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Résumé Le Provencal

du 01 février 1960

 

PETIT FOOTBALL ET ËTITSCORE AU STADE VELODROME

L'O.M. faillit s'enferrer

sur la défense biterroise (2-1)

Une fois de plus, les joueurs de l'O.M. ont mis le coeur de leur président et les nerfs de leurs supporters à rude épreuve.

Certes, ils ont dominé les Biterrois de la tête et des épaules, 90 minutes durant, mais à la 65me minute, ils étaient rejoints à la marque et il fallut attendre la 77me minute pour voir Oliver tromper Hairabedian pour la deuxième fois.

Le premier but marseillais ayant été marqué par Tillon, en fin de première mi-temps.

Tant et si bien qu'une phrase pourrait résumer cette rencontre : " L'O.M. domine beaucoup et marque très peu."

Les deux visages de Béziers

Pourtant l'A.S. Béziers, telle que nous l'avons vue hier, n'était pas un foudre de guerre.

Une défense dure, autoritaire, mais assez peu mobile, et une attaque faite, au contraire de joueurs très fins, bon manieurs de balle, mais inefficaces à souhait.

D'une part, l'anti-jeu et de l'autre le petit jeu.

Comme se peut-il, dans ces conditions, que l'O.M. n'ait pas au mieux matérialiser sa supériorité ?

Tout d'abord pour l'évidente raison qu'il est assez difficile de marquer quand on domine trop et que l'on joue, par suite, devant une défense renforcée et tentée d'abuser de son poids pour protéger ses buts.

Un train de sénateur

Ensuite par la faute - et cela saute aux yeux - de la lenteur de manoeuvre des Marseillais.

L'O.M., hier, contrairement à ce qu'il avait fait à Nîmes huit jours plus tôt, joua trop souvent à un train de sénateur.

Il est certain que l'équipe olympienne n'a pas produit une impression franchement mauvaise ; elle parut même mieux organisée, plus logiquement formée qu'il y a deux semaines, mais elle manque par trop de rythme pour obtenir l'indiscutable résultat qu'elle méritait.

Peut-être aussi, ses joueurs crurent-ils après leur premier but, que la rencontre était jouée.

C'est une erreur à ne pas commettre quand on ne mène que par 1 à 0.

S'il y a peu à dire de la défense marseillaise, encore que Corazza se soit laissé tromper trop facilement par le tir "brossé" d'Amara, sur coup franc direct, les deux demi-ailes Leonetti et Peri parurent en petite forme.

En attaque, le meilleur fut Durand qui, par ses dribbles et ses courses, en fit voir de toutes les couleurs à ses adversaires. Tillon et Moresco jouèrent avec énormément de bonne volonté, et si Eschman tarda trop à passer le ballon, lui et Oliver travaillèrent énormément au centre du terrain.

A Béziers, Amara, Boukhaifa et Lestienne sont les meilleurs footballeurs du lot ; tandis que la défense, groupée autour du solide Griffith forma un bloc rugueux...

Maurice FABREGUETTES

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Le TIR "BROSSE " D'AMARA

REMIT TOUT EN QUESTION

Un magistral croc en jambe de Bourtal sur Durand (le premier d'une longue série) marqua le début des hostilités.

De suite après, un centre de Durand est repris de plein fouet par Oliver. Hairabedian plonge et met en corner.

Nouveau corner pour l'O.M. à la 10me minute, sur tir de Tillon dévier par Zenier.

A Tillon le premier but

Mais c'est à la 15me minute que l'on note la première action tranchante de la partie. Sur coup franc pour l'O.M. de 25 mètres environ, Oliver tire et marque magnifiquement. Hélas, un hors jeu de position de Durand, rend cet exploit inutile.

L'O.M. domine de plus en plus et le but tant attendu est enfin marqué à la 32me minute.

Moresco trompe Albert d'un crochet extérieur et centre en retrait. La balle reprise par Oliver ricoche sur le pied de Zenier et rebondit. D'un retourné, Tillon "lobe" Hairabedian.

On ne devait noter, jusqu'à la mi-temps, que deus tir d'Oliver et deux percées ; l'une de Boukalfa, l'autre de Durand.

Amara... puis Oliver

Au début de la 2me mi-temps, l'O.M. prit encore plus nettement la direction du jeu et l'on se demandait à quelle sauce les Biterrois allaient être mangés, quand ils obtinrent un coup franc à 20 mètres des buts de l'O.M.

Amara "brossa" la balle et cette dernière devait prendre un tel effet que Corazza ne put que la regarder entrer dans sa cage.

1 à 1 : Coup de tonnerre dans un ciel serein.

Mais il y a tout de même une justice et à 13 minutes de la fin, sur centre de Durand, Tillon reprit la balle à égalité avec Grifilh, il en résultat une petite chandelle suivie d'un tir d'Oliver qui fit mouche...

2 à 1 mais on avait eu chaud.

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M. BRETAUD

"Je pense à la saison prochaine

Le président biterrois, M. Bretaud, avait conservé son légendaire sourire, malgré la défaite de ses joueurs.

" Nous faisons ce que nous pouvons", - reconnaît-il -

Cette saison est finie pour nous, Aussi je suis en train de me demander quels sont les joueurs que je conserverai la saison prochaine. Le principal défaut de notre attaque est de manquer d'efficacité, surtout aux ailes. Elle souffrit aussi, aujourd'hui, de la petit forme de l'excellent Lestienne encore mal guéri d'une claquage.

"Notre défense a fait ce qu'elle a pu avec les moyens du bord, et somme toute, je ne suis pas trop mécontent de ce résultat".

Lucien Troupel a ses joueurs

"Vous sembliez pétrifiés"

Lucien Troupel n'était pas content et il le cache pas à ses joueurs dès la fin de la rencontre.

"Je ne sais pas ce que vous aviez aujourd'hui" leur dit-il, mais vous sembliez pétrifiés. Ce n'était pas facile, je le sais, les Biterrois ont bétonné, et ils abusèrent de l'anti-jeu. Mais enfin, c'est à vous de vous adapter à cette technique qui n'est malheureusement pas inhabituelle en deuxième division.

Votre erreur c'est de trop garder le ballon et de jouer en général avec un rythme tellement lent qu'il a favorisé le regroupement de la défense de Béziers.

Ceci dit, je trouve que l'arbitrage a été trop tolérant, il y a une limite au jeu dur qui ne devrait pas être dépassée. Durand par exemple a été victime d'une bonne dizaine de crocs caractérisés. N'y avait-il pas de l'abus ? Je pose la question à M. Lacoste.

 

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