Résumé Le Provencal

du 05 décembre 1955

L'O.M., bat NIMES (2-0) à l'issue d'un match équilibré

Le soleil est - contre toute attente - au rendez-vous quand retentit, venant du tunnel des vestiaires à la pelouse, le sifflet de M. Becret, arbitre de la rencontre, appelant les deux équipes.

Un public nombreux a pris place autour du rectangle de verdure.

Le coach gardois Firoud, aligne le team annoncé, c'est-à-dire le numéro un du moment. L'entraîneur local n'a apporté aucune modification à la composition du onze mis sur pied dans la semaine.

Un important contingent de supporters nîmois a effectué le déplacement : toutes les conditions sont réunies pour créer le "climat" indispensable aux derbies.

C'est Nîmes qui engage et descend en direction des buts de Poncet. Johansson s'interpose, glisse, rate le ballon qui parvient à Rahis.

Surprise, l'ailier gauche fait preuve de maladresse et rate l'objectif.

Il y a seulement quelques secondes que l'on joue...

Sur contre-attaque, l'O.M., obtient un coup franc : Scotti le botte nettement à côté et Dakoski n'a pas à intervenir.

À la sixième minute, d'un heading précis, Chicha prolonge une longue ouverture en direction de Dakoski. Mesas accourt mais le goal gardois le devance et reste maître de la situation.

La balle voyage d'un camp à l'autre d'un rythme assez vif et sans que l'on puisse parler de domination en faveur de l'un ou l'autre des deux adversaires.

A la 7e minute, Dakoski est assez heureux : Chicha surgit en bolide et c'est un défenseur nîmois qui dégage la "sphère" qui a échappé au contrôle des deux joueurs.

À la 8e minute, Constantino sert Mesas, un Nîmois rate son renvoi et Andersson mit en possession du "cuir" s'en débarrasse au profit de la cage de Dakoski.

O.M. : 1 - NIMES : 0.

Trois minutes plus tard, Rustichelli part irrésistiblement le long de la touche et centre légèrement en retrait.

Andersson réceptionne et shoote. Dakoski s'incline encore :

O.M. : 2 - NIMES : 0.

A la 22e minute, sur erreur collective de la défense nîmoise, Gunnar Andersson se trouve seul en possession de la balle.

Dakoski sort, obligeant ainsi le buteur olympien à tirer dehors.

Trois minutes après, Rahis à bout portant, effectue une reprise de volées foudroyantes. Poncet bien placé détourne, concédant un corner que Nîmes n'exploite pas.

Quelques minutes plus tard, Kominek en fait autant et Poncet lui plonge dans les pieds.

L'O.M. concède successivement deux corners. Sans aucun résultat.

A la 35e minute, Andersson s'échappe en position d'ailier et centre au moment où la balle allait sortir.

Chicha reprend en retourné mais Dakoski n'est pas surpris est stoppe.

Puis Chicha s'en va. M. Becret siffle off-side et le public tempête : le référee a été le seul à voir cette faute.

A la 44e minute, Marcel fauche Rahis à l'intérieur des 18 mètres marseillais. L'arbitre accorde un coup franc à la limite. Abdesselem botte à côté gêné par le mur.

À la reprise Rustichelli bénéficie d'un corner et sur le dégagement par la défense nîmoise, Rahis puis Lafont se montrent dangereux.

À la 47e minute, Chicha déborde Bandera et Dakoski en plongeant, bloque en deux temps.

À la 50e minute, sollicité après travail préparatoire de Constantine et Rustichelli, Mesas shoote au-dessus.

Nîmes presse Marseille sur ses buts, mais vainement et on note successivement un coup franc imprécis de Rahis (59') un tir "téléphoné" de Chicha (61'), un shoot "enlevé" de Schwager (64') et un autre de Rustichelli détourné par Dakoski, un corner bien donné par Rahis et renvoyé par Marcel.

A la 70e minute Chicha ouvre largement en direction de Mesas que Dakoski arrête péniblement.

Puis Poncet bloque un tir lointain d'Akesbi et Andersson obtient un concern alors qua la cage nîmoise est vide. Peu après Andersson passe encore et centre mais personne n'est là pour reprendre.

À la 74e minute, Abdesselem tente sa chance ; Poncet est encore placée !

Il le sera une nouvelle fois peu après sur un essai de Lafont.

A 12 minutes de la fin, sur corner très bien envoyer par Kominek, Molla sort littéralement le ballon des buts. Aussitôt après Kominek shoote en force. Poncet est battu mais le poteau arrête !

Avant le coup de sifflet final, Rahis shoote au but à deux reprises. Rustichelli pique un dernier sprint. Dakoski sort et dégage une balle qu'aucun olympien n'attaque. Chicha botte mollement.

Le match est joué : Marseille a battu Nîmes en 11 minutes.

Georges LEOST

Le Onze Nîmois cueilli à froid

Un départ tout simplement étonnant de l'O.M. Un départ à 100 à l'heure, avec des lignes qui frissonnent dans la même attaque et permettent au supersonique Andersson de crever, en dix minutes et par deux fois, le mur nîmois.

Le onze de Firoud était cueilli à froid. Un peu par sa faute d'ailleurs, Golinski n'était-il pas tout indiqué pour prendre en charge, dès le start, celui qu'il connaît si bien pour l'avoir toujours pratiqué ? Fornetti, qui, soi-disant en passant, était légèrement blessé, laissa une provisoire mais dangereuse liberté au centre avant marseillais, lequel n'avait pas les pieds attachés, hier.

Ainsi donc, l'équipe nîmoise dut-elle d'abord revenir à sa surprise et retrouver ensuite un équilibre bien compromis. Tâche à peu près insurmontable lorsqu'on joue chez adversaire.

Nîmes pourtant, s'employa courageusement à la recherche d'un résultat rendu problématique par la réussite de l'O.M.

Mieux, si l'on veut dresser un inventaire des tirs nîmois qui pouvaient faire mouche, on trouvera un large crédit en faveur des vaincus. Est-ce à dire que les meilleurs ont gagné ? Non, mais il est évident que l'ensemble marseillais avait devant lui une formation tout aussi valeureuse, sur le plan technique, mais à laquelle il manquait punch est chance.

La production de l'O.M. n'est pas de celle que l'on applaudit à deux mains, il fallut comme toujours, cet incroyable Andersson pour obtenir les points que ses partenaires semblent incapables de signer. Andersson, franc-tireur isolé, reste le réalisateur à parts entières d'une équipe qui a l'énorme privilège de confier sa défense au trio Johansson, Marcel, Scotti.

C'est cette défense qui a su, hier, déjouer les plans de l'attaque nîmoise au demeurant trop peu incisive à la portée le but. C'est cette défense qui a su colmater les trous créés par Kominek et Abdesselem et contenir le fougueux et puissant Rahis, brillant élément, avec Akesbi, qui ne put cependant rien devant Marcel.

Nîmes aurait pu réussir, tout comme l'O.M. Mais il y a dans les rangs de ce dernier un diable chaussé de crampons. L'angélique Gunnar, qui a changé de costume.

Lucien D'APO

Johansson, Marcel, Scotti et Andersson

Sans écraser - et il s'en faut - les joueurs de Nîmes Olympique, les Marseillais ont réalisé un bon match.

Ceci, d'ailleurs en affichant des qualités et défauts qu'on leur connaît.

Pour parvenir à ce résultat, les Phocéens ont réalisé dans l'ensemble une sortie honorable.

En rentrant dans le détail, on peut dire que Poncet est à créditer d'une belle prestation. Battu sur deux actions de Kominek à la minute 78 il sauva son camp à plusieurs reprises et permis par deux parades en première mi-temps, aux siens de conserver l'avantage.

À l'arrière, Gransart n'eut pas toujours le dernier mot devant le rapide et remuant Rahis. Il accomplit par d'ailleurs sa besogne dans son style habituel.

Son pendant, Molla, s'illustra encore, confirmant les progrès enregistrés ces temps derniers. Et il suppléa Poncet à 73me minute.

Chez les demis, Marcel plaça sous l'éteignoir le redoutable Akesbi, dégageant souvent des balles dangereuses pour la sécurité de Poncet. Il se cantonna dans ce rôle défensif, tout comme Scotti.

Johansson prit une part active à l'oeuvre défensive marseillaise. Avec efficacité et au point de juguler presque constamment un Abdesselem qui n'a pas pour habitude de distribuer des cadeaux.

À l'avant, Rustichelli eu des éclairs - notamment sur le second but - mais peina à diverses reprises.

Constantino débuta non sans brio puis travailla avec bonheur inégal trop en retrait.

Andersson a marqué deux buts remarquables. Il est indiscutablement en excellente condition.

Chicha travailla sans beaucoup de réussite et encore sans convaincre et Mesas se montra - pas toujours à son avantage - lorsqu'il se replia.

Frustré d'un penalty

NIMES méritait mieux

L'O.M. a mis un peu plus de dix minutes pour assurer une victoire chiffrée par 2 buts à 0 au détriment de Nîmes.

On avait accordé l'égalité des chances aux deux rivaux en présence et si les locaux l'ont emporté c'est parce qu'ils avaient dans leurs rangs quelques individualités de marque.

Par ailleurs, il est juste de noter que le référee frustra les Gardois d'un penalty quand Marcel ne put que faucher Rahis une minute avant la pause.

Enfin, à la 78me minute, Molla repoussa de la tête le ballon sur corner alors que Poncet semblait battu. Peu après, c'est le poteau qui s'opposa à l'entrée de la "sphère" dans les filets.

Voilà pourquoi, malgré le 2 à 0 en faveur des Marseillais, cette rencontre, qui permettait d'être équilibré, l'a été en réalité.

Hormis les individus individualités mis en exergue par ailleurs, le jeu réaliste de Gunnar Andersson retrouvé totalement, fit pencher le plateau de la balance du côté local.

C'est, à notre avis, l'explication de ce résultat qui est celui d'Andersson et de la défense des "blancs'.

Les Nîmois valurent, par contre, surtout par leur attaque, laquelle se heurta à des opposants en forme, bien organisés et c'est pour cette raison que les boys de Firoud de ne purent arracher le moindre point.

Mais on ne peut pas dire qu'il ne le méritait pas, répétons-le

James Poncet meilleur goal que Matador

En début de première mi-temps, un superbe chien sortit brusquement du tunnel conduisant aux vestiaires, alors que James Poncet, le keeper olympien, s'apprêtait à dégager la balle posée au point de 6 mètres.

La brave bête s'opposa au coup de pied du goal au maillot jaune, celui-ci se contentant de demander du geste de l'aide autour de lui.

L'intervention du juge de touche resta inopérante et c'est finalement "Mickey", le préposé à l'entretien de la pelouse, qui s'empara du chien, pour le plus grand amusement du public.

CONSTANTINO

n'a pas convaincu ses co-équipiers

L'ex-Nîmois Constantino Pires, plus connu sous le nom de Constantino ou de Tino, espérait bien éblouir ses anciens coéquipiers.

Il n'a pas réussi totalement dans son entreprise, malgré un début extrêmement prometteur. L'intérieur droit travailla avec des fortunes diverses, mais assez loin des abords du camp défendu par Dakoski.

Mais sa nouvelle équipe à gagner et cela doit lui servir de consolation.