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Résumé Le Provencal

du 14 septembre 1959

 

Victoire difficile et discutée de l'O.M.

sur le F.C. ROUEN (3-1)

Il y avait bien longtemps que l'on n'avait vu au Stade Vélodrome le maillot rouge à chevron blanc du F.C. Rouen. Aussi il y avait 8.758 spectateurs payants qui fournirent une recette de 2.799.750 frs.

Les premières offensives sont menées par l'O.M., bien que Peri ait concédé un corner dès la première minute. Mais les deux formations pratiquent un football trop imprécis e mièvre pour qu'il soit d'une efficacité quelconque.

C'est vers la 7e minute que, sur une habile ouverture de Eschman, Durand déborde Skander et exécute un centre en retrait qui ne peut être utilisé.

Vers la 13e minute, Eschman et Oliver d'une part, Durand et Farmanian de l'autre, permutent.

A la 16e minute, Buron fait à Fruhauff une ouverture remarquable, mais ce dernier échoue de justesse.

Penalty et but d'OLIVER

A la 22e minute, Davion concède un corner qui est exécuté par Farmanian. La trajectoire de la balle trompe Vincent et sa défense et Durand... le dernier possesseur, contrôle et tire au but. Davion, en essayant d'intercepter la balle, voit cette dernière lui heurter les mains. Réflexe malheureux ? arrêt volontaire ? en tout cas, M. Tirant accorda à l'O.M. un penalty qu'Oliver transforma imparablement.

Ensuite et jusqu'au repos, on ne vit pas grand chose. Farmanian, à la 30e minute, piétine et rate une belle occasion sur centre de Leonetti dévie de la tête par Oliver.

Et c'était successivement deux tirs de Eschman et de Latron, bien arrêtés par Vincent et Fischbach.

La seconde mi-temps allait se dérouler comme une première de façon assez insipide. A la 49e minute, Fischbach plongeait dans les pieds de Corbel.

Ensuite l'O.M. obtenait trois corners successifs, et Vincent devait stopper des essais de Bruneton et Oliver.

A la 59e minute, c'était une attaque remarquable menée par Latron, Legrand et Corbel. Le dernier servi tire de près mais Fischbach plonge et dévie en corner.

A la 68e minute, l'O.M. obtenait un second but dans des circonstances curieuses ; Oliver lançait Eschman dans l'axe des buts. Vincent sortait à sa rencontre et déviait la balle du pied vers l'aile droit. Eschmann y courait et la récupérait, puis centrait haut. Albert Durand rabattait du front la balle au sol dans le but déserté par Vincent, mais le rebond l'envoyait sur la transversale. Alors Oliver arrivait et de volée, en déséquilibre, l'expédiait dans les filets.

A la 75e minute, une excellente combinaison entre Eschman et Farmanian permettait à l'ex Aixois de percer et de tirer. Hélas sur le montant.

La contre attaque était enrayée et Durand contraignait Vincent à un bel arrêt aérien.

Une minute ne s'était pas écoulée que Rouen attaquait par Fruhauff qui passait à Laitron. Ce dernier, pour une fois, évitait Molla et battait Fischbach d'un tir en biais à ras de terre.

Rouen allait-il refaire son retard ?

FARMANIAN se venge

A la 82e minute, c'était un cafouillage indescriptible crée devant le but normand par une action de Durand. Fischbach et Leonetti tiraient tour à tour et il semble bien que dans la mêlée il y ait eu quelques règlements de compte... Enfin Farmanian sortait de la cohue avec la balle et marquait de près (3-1).

Les Rouennais protestaient. M. Tirant maintenait sa décision. Alors on vit Davion, bousculé, semble-t-il dans le corps en corps par Leonetti, essayer de se venger un peu au petit bonheur...

Peri faucha Corbel qui tomba lourdement sur l'épaule et Skander essaya de jouer les justiciers.

En somme, lorsque survint la fin, personne ne regretta que ce soit fini. Ce n'est pas bon signe.

Louis DUPIC.

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HISTOIRE DE BUTS !

Il y a deux façons de voir une partie : et l'histoire des buts peut être très différente suivant qu'elle vous est racontée dans un vestiaire au dans l'autre.

Voici donc, en toute objectivité, comment les deux adversaires de cet O.M. Rouen ont apprécié les décisions de M. Titan

MAX SCHIRCHIN : "c'est un vol !"

L'entraîneur de Rouen, encore rouge de colère, nous a dit " C'est un vol véritable. En Deuxième Division, il devient de plus en plus difficile de jouer à l'extérieur. Ce penalty n'aurait jamais été sifflé à Rouen. Comment voulez vous qu'un joueur fasse une main volontaire quand son adversaire se trouve juste devant lui. Quand au troisième but, c'est un scandale. Un véritable essai de rugby. Davion a été proprement "balancé" d'un "bras roulé" et Meyer également fut victime d'une bousculade alors qu'il ne jouait pas le ballon.

"Ce qui n'empêche pas que notre équipe ait très mal joué et que Vincent soit responsable du deuxième but".

LE SON DE CLOCHE LOCAL

Sur le penalty, Albert Durand, qui était le mieu placé :

"j'ai l'impression que Davion a bel et bien rabattu la balle abec les deux mains".

Norbert Eschman n'est pas du même avis :

" A mon avis, la faute n'était pas volontaire. Il s'agit d'un réflexe pour protéger le visage..."

Quant au troisième but les Olympiens le jugent tout aussi valable. Le choeur :

"Certes, il y a une mêlée invraisemblable, mais si vous croyez qu'il n'y a que nous à avoir joué des coudes... les défenseurs normands ne sont pas de petits agneaux..."

Nous leur laisserons le mot de la fin.

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L'enfer de la Deuxième Division

Nous y voilà !

Il faut en prendre notre parti. Nous sommes en deuxième division. Ce "nous" étant évidemment une façon de parler " à la supporter".

Par suite, nous devons nous attendre à assister à des rencontres de deuxième division, comme O.M. - Rouen qui ne satisfaira que le préposé au tableau de classement.

Deux points sont toujours deux points ; et puisque nous sommes premier : "vive l'O.M."

La Deuxième Division

la voila !

Mais quand on pense que Marseille est la seconde ville de France, que son public est un des plus fidèles de notre pays, on ne peut s'empêcher d'éprouver une nostalgie certaine, en assistant, des tribunes du stade vélodrome, à une rencontre aussi mièvre.

Car ce match O.M. - Rouen n'a pu surprendre que ceux qui n'ont pas l'habitude de la deuxième division.

En fait, nous avons retrouvé hier après -midi tous les défauts qui sont la monnaie courante de cette épreuve : passe au petit bonheur la chance, dégagements approximatifs, erreurs tactiques et techniques ... le tout pavé, comme l'enfer, des meilleures intentions du monde du football.

Le F.C. de Rouen, de l'avis de son entraîneur Max Schirchin, nous a présenté une petite équipe qui, toujours d'après le même personnage, n'aurait que le tort d'avoir vu jouer Reims à la télévision.

D'où un abus de passes à 1m50, de dribbles inutiles et d'attaques menées tellement au petit trot que la défense adverse a dix fois le temps de se regrouper, même après avoir été initialement débordée.

Encore un penalty

Le hic est qu'en face, l'O.M. a fait à peine mieux et que l'arbitre l'honorable M. Tiran, atteint, semble-t-il de "sifflomanie" n'a rien fait pour clarifier le débat.

Il en résulta des buts discutables ou dus à des erreurs énormes de défense ; et en première mi-temps, nous avons seulement noté un seul tir valable, oeuvre de Latron à la 45me minute.

Une fois de plus, il a été question de penalty. Autant la décision de m. Debroas huit jours auparavant, nous paraissait peu discutable, autant celle de M. Tiran hier l'est. Il y avait main, c'est certain, mais main involontaire, le joueur fautif, Davion se trouvant à environ 1m 50 au plus du tireur Durand.

Molla le meilleur

Mais c'est surtout le jeu de l'O.M. dans son ensemble qui nous à déçu. Deux joueurs seulement échappent à toute critique : Molla et Eschman et encore ce dernier a-t-il manqué au poste d'inter.

On a par ailleurs, facilement constaté une fois de plus que Leonetti n'est pas à l'aise à l'inter.

Pour le reste, accordons une mention à Durand, à Fisbach et à Oliver pour sa façon de tirer les penalties.

A Rouen, dans une équipe limitée, les meilleurs furent Buron, Latron, Corbel et Davion.

Par contre, on regrettera moins que Vincent n'ait pas été Oémiste, après lui avoir su commettre trois grosses erreurs, dont deux valurent deux buts à Marseille.

Maurice FABREGUETTES

 

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