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Résumé Le Provencal

du 09 janvier 1956

  

L'O.M. SE QUALIFIE (4-1)

mais on attendit pendant 52 minutes (penalty)

le premier but contre MONTARGIS

(De notre envoyé spécial : Georges LEOST)

VAUZELLES - Après la pluie de Marseille, le soleil de Tarascon, les vestiges d'un paysage neigeux, très tradition de Noël entrevu aux environs de la Bastide, à travers les vitres du "Cévenol", le ciel a offert aux footballeurs marseillais à Vauzelles, la toile de fond à la fois sombre et claire d'un jour de chute de neige fondant seulement aux endroits où la circulation transformait en eau froide les blancs flocons.

À 14h30 quand M. Miel, arbitre de la rencontre, appela l'O.M. et l'U.S. Montargis pour se 32ème de finale de la Coupe pour le théâtre duquel le choix de Vauzelles n'a pas été sans surprendre les Méridionaux, la neige a cessé de tomber, et une foule nombreuse a garni les installations modernes du stade construit au pied d'une ligne ferroviaire de garage.

L'O.M. engage

C'est l'O.M. qui engage alors que les formations opère dans les conditions annoncées.

Poncet effectue le premier arrêt de la partie et la balle voyage dans le camp des amateurs. Les deux onze cherchent à s'organiser sous les clameurs d'un public acquis évidemment aux moins forts : "les purs". Inlassable en défense, l'U.S.M.M. renvoie, animé par Martin qui tient dans son team le rôle joué en face par Scotti toujours aussi lucide et calme.

À la 7ème minute, Rustichelli place un tir appuyé. Cecho stoppe magnifiquement. Le stade vibre et l'attaque marseillaise semble prendre conscience de ses moyens donnant d'un même coup à Cecho l'occasion de s'illustrer.

A la 11ème minute, Potzchek fauche Marcel parti en bolide la balle au pied à 30 mètres de la cage de Montargis. Tivoli botte malheureusement pour Marseille à côté.

Puis Durand se montre menaçant et sur une dangereuse échappée de Teaud à la 14ème minute, l'avant centre Potzchek est arrêté d'extrême justesse par Johansson et la foule en profite pour réclamer un penalty.

À la 17ème minute, sollicité par Rustichelli, Tivoli botte en coin et Cecho concède un corner que le même Tivoli place habilement, obligeant le goal adverse à se détendre. Tout aussitôt, Potzchek catapulte un bolide dans un dos marseillais.

À la 25ème minute, dans sa foulée, Rustichelli alerte sévèrement Cecho, le keeper montargeois maîtrise la sphère en bloquant dans la boue.

Deux minutes plus tard, Scotti ouvre largement et Cecho sauve encore en détournant la trajectoire du cuir.

À la 33ème minute, sur coup franc donné par Scotti, Marcel qui, peu de temps avant, avait botté hors du cadre, loupe encore la cage d'un heading.

Main de Palluch

A la 35ème minute, sur poussée offensive de Montargis, Palluch touche la main la balle de la main aux abords de la fatidique ligne des 18 mètres. Hamida feinte de shooter sur ce coup de pied de réparation et Martin sort la balle avec autant de maladresse que de puissance, le mur ayant préservé Poncet.

À la 41ème minute, après deux montées de Marseille, Theaude déboule et force Poncet à s'abattre dans ses pieds puis Marcel dribble toute la défense et centre sans succès. Durand place un centre shoot et Andersson rate le but de la tête sur passe de Tivoli et c'est la mi-temps.

L'O.M. domine

Après la pause, alors que le terrain est devenu fangeux, et qu'un brouillard tendre sur le stade, Rustichelli botte à côté après une descente de Tivoli.

À la 50ème minute, Constantino déclencha un tir terrible. Cecho battu, est, miraculeusement sauvé par le poteau.

Scotti marque

A la 52ème minute, Skrobola, pressé par Rustichelli, s'aide de la main. D'un coup de pied, Scotti ouvre le score sur le penalty qui s'ensuit, la balle prenant Cecho à contre-pied.

Quatre minutes plus tard, Marcel descend énergiquement, mais Cecho met fin à cette action au prix d'une belle détente.

À la 57ème minute, Rustichelli sert Andersson sur le plateau. Le bolide du Mazarguais ne laisse cette fois aucune chance au gardien amateur. À la 58ème minute, Potzchek tente sa chance d'une tête : Poncet arrête, puis l'O.M. attaque encore et Cecho n'a pas le temps de se refroidir.

Rustichelli shoote : but

A la 62ème minute, sur contre-attaque, Rustichelli déborde sur l'aile droite, attire Cecho et glisse la balle dans la cage vide et la foule reste muette.

O.M., 3 ; Montargis, 0.

À la 66e minute, Durand transmet à Andersson et Cecho est tout heureux de voir le ballon glissé en sortie. Puis successivement Tivoli et Rustichelli manque de réussite. Le rythme du jeu baisse d'autant que Theaude boite bas.

L'O.M. domine de la tête et des épaules et Rustichelli, servi en trombe à la 74ème minute, rate le but d'un cheveu, puis absolument seul, ne parvient pas à dribbler Cecho qui lui planche dans les pieds et stoppe en deux temps.

Andersson marque encore

A la 81ème minute, Palluch dégage sur Constantino qui alerte Andersson. Gunnar s'approche et à ras de terre et en coin, aggrave le score.

O.M., 4 ; Montargis, 0.

À la 85ème minute, Andersson loge encore le ballon dans les filets mais le but est refusé pour faute commise préalablement sur Cecho.

Potzchek sauve l'honneur

Trois minutes avant la fin, Doudeau passe à Serre qui seul en position de hors-jeu transmet à Potzchek lequel, de près, bat Poncet littéralement fusillé.

O.M., 4 ; Montargis, 1.

Et le match se termine peu après à l'avantage de Marseille.

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L'O.M. eut un départ difficile

Les Olympiens n'étaient pas sans appréhender cette rencontre : le souvenir de la cruelle déconvenue des Marseillais devant Mulhouse, l'an dernier, à Dijon, était encore trop frais dans les esprits, et chacun se pénétrait de la nécessité de remporter ce match.

On s'était répété également à souhait que Montargis n'avait encore perdu aucun match dans le championnat de Division d'Honneur. Malgré la volonté tendue des Phocéens vers le but à atteindre, la cage de Cecho attendit 52 minutes avant d'être visité. Certes, Roger Rolhion avait bien prescrit à ses élèves de faire courir, d'user les amateurs. Ceci s'usèrent tout en se créant, au fil des minutes de la première mi-temps, deux ou trois occasions de marquer. Mais l'O.M. n'eut pas la possibilité d'ouvrir le score de son côté. Le repos survient ainsi sur la marque nul de 0 à 0, et quand le jeu reprit, les professionnels ne parvinrent pas encore à concrétiser leur avantage. C'est alors qu'arriva le providentiel penalty de la 52me minute, et transformé en but par Scotti.

Cinq minutes plus tard, Andersson porta l'estocade, achevant le moribond.

C'en était fait de la décision : l'O.M. avait éliminé Montargis. Si Rustichelli (62me minute) et encore Andersson (81me minute) eurent raison de la vigilance de Cecho, cela ne change rien à la physionomie du match, pas plus d'ailleurs que le point acquis à trois minutes de la fin par Potzchek. Les Provençaux avaient pris un départ extrêmement laborieux qui laissa l'espoir dans le coeur des supporters de Montargis pendant un temps assez long.

Lorsqu'ils eurent marqué le premier point de cette partie, les Marseillais jouèrent infiniment plus décontractés, l'esprit beaucoup plus libre.

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SCOTTI, ARCEL et ANDERSSON, meilleurs marseillais

L'O.M. nous l'avons dit éprouva quelque peine à se mettre en train réellement. C'est-à-dire en traduisant l'écart existant entre une formation professionnelle et une écurie amateur.

Dans l'ensemble Poncet n'eut que très peu de travail et accomplit convenablement ne pouvant être rendu responsable d'un but acquis après un flagrant hors-jeu de Serre.

Devant lui, Molla se montra plus à son aise qu'en demi à Monaco. L'arrière de Port-de-Bouc, avec Palluch, abattit un labeur considérable s'efforçant, comme à l'accoutumée, de relancer son attaque.

Chez les demis, Marcel, s'il demeura sans réussite, fut l'âme de la défense durant la première mi-temps.

Johansson sauva des situations compromises et Scotti apporta, de son côté, dans son rôle d'agent de liaison, toute son intelligence, son sang-froid et sa science du jeu.

À l'avant, Rustichelli se montra cette fois, l'attaquant le plus dangereux par la continuité de ses efforts et son perant. Tivoli tint les promesses qui donnèrent au coup d'envoi et se rendit utile par son football précis et sa tache soutenue. Andersson, parfois délaissé, su marquer le second but, celui qui assit le succès méridional. Constantino, en retrait, combattit avec hargne et ratissa bien des balles. Quant à Durand, qui déborda souvent sur l'aile et fit preuve d'un remarquable esprit de décision.

Chez les amateurs, Cecho fut le numéro un d'un "onze" valeureux, que nous ne dissocieront pas, car il se battit avec vaillance, parfois avec élégance, et toujours avec foi.

 

 

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Merci au club de Montargis et au capitaine de cette formation, Michel Mandel, pour la réalisation de la feuille de match.

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