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Résumé Le Provencal

du 19 août 1957

  

L'O.M. handicapé par l'absence de GRANSART

s'incline devant LILLE animé par DOUIS (3 à 4)

Lorsque M. Barberan appela les deux équipes de Lille et de Marseille, 13. 499 spectateurs étaient là, qui avaient apporté aux guichets du stade la somme de 3.4942.980 francs.

C'est avec appréhension que cette foule apprit au terme du match de lever de rideau opposant les amateurs locaux (vainqueurs par 6 à 1) à ceux d'Aix le forfait de Maurice Gransart.

Cette abstention motivée par une angine obligea le coach Jean Robin à revoir complètement la composition de son team. C'est ainsi qu'il constitua la paire d'arrière Molla - Palluch ; les demis étant Mercurio, Marcel et Scotti et les inters Leonetti et Andersson.

VAN GOOL TRAHI

D'entrée Jean-Louis Leonetti plaça un tir croisé qui frôla l'objectif puis Andersson l'imita.

À la 8me minute pourtant Domingo dut s'employer pour détourner en corner un premier coup de pied de coin signé Devlaeminck.

Tout cela redonna ne donna rien les deux formations s'étudiant visiblement et le système défensif des visiteurs manifestant un certain manque d'aisance.

C'est ainsi qu'à la minute 13, Leonetti ayant alerté Curyl, le demi gauche nordiste Strappe bien que mal placée et de plus en déséquilibre total, voulut repousser le danger.

Il ne réussit en fait car mettre le "cuir" hors de portée de son goal.

O.M. 1 - LILLE : 0

Médusés mais nullement abattus par ce coup de sort, les Lillois se mirent à l'ouvrage et on vit aux 22 23mes minutes, Douis puis Bourbotte tenter leur chance avec décision.

BUTS DE DEVLAEMINCK ET RUSTICHELLI.

Si les deux essais précités ne donnèrent aucun résultat le tangible, à la 25me minute, Devlaeminck fut plus heureux : exploitant une sollicitation de Douis, extrêmement actif, l'avant-centre s'avança devant de Domingo attira le portier et le battit d'un petit coup de patte.

LILLE 1 - OM 1

Moins de deux minutes plus tard, les Marseillais remirent tout en question puisque Rustichelli, prenant de vitesse son garde du corps Bieganski, fusilla Van Gool, d'un superbe shoot décoché des 20 mètres.

O.M., 2 - LILLE, 1

DEUX POINTS DE DOUIS

Les olympiens respirent après avoir eu quelques inquiétudes, mais les "dogues" ne s'en laissent pas conter.

A la 38me minute, sur passe de Walzack, Bourbotte a raison de Domingo, mais M. Barberan refuse de reconnaître le but pour hors jeu de position de Devlaeminck.

On imagine d'ici les énergiques protestations des Lillois...

Ils ne se découragent pas pour autant et leur obstination trouve la réponse. A la 40me minute : la balle venue de la gauche par l'intermédiaire de Walzack, parvient sur le centre, face au but de Domingo ; Douis est là, seul. Il reprend calmement.

O.M., 2 - LILLE, 2.

Soixante secondes ne se sont pas écoulées que la même phase, ayant les mêmes acteurs, se reproduit. C'est le point merveilleusement transformé par Douis, point qui donne l'avantage aux Lillois.

LILLE, 2 - O.M., 2.

La mi-temps survient sur ce score. Le public emballé par la qualité du spectacle qui a permis aux visiteurs de renverser la situation applaudit longuement.

LE "RETOURNE" DE RUSTICHELLI

Après la pause, Lille comme satisfait de la tournure prise par les évènements se cantonne en défense, donnant du même coupla possibilités aux Marseillais de mener le jeu.

A la 48me minute, Curyl en profite pour contre attaquer, mais son tir manque de précision.

Replier, les Nordistes placent quelques tentatives par Walczak (47') et Devlaeminck (48' et 54') et après un plongeon de Van Gool dans mes pieds de Jensen, une mêlée se produit devant Van Gool, qui à l'issue de laquelle Rustichelli réussit un "retourné" admirable d'à propos et de précision. La balle prend le chemin des filets quand le keeper lillois, au pris d'un splendide plongeon, stoppe parfaitement le match (66')

SCOTTI ET WALZACK

Successivement Leonetti et Devlaeminck alertent les défenses adverses, mais sans réussite.

A la 78' minute, à la suite d'un corner de Leonetti, le ballon est repris dans un paquet de joueurs, par Scotti qui marque. Les Lillois protestent mais en vain, Van Gool ayant manifestement été gêné.

 

O.M. 3 - LILLE : 3

La rencontre n'est pas terminée pour autant : alors que les phocéens heureux, soufflent un peu, Walzack (79') déboule sur la gauche et shoote dans le coin supérieur, battant Domingo.

LILLE, 4 - O.M., 3.

C'est fini.

Lille a gagné et bien gagné, remportant une victoire méritée par l'équipe entière (animée d'une volonté à toute épreuve) et en particulier par Douis, à la classe pure extraordinaire, ses camarades de l'attaque et le gardien Van Gool.

À Marseille visiblement handicapé par l'absence de Gransart et ou Johansson est impatiemment attendu, seuls les ailiers Rustichelli et Curyl, nettement plus rapides que Bieganski et Pazur émergèrent d'un lot qui a besoin de travailler.

Georges LEOST

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L'O.M. échoua sur un problème défensif

À tort ou à raison, nous pensons que l'O.M., vaincu par Lille à l'occasion de son premier match officiel au Stade Vélodrome, mérite des circonstances atténuantes mais, il est bien évident que c'est circonstances atténuantes s'agglutinent autour de la l'abstention forcée de Maurice Gransart.

Le blond arrière droit atteint d'une angine, était cloué au lit alors que rien ne laissait prévoir son forfait !

Molla devint donc arrière droit Marcel arrière central, Mercurio demi gauche et Jensen, inter gauche.

Un problème défensif

Il manque à l'O.M. un grand inter et ce n'est pas le jeune Jensen que nous avons vu hier qui détruira cette légende, mais le Danois a pour lui l'excuse valable qu'il ne devait pas jouer. On lui avait préféré Fanfan Mercurio, il n'entre donc pas dans notre intention de l'accabler. Nous constatons simplement.

Et (sur le match d'hier, toujours) nous en sommes arrivés à constater que c'est la défense qui la première flancha.

L'O.M. avait des ailes. C'est une nouveauté, surtout au mois d'août. Rustichelli et Curyl furent les meilleurs attaquants marseillais et ils ne pâlirent pas de la comparaison avec Heutte et Walzack, leurs opposants nordistes.

L'O.M. avait un inter, Leonetti qui l'ont peut-être en certaines occasions, mais clairvoyant en d'autres aussi nombreuses, et au shoot puissant et précis, tira somme toute son épingle du jeu même si l'on doit continuer à mettre en garde l'aréopage olympien de baser l'attaque avec le jeune Jean-Louis comme charnière.

Et puis l'O.M. n'eut plus grand chose.

L'O.M., tout à coup se trouva devant un problème défensif.

C'est grave.

Il est certain que Marcel fut décontenancé parfois sous le maillot numéro 5, car son tempérament ne s'accommode pas des strictes certitudes de l'arrière central.

Il est tout aussi certain que Molla nagea sous le maillot numéro 2 ce qui confirme qu'il est un demi-aile.

Derrière, Domingo se trouva désemparé en de trop nombreuses circonstances. Il faut se mettre à la place du gardien de but qui se sent protégé par des coéquipiers... incapable de se protéger eux-mêmes ! Le résultat ne se fait pas attendre : c'est la débandade...

Jamais l'O.M. ne donna un semblant de d'impression de sûreté lorsque s'ébranla l'attaque lilloise. La plus grande faute à reprocher au tandem Domingo - Molla fut le 4me but, qui sonna le glas des hommes hier, vêtu de bleu alors que la minute précédente Scotti, sur corner tiré par Leonetti avait marqué un troisième but égalisateur consécutive à une si longue pression qu'il semblait devait ouvrir la porte à toutes les espérances.

Lille : un bel ensemble

Tous ceci dit, il reste que l'O.S.C. Lillois a fait, une belle rentrée offensive parmi les ténors de la Division Nationale.

En disant que Van Gool eut de belles interventions, nous rehausserons les mérites des trois meilleurs avants marseillais : Curyl, Leonetti, Rustichelli.

En dehors du portier, la défense nordiste ne fut pas absolument sensationnelle, mais c'est surtout l'attaque qui flamba d'une manière plus cohérente que celle de l'O.M.

Walzack surpris Molla et Heutte sans être aussi heureux dans son duel avec Palluch, justifia en quelque sorte le prix élevé de son transfert.

Devlaeminck fut nettement supérieur à Andersson, mais le grand bonhomme de ce quintette fut Douis, plus encore que Bourbotte.

La chance de Cheuva et de posséder ce grand inter que recherche Robin.

On ne peut pas affirmer que Lille bénéficia d'une meilleure condition physique l'O.M., car si jusqu'au repos atteint sur le score de 3 à 2, les porteurs du maillot blanc et rouge parurent parfois opérer avec une aisance frisant la désinvolture, c'est par contre l'O.M. qui se heurta à une défense renforcée et parfois désespérée des Lillois, désireux surtout de conserver leur maigre avance.

Le but de Scotti fit croire à l'O.M. que Lille allait se rendre à sa raison.

On sait la suite...

Jean PEYRACHE

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DEBELLEIX : "ANDERSSON TOUJOURS RUSE"

Le grand et actif arrière central lillois Jacques Debelleix qui nous avait tendu rendu visite la veille à la rédaction sportive du "Provençal" était tout heureux hier soir, à l'issue de la victoire des siens. Une victoire qu'il n'espérait d'ailleurs pas conscience qu'il est de la nécessité devant laquelle se trouve le onze nordiste de parvenir à une meilleure cohésion.

Sous la douche, alors que nous demandions à l'ex-Bordelais ce qu'il pense de son adversaire du jour Gunnar Andersson, notre interlocuteur nous dit :

- Manifestement, Andersson est actuellement hors de conditions, mais il est toujours vicieux et il y a intérêt à le surveiller même telle qu'elle.

Effectivement Debelleix qui ne connaissait guère Andersson éprouva quelque peine en début de rencontre ; il se questionnait ne sachant pas trop comment attaquer son rival.

On sait que finalement Andersson ne parvint jamais à se mettre en position de tir. Ce n'est pas uniquement de sa faute sans doute. Mais ceci est une histoire.

      

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