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Résumé Le Provencal

du 07 décembre 1953

 

Andersson absent, SAINT ETIENNE fait le forcing une

mi-temps, mais l'O.M., accrocheur, sut préserver le match nul

Angel et Johansson, une nouvelle fois étincelants

(De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE)

SAINT-ETIENNE. - L'O.M. a fait match nul à Saint-Étienne.

Ce résultat brutal est là, que nous avions prévu, et que Snella, l'entraîneur de l'A.S. stéphanoise a été heureux d'enregistrer encore qu'il estimait, en fin de match que son équipe aurait mérité davantage au score, au terme des quarante-cinq premières minutes.

Andersson n'était pas la !

L'A.S. Saint-Étienne s'était présenté dans la formation annoncée. A l'O.M., Andersson n'était pas là. 14.533 spectateurs poussèrent, à l'annonce de l'équipe marseillaise, un soupir de soulagement en même temps qu'un "Oh !" de dépit.

Andersson n'était pas là... Cela représentait tout un programme pour ceux qui viennent autour d'un stade en espérant voir généralement gagner leur équipe, aussi pour assister à du spectacle.

Or le spectaculaire Andersson se trouvait dans les tribunes. Rustichelli, l'autre avant, réputé puncheur de l'O.M. n'avait même pas prit le départ de Marseille.

Saint-Étienne été net favori, lorsque Guidoni donna, à 14h30 précis, le coup d'envoi.

Ferry et Domingo

Le départ du match était à prévoir rapide, par la volonté des hommes de Snella.

Il le fut, en effet, et dès le début, Angel fut mis à contribution par des essais de Foix, Nyers et Collados.

L'équipe locale, animé par Thierry et Domingo, jouait son quart d'heure ; un quart d'heure fantastique qui dure généralement... cinq minutes et qui se prolongea, hier, jusqu'à la mi-temps.

L'O.M. se méfia comme la consigne lui en avait été donnée. Il se méfia si bien parvint parfois à contre-attaquer par la gauche ou Gouthereaud justifiait les espérances placées en lui par ceux qui s'étaient attachés les services.

Guidoni, en embuscade, tentait parfois de partir, mais le garde du corps de l'avant-centre olympien s'appelait de Cecco, qui, comme Wicart, vis-à-vis de Gouthereaud, se confirmait impeccable. Les Stéphanois occupaient le terrain.

"Collados ! Collados !" criait le public à l'adresse de l'ailier gauche.

Devant Saint-Étienne et ses ailiers entreprenants, Angel garda ses filets vierges.

C'était, au repos, une performance.

Il fallait que les "blancs" la renouvellent au cours des quarante-cinq minutes, car leur but était le match nul. Un bus qui n'était pas inavouable étant donné l'absence d'Andersson et celle de Rustichelli.

A la reprise, pourtant, le match nul fut égal.

Toujours sous l'impulsion de ses demis, le onze de Snella se rua à l'attaque, mais plus le temps passait, plus l'imprécision des attaquants au maillot vert et blanc se précisait.

Même Ferry s'empêtrait dans d'inutiles fioritures.

Et l'O.M., réaliste, failli réussir l'impossible.

Il restait huit minutes à jouer. Mercurio en position d'ailier gauche, échappe à Wicart et centra. La balle parvint jusqu'à Guidoni qui, surpris ne put la reprendre correctement à 5 mètres d'Abbes.

La chance marseillaise était passée.

Saint-Étienne reprit sa chevauchée : une chevauchée entrecoupée par des arrêts de Scotti et des balles de Georges Dard, des déplacements de jeu de Belver ou des "tackles" de Johansson qui, depuis longtemps, avait pris la mesure de Nyers.

On s'acheminait vers le match nul. Il se réalisa à la grande joie de Roessler et de ses hommes, mais il fallait être scellé par un haut fait dû au portier marseillais.

Angel, le tabou

Nous étions à trois minutes de la fin. Sur coup franc siffler contre l'O.M., à 20 mètres de ses filets. Angel vit, tout à coup une balle tirée de près par Nyers. On crut au but, mais remarquable de décision, le portier olympien se détendit horizontalement sur sa droite et détourna la balle du poing en corner.

Il sembla des lors impossibles d'Angel puisse être battu.

La fin du match devait être favorable aux "blancs" tactiquement parlant.

La balle quittait les pieds de Salem, pour aller dans ceux de Scotti, de Mercurio ou de Belver qui dans la monopolisèrent, sans qu'un stéphanois puisse s'en rendre maîtres.

C'était élégant (mieux que le désagréable jeu de touche) pour gagner du temps.

Lorsque l'arbitre siffla le trille final, l'allégresse régnait dans le camp marseillais, une allégresse très compréhensible, à laquelle répondait une semi-satisfaction des locaux qui ne surent jamais exploiter les plus nombreuses occasions de conclure qu'ils se créèrent.

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Bons débuts de Guidoni et Goutheraud

Angel a, une nouvelle fois fourni une grande partie. Son rôle était ingrat sous l'avalanche stéphanoise qui se manifesta surtout en première mi-temps.

Nous avons pourtant, particulièrement admiré le portier olympien dans son intervention qui, à trois minutes de la fin, sauva le match nul.

Angel s'impose de plus en plus sur le plan national.

La tâche des arrières fut ardue face à deux ailiers entreprenant au plus haut point.

Salem, devant Foix, parut plus à son aise que Gransart opposé à Collados.

Une nouvelle fois, Johansson prit nettement le pas sur son vis-à-vis, en l'occurrence Nyers, rapidement désarçonné par le policeman suédois.

Chez les avants, Guidoni confirma ses réelles qualités. Elles ne purent s'épanouir dans un sens favorable à son équipe, parce qu'il fut dépassé par les événements. Il était, le successeur d'Andersson et pour un gosse de vingt ans, encore amateur, la charge était lourde on en conviendra.

Goutheraud tenta sa chance, mieux en première mi-temps qu'en seconde.

Mercurio travailla énormément.

Scotti joua les "tacticiens" (c'était difficile hier), et Dard fut... Dard. Ce qui est tout dire.

Bonne rentrée

de Nocentini.

Nous avons gardé pour la fin les demis-ailes. Leur tâche (défensif et presque uniquement défensive) fut ingrate. Belver, comme Nocentini, accomplirent avec une application habituelle chez le premier, et qui nous fit retrouver le second avec plaisir.

Mais le match nul réussi à Saint-Étienne, et l'oeuvre collective de l'O.M.

J.P.

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CE QU'ILS DISENT

Explosions de joie à l'O.M.

SAINT-ETIENNE. - Nous avons suivi le match en compagnie de Gunnar Andersson qui ne cachait pas son espoir en un résultat nul.

Combien de fois le "canonnier" marseillais quitta-t-il la tribune de presse pour ce réfugier dans le vestiaire ? Nous ne les avons pas comptées.

Lorsque la fin de la rencontre survint, il n'était plus à nos côtés. Nous le retrouvâmes plus tard au milieu de ce qui aurait pu être ses coéquipiers du jour.

Où Reims (à Reims) et Bordeaux avaient échoué, l'O.M. venait de réussir à moitié sans Andersson ni Rustichelli.

L'entraîneur Roessler ne nous cacha pas sa joie : "Tous ont fait leur devoir car j'avais donné de strictes consignes. Elles ont été suivies à la lettre. Le match nul est mérité, je crois."

Scotti se plaignait d'une douleur à la cuisse gauche, mais sa joie était grande : "Je pense qu'avec Gunnar en possession de ses moyens, nous aurions gagné aujourd'hui", regrettait-il mais le match nul et une belle performance.

Mercurio estimait Ferry à sa juste valeur : une valeur qui s'effrita au fil des minutes, devant le bloc défensif marseillais. Un bloc, qui provoqua la chute de l'Idole stéphanois.

Satisfaction mitigée

à Saint-Étienne

Jean Snella n'était pas déçu, ou du moins à peine l'était-il.

Nous pouvions gagner en première mi-temps, nous disait-il, je reconnais que Marseille a une belle équipe.

Ferry, de son côté n'était pas très content de ce qu'il considérait comme une demi-défaite, il expliquait : "Bien sûr, nous avons pris un point. Mais nous jouions chez nous. Nous n'avons pas su faire courir les défenseurs marseillais".

C'est bien l'O.M. qui, au stade Geoffroy Guichard a remporté une demie victoire.

J.P.

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GUNNARD ANDERSSON :"J'aime mieux être sur le terrain"

L'avant-centre de l'O.M., de jouer. Le comité des Cinq, représentée par MM. Blanco et Maria l'en dissuada.

Le Comité... restreint a eu raison. C'est notre opinion, malgré la balle de match manquée par Guidoni à huit minutes de la fin. Mais Andersson est un pénible spectateur lorsque joue son équipe.

Il était tantôt livide (Angel en danger) ou rose de joie (Abbes en danger à son tour) ; puis il disparaissait.

Il nous rappela Georges Bayrou.

Anonyme, au milieu de la foule, Andersson nous confia à la fin du match : "J'aurais moins souffert sur le terrain même avec une talonnade."

J.P.

 

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