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Résumé Le Provencal

du 07 novembre 1960

 

Débutant devant 1.000 spectateurs, finissant dans un Parc des Princes archicomble

L'O.M. l'emporte sur le C.A.P. (1-0)

Grâce à 1 but de Sansonetti, au terme d'une rencontre médiocre

(De notre envoyé spécial Louis DUPIC)

Paris (Par fil spécial). - Quinze jours de pluies quotidiennes avaient à un tel point gorgé d'eau la pelouse du Parc que la veille du match on se demandait encore s'il pourrait se dérouler avant Raçing-Lens... tête d'affiche.

En fait, des formations aussi peu expérimentées dans leur ensemble que l'O.M. et le CAP n'aient nul besoin de cette difficulté supplémentaire. Sur ce rectangle vert dont la bonne apparence n'était qu'illusoire, le ballon mouillé s'avérait particulièrement difficile à maîtriser.

Le moindre contrôle posait un problème. La moindre passe prenait des proportions de comète de fusée... Ayant constaté à leurs dépens que la moindre impulsion donnée à la balle lui imprimait une vitesse inaccoutumée, on pouvait supposer que les avants des deux camps se décideraient, profitant des circonstances, à prendre des risques offensifs, à frapper fort dans la balle...

C'était leur accorder trop de crédit... O arrivait au repos sans que Pivois et Corazza aient eu à faire des prodiges...

Les deux défenses avaient pris assez régulièrement le pas sur les attaques, en dépit des conditions de jeu mettant leur sûreté à caution.

Le C.A.P. filiale du Racing, s'efforçait de pratiquer un jeu appliqué, voulant imiter le grand frère... Mais après 3 ou 4 échanges, un loupé magistral, une erreur grossière, venaient démontrer que ces braves garçons s'égaraient totalement, et qu'il eut mieux valu qu'ils courent plus vite et qu'ils frappent fort... la seconde mi-temps eut le même aspect.

L'O.M. jouait sans doute de façon moins mièvre, mais n'arrivait pas à s'adapter à ces conditions nouvelles pour lui.

En somme ce fut un assez mauvais match. Du jeu collectif, on peut dire qu'il fut inexistant. Ce furent pendant une heure et demie une succession d'efforts alternés, mouvement de flux et de reflux, aux cours desquels le C.A.P. domina légèrement, l'O.M. ayant de son coté un plus grand nombre de nettes occasions de but, gâchées par maladresse excès de précipitation ou mauvaise inspiration.

Individuellement, ce furent les meilleurs athlètes qui émergèrent... à défaut de grands techniciens. L'O.M. l'emporta parce que Corazza, Molla Misiasek, Milazzo, Sansonetti pesèrent sur la partie d'un poids plus grand que Pivois, Bernard, Dollin et Ballesteros, les meilleurs parisiens...

Corazza fut impeccable et ne commit aucune faute. Il joua pourtant dans des conditions très difficiles. Il ne lâcha jamais le bloc de glace qu'était la balle.

Misiasek ne se contenta pas de doubler très bien Molla, il contre-attaque dangereusement et pouvait permettre à ses avants de creuser l'écart en fin de partie... Molla fut excellent lui aussi, et sauva son camp sur une tête de Bamana. Milazzo fut l'élément moteur de l'équipe. Enfin Sansonetti harcela si bien la défense parisienne qu'il parvint à marquer le but victorieux, il méritait d'en obtenir un autre, sur une merveilleuse échappée en fin de match.

En défense, Peri, Gransart et Bedelian furent moins à l'aise que leurs camarades. Pavon fut touché très vite et disparut. D'ailleurs le terrain n'était pas fait pour lui.

Lefevre débuta très bien et finit très mal. Enfin Yansane alterna les bonnes actions et les moins bonnes. Il eut le mérite d'offrir à Sansonetti le but de la victoire.

Coté parisiens, nous citerons Pivois moins en vue que Corazza, Bernard, bon technicien, Dollin souple, rapide, mais inexpérimenté, et le rapide et puissant ailier gauche Ballesteros, le plus dangereux adversaire de l'O.M.

Bamana et M'Barek n'ont d'autre tort que de vouloir jouer comme Tokpa, alors qu'ils ne sont que Bamana et M'Barek.

Il y a aussi quelque chose qui mérite d'être dit, et qui n'est pas à la décharge des Capistes et des Olympiens... Nous avons vu Racing-Lens. Or Nordistes et Racingmen jouèrent à toute allure, maniant et frappant la balle comme si cet objet et le terrain avaient été commandés par eux sur mesures... et pourtant la pelouse était encore plus mauvaise.

Décidément l'O.M. aura fort à faire pour redevenir une grande équipe. Il y a un fossé entre la seconde et la première Division.

Nous l'avons constaté, à quelques minutes d'intervalle...

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Sur la patinoire du Parc

le triomphe des athlètes...

Paris - Quelques centaines de personnes garnissaient la vaste enceinte du Parc des Princes lorsque commença le match C.A.P. - OM... mais au fil des minutes le stade allait se remplir à craquer à tel point que non seulement les gradins, mais les pratiquables sur la piste se trouvaient occupées...

Le match commença mollement avec une légère domination parisienne. Le premier tir était l'oeuvre de Ballestros (7') mais Corazza touchait la balle pour la première fois à la 51e minute sur tir de Dolin.

D'ailleurs si les passes étaient trop fortes les tirs étaient mous, comprenne qui pourra. Sur la contre-attaque Pavon alertait Pivois.

L'O.M. par Milazzo remontait le courant. Mais le match, émaillé de maladresses, de mauvais contrôles, de passes à contrepied se déroulait sur un rythme désespérant.

Un tir de Milazzo à côté ; Bamana l'imite. Un coup franc du même Milazzo (33') bien arrêté par Viois.

Enfin la première bonne combinaison du match ; Lefevre débouche, centre avec précision ; Milazzo reprend et met la balle de peu à côté (35').

Molla sauve son camp

Trois minutes plus tard Bamana reprenait de la tête un bon centre de M'Bark et battait Corazza, sorti désespérément. Mais Molla arrivait en trombe et sauvait d'un coup de pied retourné. L'OM revenait de loin (38')... Mais alors que l'on s'approchait de la pause... après action tranchante de Milazzo, le gardien Burlotte se couchaient littéralement devant Yansane qui allait marquer.

C'était au tour de M. Langiller de s'éponger le front...

L'O.M. marque par Sansonetti

La seconde mi-temps débuta par une nette domination des Parisiens.

Comme cela arrive souvent c'est ce qui permit à l'O.M. d'obtenir le seul but du match dû aux qualités athlétiques exceptionnelles de Sansonetti (52').

Pavon prolongea la balle vers Yansanne qui donna vers le centre. Trois hommes s'élancèrent : Bernard, Poirot et Sansonetti qui conserva la balle malgré leurs charges, partit sur la gauche et battit Pavois sorti à sa rencontre.

Ensuite l'O.M. décontracté eut le match en mains.

Corazza en vedette

Néanmoins il convient de signaler que Corazza s'envola littéralement sur deux tirs puissants et bien ajustés de Ballesteros aux 54e et 84e minutes.

Milazzo, en compensation força lui aussi Pivois a s'employer aux 59e et 85e minutes

Le dernier mot à l'O.M.

Le dernier mot allait rester à l'O.M. Ce fut tout d'abord à la 86e minute une merveilleuse échappée de Sansonetti qui le conduisit balle au pied et poursuivi jusqu'aux 16 mètres parisiens et qu'il termina par un tir puissant, bien arrêté par Pivois.

Ensuite deux minutes avant la fin, Misiasek, qui fut l'un des meilleurs acteurs du match, conduisit un dribble jusqu'à un ou deux mètres du but de Pivois, sans que personne ne profite de sa passe en retrait.

Ainsi l'O.M. laissa-t-il une bonne impression dernière à la foule immense qui garnissait le Parc à craquer. De cette façon il ponctuait dignement son étroite, mais logique victoire.

L.D.

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TROUPEL

"Très mauvais match"

Après la rencontre Lucien Troupel était très net dans ses commentaires :" Très, très mauvais match . Heureusement, nous avons gagné, sinon j'avais toutes les raisons pour me ficher à l'eau"

Cette première et impulsive déclaration faite, Troupel ajoutait : "Peut-être serez vous moins sévère que je ne le suis, mais franchement cette rencontre a été d'une faiblesse incroyable".

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