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Résumé Le Provencal

du 06 septembre 1954

 

L'OM s'impose sur la fin pour battre

très nettement Saint Etienne (4 à 0)

SCOTTI et ANGEL assurèrent ce succès

qui place l'O.M. en tête du Championnat

On peut le reconnaître aujourd'hui : c'est tout de même avec une certaine appréhension que l'on attendait ce Saint-Étienne - O.M. Car tout de même, les Foréziens se présentaient au stade Vél auréolés de trois succès et avec une place de leader.

Or si le début de la rencontre laissa subsister quelques doutes quant à l'issue de la partie, la victoire des locaux et absolument normale. Et cette fois, il faut en convenir, il n'est point question de hors-jeu, de fautes des adversaires...

Le cours calvaire

Les choses débutèrent pourtant assez mal pour l'O.M. Et si le sage Pepito Angel n'avait en cette période employé toute sa classe...

Dès le coup d'envoi, en effet Angel dut intervenir à deux reprises. Sa défense, cueille à froid, n'avait pas eu le temps de s'organiser que déjà, Foix et Grattarola (2 fois) se faisaient dangereusement pressants.

Alors que l'O.M. jouait la faute, les Stéphanois se dépensaient avec bonheur, interceptant les tentatives faites par les Provençaux pour desserrer l'étreinte faisant courir la balle... et les hommes.

On ne donnait pas alors l'O.M. net gagnant et en comprenait du même coup pourquoi et comment les footballeurs au maillot vert étaient installés au poste de leader.

Cela dura une dizaine de minutes péniblement longues pour les supporters olympiens.

Et c'est Angel qui, à lui seul maintient sa cage vierge. C'était du grand Angel, solidement posé sur ses jambes, l'œil vif, voyant tout...

Andersson se bat

L'orage faiblissant, Andersson profite d'une excellente balle héritée par Vandooren pour vaincre un Abbès qui était intervenu sur un premier essai du Suédois mais n'avait pu contrôler la balle parfaitement.

C'était le tournant de la confrontation. Au moment où Saint-Étienne caressait l'espoir de battre l'O.M., en ce début, les locaux ouvraient la marque !

Ouf !...

Certes ce n'est pas encore parfait. Mais les Phocéens avaient de l'ambition à revendre...

Salem remontait le terrain chaque fois qu'il en avait l'occasion. Marcel se débattait avec acharnement, mais pas tellement avec bonheur. Mesas se mettait au diapason. Vandooren construisait inlassablement. Rustichelli blessé dès la 9me minute, se remettait de ses émotions en sprintant le long de la touche imitée en cela par Le Gall : Roger Scotti enfin, évoluait avec une aisance stupéfiante disputant toutes les balles. Et Andersson aussi mettait les bouchées doubles.

Ainsi, l'O.M. prit front à son adversaire et se paya même le luxe de se présenter à la mi-temps avec 2 buts d'avance. Scotti ayant battu un Abbès nullement déméritant.

L'O.M. s'impose

Au cours du second half, l'O.M. s'imposa malgré les blessures de Rustichelli, puis Vandooren.

Angel trouva encore plusieurs occasions de se distinguer. Mais il fallut attendre la 80me minute, malgré la constante domination marseillaise, pour voir Rustichelli et Andersson portée d'estocade.

Du 4-0 c'est net.

Les joueurs ?

Roger Scotti fut sans conteste le meilleur des 22. Il se battit avec vaillance et marqua le but qui libéra joueurs et spectateurs de leur angoisse.

Tout de suite après lui et presque sur le même rang, nous citerons Angel dans les circonstances ci-dessus précisées.

Pour sa deuxième mi-temps nous retiendrons J.J. Marcel. Mais Rustichelli pourtant amoindri marqua son but.

Personne ne démérita et nous joindrons le onze victorieux dans les mêmes éloges pour la manière dont ils acquérirent deux nouveaux points.

Bien que battu quatre fois, Abbès fut irréprochable et Domingo, Foix et Grattarola émergèrent.

Quant à l'arbitrage de M. Schwinte il provoqua des "mouvements" divers, mais il était difficile, compte tenu de la vitesse du jeu et aucune critique sérieuse ne peut à notre avis être faite à ce sujet.

Georges LEOST

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SNELA : " L'O.M. mérite la victoire"

L'O.M. a une bien belle équipe cette saison et doit faire "souffrir les meilleures". C'est par ces paroles que Jean Snella, entraîneur de Saint-Étienne nous accueillait (avec le sourire) dans les vestiaires stéphanois, aussitôt après la fin du match. Puis enchaînant, il poursuivait :

"Je ne nie nullement la supériorité des Marseillais, mais si nous avions eu un tout petit peu de réussite pendant la première demi-heure de jeu, je suis certain que le score eut été moins lourd pour nous.

Jean Snella, nous a confié ses impressions sans aucune amertume, ni acrimonie. C'est sans doute le seul entraîneur français sachant conserver tout son sang-froid dans les périodes difficiles. Rendons-lui cette justice, il le mérite simplement.

Angel : "six Foix avait vu plus grand il me battait

Pepito Angel a été brillant, très brillant. Il était très entouré c'est normal. Tout en se déshabillant, il nous disait avec un petit sourire :

"Foix pouvait très bien me battre à la 30me. Pour son malheur (sic) il a essayé de me crocheter dans un mouchoir. S'il dribble un peu plus longuement, il aurait certainement ouvert le score pour son équipe. Pour une fois la chance m'a souri."

Non Pepito est trop modeste. Certes Foix a peut-être commis une erreur. Mais Angel hier été presqu'imbattable... Voilà la vérité.

Vandooren n'était pas content mais pas du tout. En effet, le brun inter marseillais nous faisait voir son corps et ses jambes farcis de "bleus".

"C'est un petit copain à moi Wassmer pour ne pas le nommer qui m'a arrangé de cette façon. Et dire que lorsqu'il était réserviste à Lille je le considérais comme mon ami. Maintenant j'ai compris.

Johansson :"Nous avons joué en équipe"

Si l'ex-Monégasque fulminait le grand Johansson par contre était heureux.

"C'est notre meilleur match de la saison. Aujourd'hui, nous avons opéré comme il le fallait. Notre victoire a été plus facile que celles de dimanche dernier. Nous avons moins couru et ce sont, au contraire nos adversaires qui se sont épuisés avant nous. Tout le secret de notre succès réside dans cette tactique. Tant que nous emploierons nous ne pouvons être battus".

Entièrement d'accord avec Johansson, mais avouons que la rencontre O.M. - Roubaix avait eu malgré tout, un autre panache.

M.G.

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Pour battre Saint-Étienne, l'O.M. finit très fort

C'est Saint-Étienne qui engage et aussitôt, sur une action Goglia - Foix, Angel doit intervenir.

À la 3me minute, le gardien local est battu par Grattarola, mais l'arbitre M. Schwinte, a sifflé hors-jeu.

Une minute plus tard, Angel sauve devant le même Grattarola.

C'est manifeste : la défense phocéenne flotte.

Saint-Étienne attaque la balle et Marseille joue la faute. Le rythme du jeu est très rapide.

A la 11me minute, devant Andersson, De Cecco met en corner alors que la foule réclame : "penalty".

À la 12me, Vandooren descend balle au pied, passe à Andersson qui tire. Abbès plonge, mais laisse échapper la balle et Gunnar, qui a suivi marque :

Marseille : 1 - St-Étienne : 0

Les Marseillais se reprennent bien. Andersson tire encore, mais à côté. Le Gall et Rustichelli obtiennent, à 14me minute chacun un corner.

À la 18me minute, Angel met splendidement corner devant Goglia.

Un peu plus tard, Sochaux porte à son actif une belle action stoppée par Abbès.

Marcel fait une belle reprise de volée : Angel arrête Foix, et, à la 31me minute, Marcel, face à son but, manqua un retourné et Angel doit encore sauver devant Goglia.

Le gardien phocéen a du travail. Il le fait magnifiquement, et on le voit même stopper une balle aérienne d'une seule main.

À la 34me minute, Salem fait une "toile" devant Collados, Angel est encore placé.

Presque aussitôt, Marcel se présente seul devant le portier visiteur, mais il le lobe incomplètement, et le but est sauf.

À la 38me minute pourtant, Andersson glisse la balle à Scotti qui botte imparablement malgré un plongeon désespéré d'Abbès.

Marseille : 2 - St-Étienne : 0.

Le Gall obtient un corner, le tire bien : Abbès loupe son intervention, et c'est la mi-temps.

À reprise, Vandooren se présente devant l'ultime défenseur visiteur mais il ne peut conclure.

À la 49me minute, si Angel annihile une tentative de Domingo, puis c'est au tour de Abbès de plonger dans les pieds de Scotti.

Une nouvelle descente de Roger donne un corner qui en engendre un second, mais Abbès contrôle la situation.

À la 55me minute Wagner touche Vandooren aux reins, puis sur erreur de la défense, Angel maîtrise Foix.

Marseille se reprend très bien et à la 80me minute, sur mauvais placement de Tylinski et Fellahi, Rustichelli surprend Abbès d'un joli tir croisé.

Marseille : 3 - St-Étienne : 0.

Trente secondes plus tard, le même Rustichelli passe la balle à Vandooren, qui donne à Andersson. C'est le quatrième but.

Marseille : 4 - St-Étienne : 0.

Le Gall a encore le but au bout du pied. Foix shoote entre les jambes de Mesas, et Angel stoppe. Et c'est la fin.

Georges LEOST

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RUSTICHELLI blessé

incertain pour dimanche

Rustichelli a été blessé en cours de match. Dès sa rentrée aux vestiaires il a été l'objet de soins attentifs de la part de Manu Giraud. L'ailier droit marseillais souffre d'une entorse. Sa présence pour le match de Monaco, apparaît incertaine. S'il devait s'abstenir, il se pourrait que ce soit l'amateur Guidoni qui prenne sa place. Cependant d'ici le départ...

... ainsi que Ben Barek

La "perle noire" n'a pas participé à la rencontre. Because jeudi matin en faisant un ultime essai, il a ressenti une douleur à la cuisse. Sagement l'entraîneur Rolhion et le président Robin, décidèrent alors de faire jouer Scotti inter. On connaît la suite...

Maintenant, la question se pose de savoir si Larbi pourra opérer à Monaco. Ce n'est pas sùr du tout, car les dirigeants olympiens ne veulent pas "claquer" pour une longue période, leur brun et précieux intérieur.

Voilà pourquoi on risque de ne pas assister à la rentrée de Larbi au stade Louis II

M.G.

 

 

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