

Grâce à un but de Kominek (44e minute)

l'O.M. gagne deux points précieux à CHERBOURG

(De notre envoyé spécial : Marcel SERRE-SUBE)

CHERBOURG (Par téléphone) - Les joueurs de l'olympique de Marseille, accompagnés de leur entraîneur Lucien Troupel, sont arrivés à Cherbourg samedi en début d'après-midi. Un soleil éclatant et provençal les y a accueillis. Comme par hasard, un cinéma de Cherbourg avait à son programme un film de Fernandel "Crésus". Les olympien s'y sont précipités. À 21 h., ils étaient au lit.

Dimanche matin la journée s'annonçait magnifique, mais en début d'après-midi, le ciel tourne au gris et c'est par un temps maussade, mais devant un nombreux public (4.523 spectateurs) que débute cette rencontre Cherbourg - O.M., si importante pour l'avenir immédiat de l'équipe marseillaise, qui se présente dans la formation annoncée, Vescovali ayant effectué le déplacement comme douzième joueur et remplaçant.

Par contre, à Cherbourg, quelques changements modifient l'aspect de l'équipe annoncée : le demi-aile Gosselin a été mis à la disposition de l'équipe amateur pour un match important et est remplacé par Rivet ; Cheyssac glisse au poste interne gauche, alors que l'Africain Adoh joue ailier gauche.

M. Bois arbitre le match, le coup d'envoi échoit à Marseille qui concède au départ un corner sans résultat, mais Cherbourg domine et Corazza doit sortir à la 4me minute pour cueillir une balle dangereuse.

Une contre-attaque est esquissée par Ugolini - Kominek. C'est ensuite Sansonetti qui effectue une belle passe.

Le jeu est très équilibré, sinon brillant, puis Carrié et arrêté d'extrême justesse.

À la 10me minute, Ugolini obtient un corner qu'il tire sans profit, puis Lefevre centre dehors.

A signaler ensuite un arrêt de Corazza sur une balle en cloche. Réplique par le trio Ugolini - Kominek - Sansonetti.

Une occasion pour Marseille

A la 20me minute, Ugolini réussit un centre shoot que Moine a beaucoup de mal à arrêter devant Kominek à l'affût. Cheyssac fait ensuite un centre repris et arrêté par Corazza, c'est ensuite une percée de Lefevre qui approche des buts adverses de la façon que vous savez. Cette tentative se termine par un corner.

28me minute, tir de Milazzo à côté, puis chaude alerte pour Corazza qui plonge dans le paquet. Quelques secondes plus tard, Adoh place un "boulet" sort d'extrême justesse. Milazzo dribble ensuite deux adversaires pour finalement adresser une passe au gardien cherbourgeois, Moine !

Histoire d'un coup franc...

À la 38me minute, Ugolini est poussé dans le dos à la limite du point de penalty, alors qu'il possédait la balle, mais Lefevre tirant la pénalité soulève trop le ballon. Voilà une belle occasion de perdu...

Corazza prend ensuite la balle sous le nez de Muller.

... et d'un but

Mais à la 44e minute, Kominek fonce dans le trou, reçoit la balle de Lefevre et lobe sans grande difficulté, le gardien Moine, venu à sa rencontre et qui, avancé est trompé. C'est ainsi que l'O.M. ouvre le score. La mi-temps et siffler sur ce (1 à 0).

La seconde mi-temps débute par un corner en faveur de l'O.M.

A la 50me minute, un cafouillage se produit devant les buts de Cherbourg, mais Lefevre n'exploite pas cette situation. Une erreur de Bedelian risque de coûter cher à l'O.M., à la 55me minute.

Lefevre est touché dans un choc avec un défenseur local. À la 56me minute, corner contre Cherbourg. Kominek s'en charge mais le résultat n'est pas celui escompté.

A la 60me minute, Milazzo par dans le trou, passe à Ugolini, arrivé en hâte, mais Zanlewski, repliés sur sa ligne de but, ouvrant la tentative stérile.

Mais l'O.M. domine alors que la première mi-temps était très partagée.

Défensive pour l'O.M.

À la 63me minute, Aldo tire aux buts, imiter quelques instants plus tard par Sansonetti.

68me minute : corner contre l'O.M. dégagé du point par Corazza, car les Marseillais adoptant une attitude défensive un peu prématurée, et pouvant être dangereuse. Combinaison d'approche Sansonetti - Milazzo - Ugolini bien arrêté par Klemensek.

À la 65e minute, Adoh marque bien un but, mais M. Bois avait sifflé une faute préalable.

L'O.M. concède successivement deux corners, dans le second étirait de derrière la ligne de but. L'O.M. effectue ensuite de tentatives par Kominek et Ugolini.

Cherbourg essaie de combler son retard, mais son attaque est assez inconstante. Par contre la défense stoppe bien les contre-attaques marseillaises.

À la 87me minute, Kominek tire un corner au cordeau excellemment arrêté par moine, en l'extension.

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L'espoir pour l'O.M. est venu d'un match terne

CHERBOURG. - Ce match Cherbourg - O.M. importance vitale pour les Marseillais, avant de rencontrer Metz dimanche prochain, a été mené à bonne fin par les joueurs au maillot blanc.

A bonne fin, certes, mais non sans mal. Ce score étriqué de 1 à 0 est, ou sa sécheresse, un préalable éloquent à tout commentaire.

Bien sûr, les hommes de Troupel ont eu l'avantage d'occasions que ceux de Simonyi ; bien sûr, les éléments techniques du match furent à l'avantage de Marseille, mais il est non moins certain que tous ces éléments favorables ne se concrétisèrent que par une victoire d'une minceur inquiétante.

Et c'est pourquoi les équipiers de l'O.M., s'ils jouèrent cette partie avec beaucoup de coeur, furent contractés à l'extrême tout au long du match.

Au début parce qu'ils ignoraient quel était le sort que leur réservait l'équipe surprise de Cherbourg, tout au long de la seconde mi-temps parce qu'ils craignirent jusqu'au bout une égalisation toujours possible.

Du collectif à l'individuel

Toutefois, la prestation fournie par l'O.M. peut-être qualifié de satisfaisante : l'allant, la bonne volonté, le courage, quelques lueurs de jeu construit sont à porter au crédit des Phocéens.

Au débit mentionnant le manque de confiance, l'absence de panache. Tout ce qui fabrique le brio des grandes équipes, quoi.

De ces qualités et défauts collectifs on peut noter, en examinant le comportement individuel des joueurs, le bon match de Corazza et de Molla sur le plan défensif. Misiasek, malgré son précieux labeur, a eu le tort d'ébaucher les représailles envers l'avant-centre adverse Muller. C'était inutile. Des deux demi-ailes nous avons préféré Bruneton et Tellechea, sentiment qui semble avoir été partagé par les 4.523 spectateurs cherbourgeois.

La résolution d'Ugolini

Chez les avants, nous avons remarqué la résolution Ugolini qui s'enfonça bien souvent dans la rude défense locale avec une certaine facilité.

Son centre shoot de la 20me minute a bien failli provoquer l'ouverture du score. Sansonetti se spécialisa dans un rude travail de sape. Mais nous l'avions vu davantage brillant, en cours de saison à Paris.

Entre Ugolini et Sansonetti opérait Kominek qui, comme prévu, orienta le jeu tout en marquant l'unique (et victorieux) but. Il mérite donc, a priori, des éloges. Mais nous avons été surpris du nombre élevé de balles que Kominek passa passa à l'adversaire. Nous croyons la chose assez inhabituelle.

Milazzo, sobre et travailleur, joua convenablement son rôle de relayeur mais donna l'impression d'accuser (malgré son travail) une fatigue physique assez lourde.

Quant à Lefevre, ces approches du but furent celles que vous connaissez bien. C'est sur une de ces actions que Kominek marqua. Pourtant l'ailier gauche termina médiocrement (et assez souvent) de séduisant départ.

Cherbourg : faiblard

La formation cherbourgeoise puis franchement faiblarde. La défense a tant bien que mal "tenu le coup" avec le rude Klemmenzak et le souple Yapi. L'ex-Aixois Moine nous a laissé une impression de sécurité assez surprenante. Brahim, sans génie mais sans faiblesse, et à citer. En ce qui concerne les avants ils furent assez "flottants". Adoh, feu follet (de couleur sombre...) a semblé constituer à lui seul une éventuelle efficacité Cherbourgeoise

M.S.S.

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TROUPEL : "Sept occasions de buts"

Les commentaires ne manquaient pas dans les vestiaires marseillais après cette victoire donnant une nouvelle survie aux espoirs phocéens. L'entraîneur faisait un rappel fidèle des différentes phases de jeu : "C'est vrai, nous avons fait un "petit match", mais il ne faut pas oublier que nous avons eu sept occasions de marquer contre une au Cherbourgeois. Les occasions ne sont que des occasions mais elles démontrent, pourtant, la légitimité de notre victoire. Pourtant j'ai tremblé jusqu'au bout car avec un seul but d'écart nous restions à la merci d'un quelconque "coup idiot".

MOLLA : " Nous étions contractés"

Le capitaine Jean Molla revivait avec Corazza les points litigieux de la partie. Lui aussi pensait qu'un ou deux buts supplémentaires, auraient davantage exprimé l'aspect réel du match. Il ajoutait : "N'empêche que nous étions très contractés et c'est cette nervosité inquiète qui nous a empêchés de mieux faire. On tâchera de se guérir ici dimanche..."

M. ZARAYA : "Objectif atteint..."

M. Zaraya était paisible et souriant : "Je suis d'accord pour dire avec vous que ça n'a pas été un grand match. Mais nous ramenons deux points mérités de ce très long déplacement. Notre objectif est atteint avant la dure partie qui nous attend dimanche contre Metz".

M.S.S.

 

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