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Résumé Le Provencal

du 30 janvier 1961

 

SURPRISE AU STADE VELODROME

ALES réveillé par un but de SENE tient l'O.M. en échec (2-2)

Les Marseillais, dans un mauvais jour, ne durent le partage des points qu'à un but cadeau des Cévenols et à un pénalty

À la fin de la première mi-temps, notre carnet de notes n'en comptait qu'une.

"25me minute : l'O. Alès fait cadeau à l'O.M. d'un but complètement idiot. "

On peut tout voir, au cours d'une rencontre de football ; mais qu'un gardien, Cluzel plus à en l'occurrence, se fasse battre, sur une simple remise en jeu à son avantage, c'est assez rare.

Il serait assez difficile de dire qui, du gardien alésien ou de l'un de ses proches partenaires de défense fut le plus fautif, mais on ne saurait trop conseiller à ses excellents garçons de se montrer plus vigilant à l'avenir.

Une terne première mi-temps

Cet incident mis à part, la rencontre s'était traînée jusque-là, de façon assez monotone.

Les Alésiens paraissaient privés d'ambition et les Marseillais n'arrivaient pas à trouver la vitesse supérieure.

C'est surtout au centre du terrain que l'O.M. ne réussissait pas à s'imposer aussi nettement que ses supporters l'eussent souhaités.

La cause de cette carence été visible à l'oeil nu : Kominek n'était pas en jambes et Aygoui jouait le plus souvent à contresens.

Or, l'équipe marseillaise doit trop à ses inters, pour que leur défaillance n'ait pas une fâcheuse influence sur le jeu collectif.

Bref, à la mi-temps, rien ou presque ne s'était passé, et malgré l'évidente bonne volonté de Sansonetti et un tir très tendu d'Ugolini, Cluzel n'avait pas eu à se surpasser.

En face, où Wosnieko jouait les stratèges avec bonheur, l'attaque cévenole s'était montrée extrêmement réservée.

On repart à zéro

On commençait donc à s'endormir dans les tribunes en pensant que l'O.M. allait tout de même cueillir deux points extrêmement utile, quand un départ sur la gauche de Khalfi réveilla les spectateurs.

Le jeune international marocain, au terme de sa course, passa à son partenaire Herman, très avancé. Ce dernier servit Sene, seul au centre. On vit ensuite le noir alésien, Misiasek et Corazza, rouler au sol d'un même mouvement... et le ballon finir son parcours dans la cage de l'O.M.

Un, à un, on repartait à zéro ; et, à partir de ce moment, c'est à une autre partie que nous assistâmes.

Un match nul équitable

Les Alésiens, mis en confiance par ce but, commencèrent à croire sérieusement à leur chance ; et les Marseillais se dirent tout soudain : "Mais si ça continue, nous allons la perdre, cette rencontre, qui devait revenir de droit permis."

On vit alors qu'une équipe cévenole complètement transformée, développer quelques attaques assez bonnes classes et durcir son jeu en défense ; tandis que l'O.M. s'appliquer à jouer avec plus de détermination et surtout de vitesse.

Mas il est très difficile de prendre le dessus sur une équipe qui a repris confiance en ses moyens.

Pour ne pas avoir su prendre un net avantage sur l'O.A., sans morale et sans flamme de la première mi-temps, l'O.M. se sut pas davantage venir à bout de l'O.A. indéterminé et plein d'allant de la seconde mi-temps.

Tant et si bien que le match nul qui sanctionna ce débat peut sembler assez équitable.

Certes l'O.M. domina le plus souvent au cours de cette deuxième période ; mais il n'en encaissa pas moins un but très net (Durand-Khalfi) et ne dut qu'à un penalty très douteux (chute de Kominek sur charge de Szeremmetta) égaliser.

De part et d'autre d'ailleurs, en devait développer des arguments contraires, une fois la partie terminée.

Côté O.M., on nous a dit : "Nous n'avons pas eu de chance dans nos tirs ; et l'arbitrage ne nous a pas avantagé".

Chez les Alésiens, en nous a déclaré : "ce penalty est un scandale ; et Khalfi a raté un but tout fait, quand, arriver seul devant Corazza, il ne sut éviter le lourd plongeon du gardien marseillais".

On peut donc aisément en conclure que le résultat final (2 à 2) est assez logique.

Il est seulement regrettable, pour l'O.M., que ce partage des points soit l'égal d'une défaite.

Les deux visages de l'O.A.

les Alésiens, que nous n'avons pas joué depuis le début de la saison, nous ont montré deux visage : un désolant en première mi-temps ; et un notre séduisant en seconde.

Nous avons donc maintenant la certitude que cette équipe vaut nettement mieux que son modeste classement. Il faudrait essentiellement pour l'améliorer sa moyenne générale, simplifier son jeu, en augmentant le rythme et croire en sa chance.

Ce n'est pas en jouant un tout petit football, à un train de sénateur (première mi-temps), que les actuelles cévenoles retrouveront le succès des glorieux Alésiens d'antan.

Quand on n'a pas des moyens techniques certains, la volonté reste une arme redoutable

Cluzel, Wosniesko et Delset

Sur l'ensemble de cette rencontre, les meilleurs joueurs de l'O.A. sur Cluzel, Wosniesko et Delset.

Cluzel, devrait cependant surveiller ses dégagements et ses passes, fit un match excellent. Wosniesko eut le mérite de conduire intelligemment le jeu au centre du terrain ; et l'inusable Delset opéra avec la maîtrise et la sobriété qui le caractérisent.

Mais on a aussi remarqué le jeune Bosquier, excellent dans le jeu de tête, Séné, Khalfi, Szeremeta et Durand, qui méritent mieux qu'un accessit.

Un mauvais match de l'O.M.

L'O.M. manqua à la fois, de vitesse dans les échanges, en attaque, et de vitesse de course en défense.

On s'aperçut une nouvelle fois que l'équipe marseillaise et meilleure devant un adversaire menant le jeu, que face à des joueurs se bornant à pratiquer le contre.

C'est ainsi que la défense de zone les Cévenoles gêna considérablement les avants marseillais.

Ugolini et Sansonetti en particulier, manquent de métier, pour ne pas dire de rouerie, quand ils ont affaire à une défense serrée.

Kominek et Aygoui étant dans un mauvais jour, c'est encore Lefevre qui fut le meilleur des cinq attaquants.

En demis, R. Tellechea fut, dans l'ensemble, le plus net, le plus précis.

La défense n'aurait pas fait un mauvais match si elle ne s'était laissée surprendre, plusieurs fois par les départs au sprint des attaquants de pointe alésiens.

En conclusion : l'O.M. vaut sans doute mieux que cette partie, assez médiocre, si l'on tient compte de la valeur ordinaire de ses joueurs.

Maurice FABREGUETTES

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L'O.M. mal inspiré pouvait être battu pas ALES...

Curieuse partie qui parut devoir être l'apanage facile de l'O.M. mais que les Alésiens en profitant au maximum des occasions qu'ils eurent, pouvaient tout aussi bien enlever.

A la mi-temps, Corazza en dehors d'un plongeon dans les jambes de Durand à la 19me minutes, n'avait fait que ramasser la balle.

L'O.M. avait souvent sollicité Cluzel mais celui-ci n'avait jamais du faire appel à tout son talent.

Un but inattendu

Alors que Ugolini venait de décrocher dans sa foulée un tir violent que Cluzel avait dû dévier en corner, ce même Cluzel effectuait la remise en jeu en voulant adresser la balle de façon classique à Szeremetta pour que celui-ci la lui rende.

Ils se débrouillèrent si mal que Lefevre s'en empara et réussit ainsi à ouvrir la marque à la 23me minute.

L'O.M. se devait alors de pousser ses actions au maximum et d'estoquer les Alésiens dont l'attaque était bien pâle (sans jeu de mots). Il ne le fit pas et perdit ainsi logiquement un point qu'il ne tenait qu'à lui de s'attribuer

A la 49me minute, attaque générale des Alésiens. La balle va à de Khalfi à Herman, celui-ci la donne à Sené qui tire, attaqué par Misiaszek. C'est avec stupeur que l'on vit la balle allerpar petits bond, se loger dans la cage de Corazza.

Peu après, vers la 55ème minute Cluzel s'envolait pour cueillir une balle tendue de Ugolini, le meilleur tireur olympien.

A la 60me minute, Delset fauchait Lefebvre qui avait au but et cela ne coûta qu'un coup franc indirect.

A la 70me minute, Ugolini donnait à Sansonetti qui tirait de volée au-dessus, au lieu de contrôler et d'assurer la sa balle.

Une minute si plus tard, Ugolini encore lui, contraignait Cluzel à s'employer

Trois minutes cruciales

Le match se joua dans les minutes qui suivirent. À la 73e minute, Durand alertait très bien Khalfi qui profitait d'un contre avec Molla, partait seul et tentait de dribbler Corazza. Celui-ci se lançait désespérément et parvenait à accrocher la balle du bout de pied.

Deux minutes plus tard, nouveau départ de Durand qui attendait d'arriver sur les défenseurs marseillais pour passer habilement à Khalfi donc le tir cette fois, faisait mouche.

Les Alésiens tenaient la victoire, ou du moins crurent-ils la tenir. Il avait à peine eu le temps de se congratuler que Szeremetta faisait tomber Kominek, ce qui, cette fois se valait un penalty à l'O.M. à la 75me minute. Kominek le transformer sans histoire.

Dans les dernières minutes du match les défenseurs cévenols durent faire comme on dit "flèche de tout bois" pour conserver leur match nul.

Aygoui à la 85e minute, eut le but victorieux au bout du pied, mais tira trop mollement pour inquiéter Cluzel.

Enfin, alors que le public quittait le stade, Sansonetti mit de volée au-dessus la "balle de match".

Par manque manifeste de sang-froid l'O.M. laissait échapper un point. Les Alésiens, eux, pensaient qu'ils auraient pu tout aussi bien en prendre deux !

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Lucien Troupel " nous avons perdu le punch"

Pas tellement de cris et de récriminations dans le vestiaire marseillais où chacun ressentait l'importance de ce point perdu. Lucien Troupel résumé l'impression générale :

"Il y a un mois, nous aurions enlevé facilement cette rencontre. Mais, sans que notre condition physique soit mauvaise, il faut bien reconnaître que nous manquons actuellement de punch. Nous sommes incapables de terminer nos actions.

"Aujourd'hui, particulièrement, nous avons été maladroits, mal inspirés. Quel manque de sang-froid devant les buts adverses !"

Pelazzo "C'est la première fois que nous ne perdons pas à Marseille'

Ce sont les Alésiens visiblement heureux que nous avons trouvé dans leur vestiaire.

"Ce match nul, nous dit Pelazzo est une date dans l'histoire du club. C'est la première fois que l'O.A. ne perd pas au Stade-Vélodrome. D'autre part, je ne suis pas mécontent de mon équipe qui est maintenant complète et a fait une bonne seconde mi-temps. Nous aurions même certainement gagné si Khalfi n'avait pas raté un but en apparence facile. Ne me demandez pas mon avis sur le penalty, vous le devinez sans peine. Kominek s'est laissé tomber, on n'a pas son age et sa ruse pour rien et l'arbitre "a marché".

"J'espère que nous pourrons faire aussi bien, sans 15 jours, en Coupe contre Toulon sur ce même stade."

 

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