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Résumé Le Provencal

du 18 mai 1953

 

PONCET stoppe un penalty

et l'O.M. impeccable en défense

tient ROUBAIX en échec (0-0)

(De notre envoyé spécial : Augustin CHARLET)

LILLE (C.P.) - Les Marseillais se doutaient bien que qu'ils trouveraient devant eux, à Roubaix, onze hommes animés des intentions les plus louables en vue d'un maintien redevenu possible en Division Nationale, à la suite de leur victoire sur le Racing de Paris. Les faits ont confirmé ces dispositions d'esprit et c'est grâce à la perfection de la défense si l'O.M. s'en est tiré à si bon compte.

L'entraîneur Roessler, qui avait prévu, un peu de choses près, comment le match se déroulerait, mérite de chaleureuses félicitations, comme ses joueurs d'ailleurs, d'avoir appliqué ses consignes, ce qu'il avait commis l'erreur de ne pas point le faire il y a un an.

Dès le début du match, on s'aperçut qu'il serait à peu près impossible au trio de pointe marseillais avoir raison du trio défensif du C.O.R.T. Giannelli avait pris le pas sur Moreel avec une autorité telle que l'ailier marseillais fut contenu du début à la fin. Andersson, livré à lui-même, trouver devant lui un Delepaut, des meilleurs jours, et Rustichelli, un peu plus à l'aise devant Colliot, avait toujours à ses trousses l'infatigable Berthe.

Les Marseillais, très tôt, se bornèrent donc à protéger leurs arrières laissant à Andersson le soin d'effectuer une percée de temps en temps. On peut dire que la plus grande partie de la seconde mi-temps se joue dans le camp des visiteurs, qui nous donnèrent une éclatante démonstration du jeu défensive, sans jamais adopter cette tactique détestable qu'on appelle le "béton". Le jeu demeura attrayant, passionnant même, et on se posait sans cesse la même question : le C.O.R.T. finira-t-il par passer ?

Il était à 3 minutes de la fin et ils n'y étaient pas encore parvenus quand Poncet provoqua un penalty qui devait décider du sort du match. Gianessi le tira dans les mains du portier marseillais et tout fut ainsi consommé. Les Roubaisiens perdaient un point qu'ils avaient vaillamment tenté d'obtenir. Mais les défenseurs marseillais, parmi lesquels Gransart, Rossi et Scotti s'étaient distingués le plus, avaient bien mérité de leur club, tout comme Roessler, avec qui nous eûmes une explication loyale après avoir évoqué le souvenir du match de mars 1952.

"Notre tâche sera plus facile aujourd'hui lui avons-nous dit, étant donné que vos hommes vont observer scrupuleusement la tactique que vous avez choisie."

Roubaix attaque

Le stade est comble quand les Marseillais pénètrent les premiers sur le terrain, chaleureusement applaudis.

Le sol est excellent, le temps très chaud.

C'est le C.O.R.T. qui engage d'entrée par Boury, mais Poncet se distingue aussitôt sur les balles hautes, comme il le fera plus tard sur balles basses.

Le jeu est serré, sans marquage excessif. Pourtant il demeure tout à fait correct jusqu'au bout.

La pression nordiste dure 10 minutes et c'est Tivoli, sur passe de Moreel, qui met le premier Da Rui à l'ouvrage, d'assez loin d'ailleurs.

La tactique adoptée par Da Rui et ses camarades et la défense complique singulièrement le travail des avants marseillais.

Le portier du C.O.R.T. se distingue sans cesse et les contre-attaques qu'il provoque semblent dangereuses au départ, mais les avants sont assez lents et les défenseurs marseillais d'une vélocité extraordinaire. Sur shot de Vandervelde, tandis que Poncet est menacé d'être battu, Gransart, remarquable d'adresse, sauve sur sa ligne. Puis Puceard shoote au-dessus de la latte et enfin Boury et Nino échouent également.

L'O.M. domine en surface, que sera la deuxième mi-temps ? En deux ou trois fois seulement, Da Rui sera alerté par des shoots de ses adversaires, ses interventions étaient plus souvent fait en accord avec ses partenaires.

On voit successivement Scotti sauver de la tête, Boury mettre de peu à côté, de même que Colas.

C'est à la 15e minute que l'O.M. passe à côté de la défaite une première fois ; un shoot violent de Puccard s'écrasant sur le poteau alors que Poncet était irrémédiablement battu. On voit à ce moment dix marseillais en défense, seul Andersson demeurant à son poste en guetteur. Trois ou quatre fois encore, Poncet est mis à contribution sans que les Roubaisiens obtiennent le bénéfice qu'ils attendent.

Jamais les défenseurs marseillais ne s'attardent dans leur zone de réparation et ils exploitent habillement tous les moyens normaux pour se dégager, tant et si bien que le match garde beaucoup d'attrait.

On est à trois minutes de la fin quand Rossi, qui a subtilisé la balle à Colas, s'efforce de la passer à Poncet. Ce dernier la rate et Colas la lui subtilise. Ce que voyant, le portier marseillais bloque son adversaire aux jambes ; penalty indiscutable dont Gianessi rate la transformation.

Ce sont douze hommes heureux qui rentrent au vestiaire tandis que les spectateurs et les Cortistes, tout en jouant la correction de leurs adversaires, n'en accusent pas moins le sort d'avoir été si peu en leur faveur.

 

 

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