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Résumé Le Provencal

du 12 novembre 1960

 

MATCH NUL EQUITABLE AU STADE VELODROME

MEILLEUR TECHNIQUE AU L.O.S.C.

Vitesse supérieure de l'O.M. (1-1)

Il y avait deux catégories de spectateurs, hier, au stade vélodrome.

La première faite des fidèles, le dernier carré des 3 ou 4.000 personnes qui "n'en manquent as une" ; la seconde riche des dilettantes, de ceux qui ne se dérangent que dans les grandes occasions.

D'où deux opinions très différentes.

Un habitué nous a dit : " Ce fut un bon match de deuxième division", A quelques mètres de là, un "occasionnel" s'est écrié à notre intention : "Quel pauvre football !". Evidemment, il n'était plus venu au stade vélodrome depuis Reims-Santos.

Un match nul équitable

Pour nous, qui entrons dans la catégorie des habitués par force, cet O.M.-Lille se situe à l'assez bon niveau de l'actuelle deuxième division.

Les deux équipes, également pétries de bonnes intentions, ne ménagèrent ni leur peine, ni leur talent... et si ce dernier est plutôt limité on se saurait en incriminer les 22 acteurs de la rencontre.

Il suivit une partie très disputée, toujours indécise et qui se termina sur un match nul on ne peut plus équitable.

Le L.O.S.C. paru supérieur dans l'art de manier et de passer le ballon ; mais l'O.M., quand il put jouer vite, domina assez nettement la situation.

Une histoire de penalty

En fait, comme les flambées olympiennes ne durèrent guère plus de 30 minutes en tout, on peut affirmer que chaque équipe prit, à son tour de rôle, l'avantage sur sa rivale.

Même équilibre dans les occasions de marquer : Vescovali rata un but tout fait, mais Hartman lui rendit la politesse peu après.

Il reste, il est vrai, cette question du penalty. Tison fut fauché dans la surface de réparation : coup franc indirect. Sansonetti subit le même sort quelques minutes plus tard : penalty. Un penalty qu'Aygoui transforma en but.

C'est ce qu'on appelle l'avantage du terrain.

Ni panache ni actions d'éclat

D'une manière générale, ce qui ressort le plus de cette rencontre et qu'aucun joueur ne ressortit vraiment.

De part et d'autre, de bons artisans de la balle ronde, mais pas un seul véritable artiste. Tout bien pesé, c'est sans doute ce manque de panache, cette absence d'action d'éclat qui déçut le plus les spectateurs occasionnels du stade-vélodrome.

Les autres, les habitués, savent, comme le dirait Jules Vandooren " qu'on ne peut demander à une belle fille plus que ce qu'elle a ".

Fatou, Debelleix, Corazza, Misiazeck

Cette réserve faite citons l'opportuniste Fatoux à Lille, ennemi juré de Mola, le solide demi Samper, le non moins solide Debelleix, à un degré moindre, le fin technicien Tivoli, Zamparini, et Nungesser.

Mais, Dieu ! que Chiarelli a 26 ans, parait vieux et désabusé !

A l'O.M., Corazza, Misiazeck et Sansonetti furent les plus constants dans l'effort et les mieux inspirés aussi. Les autres firent ce qu'ils purent avec les fortunes diverses. On ne peut, en tout cas, que louer l'esprit de corps et la combativité de cette sympathique équipe olympienne.

Maurice FABREGUETTES

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L'O.M. a eu besoin d'un penalty...

Alors qu'il ne pleuvait pas encore, l'O.M. prit un assez bon départ devant Lille prudent.

Après quelques échanges anodines, un centre de Vescovali permettait à Sansonetti de reprendre la balle de la tête (2me) sans grand danger pour Van Gool.

Quatre minutes plus tard, après une longue série de passe, Lefevre héritait de la balle tout près du but, mais arrivé sur elle a bout de course terre et sa frappe.

Enfin, à 11me minute, Sansonetti perçait mais tirer sur le corps de Van Gool. La première période pointe marseillaise se terminé mais sa période de chance n'était pas finie.

Tison fauché

A la 22me minute, lors d'une phase confuse, Tison, fauché, s'étalait nettement dans la surface de réparation locale. M. Kitabdjan d'accorder au Lillois qu'un franc indirect.

Peu après Corazza plongé dans les pieds de Hartman.

But de Fatoux

Lille allait bientôt obtenir un but. Sur une longue ouverture de Tivoli, Fatoux et Mola lutté pendant 10 m. Mais c'était le Nordiste qui gardé le meilleur et marquait à bout portant.

Aygoui égalise

Les visiteurs n'avaient pas gardé longtemps l'avantage. À la 37me minute, sur attaque marseillaise massive, Bedelleix crocheté Sansonetti qui s'étalait comme Tison précédemment.

Cette fois M. Kitabdjan accordé à l'O.M. un penalty que Aygoui transformait avec netteté.

Les choses allaient en rester là pour cette première mi-temps. Malgré un bon tir du gauche à ras de terre de Vescovali à la 43e minute, auquel Hartman répliqua du tac au tac.

Occasions ratées

La pluie se mit à tomber dru pendant la pause, et la seconde mi-temps se déroula entièrement sous l'averse.

À la 48me minute, Lefevre exécuté au ras de la cage lilloise un centre à ras de terre si parfait qu'il surprenait tout le monde. Vescovali laissant notamment la balle lui passer à portée du pied.

À la 54e minute, c'est Nungesser qui sauvé devant sa cage, Sansonetti ayant évité Van Gool.

Lille allait réussir bientôt une combinaison remarquable. La balle à la 70me minute, aller de Hartman à Tivoli et Fatoux reprenant de plein fouet le centre de Tivoli, mettant de peu à côté.

Puis, Van Gool lâché dangereusement un tir de Lefevre, mais parvenez à saisir la balle avant Sansonetti menaçant.

La réplique était immédiate. La défense locale laissait partir Hartmann en croyant au hors-jeu et Corazza sauvait littéralement le nul de l'O.M. en intervenant remarquablement.

Sous la pluie avec une balle extrêmement difficile à manier, les deux équipes terminées assez péniblement. Sansonetti arrivant une fraction de seconde trop tard sur une balle à nouveau lâchée par Van Gool sur un tir d'Aygoui.

Lille obtenait ainsi au Stade Vélodrome un match nul assez logique.

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Lucien TROUPEL

"Un nul logique"

Aux vestiaires de l'O.M. en ne prenez pas trop cet échec au tragique, car tout le monde craignait énormément cette rencontre contre Lille. Lucien Troupel devait même dire :

" Le nul est logique car les deux équipes ont eu un nombre à peu près égal d'occasions. Il est évident que Lille a conservé une ossature plus proche de la première division que la nôtre d'autant plus que Milazzo nous a beaucoup manqué.

" Devant, c'était bien "junior" chez nous

" Une raison de plus à la meilleure tenue théorique des visiteurs, le terrain et la balle. Non seulement les Lillois s'en accommodent mieux par habitude mais aussi par leur technique.

" Donc, nous n'avons pas tellement à nous plaindre... "

Jules VANDOOREN

"Les arbitres, il faut les prendre

comme ils sont !"

Nous fûmes accueillis, dans les vestiaires lillois, par des éclats de voix bordelais.

" Cet arbitre nous a coûté un point ! " criait l'ex-Girondin Debelleix

" Doucement petit, doucement !" lui dit aussitôt Jules Vandooren réflexion assez amusante quand on sait que Debelleix mesure au moins 1,87 m. Certes l'arbitre nous a coûté un point, mais nous aurions pu gagner le match quand même.

" Les arbitres avantagent l'équipe locale, chacun le sait, mais il faut bien les prendre comme ils sont. S'il y en avait plus, que ferais-tu. Irais-tu les prendre dans un pénitencier ? "

 

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