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 Résumé Le Provencal

du 08 mai 1960

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Vainqueur de l'O.M. (2 buts à 0)

ROUEN a gagné sa place en D.N.

Rouen (C.P.) - Le choc F.C. Rouen - Olympique de Marseille qui peut décider de l'accession en division nationale des Normands, a attiré la grande foule autour de la magnifique pelouse verte du Stade Robert Diochon.

Les deux équipes qui s'aligneront sous la direction de M. Miel, seront composées comme suit :

F.C. ROUEN : Duchene, Phelippon, Rocci, Tournie, Decorchement, Meyer, Corbel, Legrand, Latron, bravo, Buron.

OLYMPIQUE DE MARSEILLE :

Corazza, Tassone, Bedelian, Oliver, Molla, Peri, Durand, Eschman, Tillon, Braizat, Moresco.

La formation nordiste n'a pas été à l'aise pendant la première demi-heure de jeu. Son réseau défensif commit des erreurs de placement et d'interventions sur la trajectoire du ballon, l'absence de Poulain a semblé avoir enlevé de l'autorité à un compartiment qui s'était stabilisé dans sa cohésion au cours des dernières rencontres.

L'attaque de Marseille, dont le point d'appui, la pièce centrale, Molla mobile et solide, constituait une pièce maîtresse, tant pour la défense que pour la ligne offensive poussa des raids rapides et dangereux pour les buts de Duchene et se distingua dès la 5me minute de jeu sur un shoot puissant à mi-hauteur de Braizat.

L'absence de Poulain se fit donc sentir. Le demi-aile Meyer éprouva des difficultés à mettre de l'ordre dans les évolutions du onze normand, dont la rapidité d'intervention est moins grande que celle de son adversaire.

A la mi-temps, les Normands menaient par 1 but à 0, but réalisé à la 24e minute de jeu sur une phase très classique menée par Legrand - Corbel et conclue d'un joli croisé de Buron.

Les Rouennais auraient pu réaliser deux autres buts, si la barre, une fois, n'avait pas sauvé Corazza et si la tête de Latron, 4 minutes avant la mi-temps, n'avait trouvé un Corazza bien placé bien placé qui se détendit pour élever le ballon au-dessus de ses buts.

Sur les 45 premières minutes de jeu, Rouen méritait de mener à la marque, parce que ses incursions offensives furent plus tendues, plus pénétrantes, en un mot, dans le réseau défensif adverse.

En effet, les hommes de Schirschin ont bénéficié de cinq corners, alors que leurs adversaires n'en eurent aucun à leur actif.

A la mi-temps : Rouen : 1 ; Marseille : 0.

La seconde mi-temps ne valut que par les actions offensives des "Diables rouges". Ceux-ci se heurtèrent à une défense virile et serrée des Marseillais, repliés à huit et neuf hommes devant leurs buts.

Mais les Normands étaient obstinés. Ils essayaient de trouver la faille ; ils la trouvèrent enfin à 7' du coup de sifflet final sur une action venue une nouvelle fois de Legrand et concrétisée par Corbel ; Corbel, le buteur de deuxième division qui porte son actif à 29 buts et l'attaque normande a encore amélioré son efficacité puisqu'elle a réalisé ses 77 buts.

L'absence de Poulain a désorienté la défense. Meyer a cherché à organiser le jeu de ses co-équipiers. Il y est parvenu avec la complicité de Legrand et également de Bravo dont les déviations furent appréciées par les milliers de spectateurs qui se pressaient dans l'enceinte du stade Diochon.

La facture du jeu n'a certainement pas emballé les quelques 17.000 spectateurs. L'enjeu était d'importance pour les Normands ; aussi jouèrent ils contractés et avec l'idée fixe de bien faire. Mais, devant des joueurs phocéens qui ne cherchaient qu'à détruire, il manquait vraisemblablement au onze des "Diables rouges" un super organisateur.

La défense marseillaise se signala et surtout le gardien de but Corazza, de loin de meilleur des 22 joueurs. Corazza stoppa maints shots décochés par Corbel et ses compères. Toujours fort bien placé sur la trajectoire du ballon, il stoppa ou détourna en corner des tirs que l'on voyait au fond de ses filets.

Devant lui, avec aisance et aussi avec élégance, évolua l'arrière central Molla ; avec plus de virilité et de dynamisme, Bedelian et Tassone renvoyèrent inlassablement en avant des ballons que les attaquants rouennais ne se seraient pas fait faute d'exploiter si le ballon était demeuré dans leur pied.

Oliver, après un excellent début, fut plus effacé ; il se confina davantage dans un rôle défensif et ne put s'extérioriser.

Dans le compartiment offensif phocéen, il faut retenir les prestations de Braizat et de Tillon, mais leurs coups de boutoirs furent insuffisants à forcer un verrou rouennais qui ne fut pas lui-même au cours de ces 90 minutes de jeu.

Dans le camp rouennais, citons Duchêne pour ses arrêts ; Meyer pour sa clairvoyance ; également Legrand et lLatron dans le compartiment offensif.

Des salves d'applaudissement saluèrent la rentrée des joueurs rouennais aux vestiaires.

Enfin le rêve de treize années était concrétisé. Ils rentraient aux vestiaires avec la certitude de jouer l'an prochain en division nationale.

Le record de recette a été battu au stade Robert Diochon avec 51.312.30 NF pour 18.806 spectateurs qui ceinturaient le stade

Jean RAVENEL

 

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