OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 11 mai 1953

 

 

NIMES (handicapé) subit la loi de l'O.M. réaliste et entreprenant

Menés au repos (2 à 0) les Gardois

donnèrent l'impression de pouvoir égaliser

après le but de Carrier, mais...

...Andersson leur porta l'estocade (4-1)

ALLEZ donc faire des pronostics ! Sur la foi de leurs récentes performances (et aussi de leur excellent classement) les Nîmois avaient été sacrés grands favoris à une assez large majorité de leur match contre une équipe marseillaise dont on redoutait un peu après ces deux échecs consécutifs.

Portant l'O.M. a gagné et bien gagné puisque les "Crocodiles" ont baissé pavillon sur un score de 4 à 1, qui se passerait presque de commentaires si le onze de Pierre Pibarot n'avait pas été victime des impondérables, sous la forme d'une blessure de son arrière droit Jelonek, survenu dès la 6me minute de jeu.

Il faut bien dire en effet sans qu'il soit question de diminuer le mérite des hommes au maillot blanc, que Nîmes joua pratiquement tout le match à dix, Jelonek, qui était rentré un moment au poste d'ailier droit, avant définitivement quitté le terrain quelques minutes avant la mi-temps.

Désorganisée et amoindrie, la formation gardoise le fut indiscutablement, puisque son capitaine, Kader Firoud fut contraint de passer arrière, tandis que Constantino devint demi et que l'attaque fut réduite à quatre éléments.

Et si la performance du Stade-Vélodrome ne fut pas celle qu'on attendait, on lui accordera tout de même quelques circonstances atténuantes.

Les mérites de l'O.M.

Ceci n'enlève rien cependant au mérite des hommes de Roessler qui, avec beaucoup de réalisme, ont fait ce qu'il fallait faire pour battre l'adversaire tel qu'il se présentait.

Personne ne pourrait affirmer en effet qu'il n'aurait pas triomphé même si Nîmes avait disposé de tous ses atouts.

Bénéficiant de l'aide du vent, ils eurent l'initiative des opérations en première mi-temps, mais ils n'ouvrirent le score (de façon assez heureuse d'ailleurs) qu'à la 38me minute, par l'intermédiaire de Lanfranchi puis quelques instants avant le repos, Rustichelli marqua de la tête un but habilement amené par le clairvoyant Scotti.

Un peu sévère, peut-être, compte tenu de la longue résistance nîmoise, l'écart de deux buts à la mi-temps, récompensait davantage l'opportuniste de l'O.M. que son habilité manoeuvrière.

Au demeurant, cette première moitié de la rencontre n'avait été que d'une qualité moyenne tant dans le domaine technique que sur le plan de la combativité des joueurs.

Ce derby sentait le match de fin de saison !

Fort heureusement, l'intérêt du débat devait aller crescendo de la reprise à l'ultime minute, si bien que le public se retira sur une impression favorable.

On le doit au magnifique courage des Crocodiles qui allèrent généreusement à la bataille et firent l'impossible pour redresser la situation.

On le doit aussi aux Marseillais dans les remarquables contre-attaques semèrent la panique dans le clan nîmois. On le doit enfin au but marqué par Carrier à la 73me minute qui, en ramenant la marque à 2 à 1, laissa entrevoir aux visiteurs la possibilité d'égalisé.

Alarcon le "banderillero"

Longtemps, on crut à cette éventualité (Nîmes ayant d'ailleurs été assez chanceux sur un tir violent d'Andersson renvoyé par la transversale) et lorsqu'à la 84e minute, Poncet détourna brillamment un bolide d'Ujlaki se fut peut-être là le tournant décisif du match.

En effet, une minute plus tard Alarcon, qui avait déjà placé de nombreuses banderilles à la défense nîmoise sous la forme d'excellents services en profondeur, adressés à ses avants de pointe "trouva" enfin Andersson.

Lancé dans des conditions quasi idéales le canonnier suédois n'eut alors aucune peine pour estoquer l'infortuné Thuillier.

Nîmes avait irrémédiablement perdu tout espoir.

Jacques PONS

----------------------------

LES BUTS

SEUL, DARD N'A PAS MARQUE

 

Le dernier derby de la saison au Stade Vélodrome bénéficie d'une température clémente et quand M. Bureloux appelle et deux équipes, une bonne chambrée (15.000 spectateurs) garnit les tribunes. Nîmes présente la formation annoncée. Comme on s'y attendait, l'O.M. a des modifications, Mesas est remplacé par Lanfranchi, Moreel laisse sa place à Dard.

Dès le début Jelonek est touché dans un choc involontaire avec Dard. Il se met à boiter. Il y a 8 minutes de jeu ! Firoud passe arrière droit, Constantino demi-aile. Les deux formations jouent au petit trot sans forcer.

Constantino centre dangereusement sur Abderrazak qui fait un heading. Poncet envoie le cuir en corner (28e minute) : dans un choc avec Golinski, Alarcon reste étourdi quelques minutes. On note un faible tir d'Andersson. Puis Scotti lance son attaque. Lanfranchi démarre au centre, la défense adverse est médusée. Thuillier sort pour dégager au pied, mais la sphère pénètre dans la cage (36e minute).

O.M. 1 - Nîmes : 0

Avant la pause, Scotti, se trouvant en position d'ailier gauche, envoie une balle en cloche qui est reprise de la tête par Rustichelli. Ce dernier ne laisse aucune chance à Thuillier !

O.M. 2 - Nîmes : 0

A la reprise Jelonek est resté aux vestiaires. Nocentini souffre de son côté gauche. Les Marseillais mènent des opérations. Rustichelli, Dard, Andersson, tour à tour mettent en danger le gardien des "Crocodiles". À la 63e minute, Andersson décoche de 10 mètres un bolide. Il est repoussé in extremis ! Trois minutes plus tard, Alarcon score, mais il y a hors-jeu d'Andersson.

Puis Nîmes réagit vigoureusement sur une passe d'Abderrazak ; Carrier, de la tête, trompe Poncet (71e minute).

O.M. 2 - Nîmes : 1

Un bolide d'Andersson (78e minute) s'écrase sur la transversale. Carrier rate l'égalisation. À la 84e minute, Alarcon s'échappe, adresse le cuir dans le trou à Andersson qui feinte et marque dans le coin droit.

O.M. 3 - Nîmes : 1

Corner pour l'O.M., Dard le tire habilement. Alarcon reprend la balle est d'une talonnade score encore !

O.M. bat Nîmes par 4 à 1.

----------------------------

CE QU'ILS DISENT

PIERRE PIBAROT

"Pas commode de tenir à dix"

L'entraîneur Roessler pour une fois arborait un sourire : "Ce qui me fait plaisir, nous a-t-il dit, c'est qu'il n'y avait pas de fainéant aujourd'hui dans l'équipe ! Ils ont tous cravacher !"

Roberto Alarcon sous la douche, nous déclara : "Je crois que la rentrée a été honorable".

Gaby Rossi : "Me revoilà dans le bain ! J'ai pris confiance au fil du match..."

Lanfranchi ajoutait : "Nous avons gagné, c'est le principal. Ne cherchons pas la petite bête !'"

Poncet s'exclamait à son tour : "Nous avons tous fournis un match courageux !"

Mesas regrettait : "Je pense que mes copains auraient pu réussir d'autres buts !"

Les Nîmois faisaient grise mine, on le cause conçoit aisément.

Pibarot tout en ferment un flacon d'éther dit : Ah ! vous savez à dix, il n'est pas commode de tenir le coup !"

Le président Chiariny commentait le match : "A mon avis la défaite est trop lourde ! Nous ne méritons pas un tel score !"

Kader Firoud se lamentait : "C'est un jour à marquer d'une pierre noire et Golinski surenchérissait : "Nous perdons deux points précieux et surtout notre jeune espoir Jelonek sur qui nous comptions beaucoup pour l'avenir !"

----------------------------

A l'O.M. : SCOTTI, ALARCON, ROSSI

A NIMES : Golinski, Constantino, Carrier

CHEZ les Marseillais, aucun élément n'a été très médiocre.

Poncet dans les bois se signala en plongeant dans les pieds de Carrier et sur un essai d'Ujlaki.

Gransart continut son opposant direct mais ses dégagements manquèrent de netteté. Salem ne renouvela pas ses précédentes prestations. Au 2me half, il hésita sur son rôle à tenir.

Nocentini fut courageux et sa blessure certainement l'empêcha de se mettre en relief.

Après une très longue absence, Gaby Rossi a effectué une rentrée méritante. Il "boucla" impeccablement Andrada et opéra avec beaucoup d'autorité.

Scotti surveilla de très près inquiétant Ujlaki, il s'efforça à construire et de coordonner les assauts.

Rustichelli, volontaire, réussit de rapides percées qui trouvèrent Campo.

Lanfranchi, toujours très actif, apporta une belle contribution à la victoire.

Andersson, comme à Nice, fut poursuivi par une insigne malchance.

Alarcon, par ses services "royaux" et son labeur surpris agréablement.

Dard fut plus entreprenant qu'à Nice, il eut des passages de "vif argent".

Les Nîmois, eux, ont souffert de leur handicap numérique.

Thuillier manque d'expérience mais il stoppa des tirs difficiles. Kader Firoud n'a plus sa vélocité d'antan mais ses dégagements sont précis. Campo fut plutôt effacé.

Constantino, bon technicien, s'efforça de s'adapter à un poste inconnu pour lui.

Golinski fut le plus brillant de la défense des "Crocodiles", il ne lâcha pas Andersson.

Laffont ne fut pas mauvais dans le domaine offensif.

Ujlaki, excellent tripoteur, ne força pourtant pas son talent.

Andrada fut décevant, il ne manifesta pas un énorme brio.

Abderrazak courut beaucoup mais il se montra parfois brouillon. Carrier, le plus incisif de l'attaque, pêcha par l'imprécision de ses tirs.

Le titre de "Dauphin" a sans doute passé sous le nez des... Nîmois à Marseille

 ----------------------------

Les Crocodiles ne deviendront pas... des dauphins !

Ce match O.M. - Nîmes n'a pas perdu ses couleurs habituelles. Trois mille Nîmois et quelques onze mille Marseillais se présentent au stade.

* * *

C'est une petite anecdote familiale que nous vous offrons tout d'abord, un petit drame banal anodin.

À leur H, au moment où les premières têtes des joueurs de Nîmes émergent au-dessus de la sortie du tunnel, un père s'exclame en s'adressant à son fils : "Tiens voilà les Crocodiles !" Et le gosse écarquille ses yeux cherchent vainement.

Caprice... pleurs, fessée et cette demande tellement justifiée : "Papa je veux voir de vrais crocodiles !"

* * *

Les Crocodiles nîmois - c'est un supporter de là-bas qui nous a apporté cette petite histoire - ont, paraît-il, eu de fortes émotions avec de vrais crocodiles, lors de leur dernier voyage en Afrique Noire.

Un accompagnateur eut même cette réflexion empruntée à Napoléon : "En amour la plus grande victoire c'est la fuite"

* * *.

Un garçon de quelque 12 printemps avait déployé devant lui les pages sportives du "Provençal"... (bien sûr !...). Il tient ce raisonnement à ses camarades ce raisonnement mathématique par l'absurde et qui donne ma foi, une égalité assez drôle.

C'est le titre d'un "papier" d'un de mes camarades qui fut l'occasion de tels calculs.

Ce titre était ainsi conçu : "Les Nîmois veulent retrouver leur place de Dauphin".

Le garçon remplacé "Nîmois" par "Crocodiles" dans leurs phrases dans cette phrase et arrivait ainsi à conclure que la famille des sauriens désirait une métamorphose pour appartenir à la famille des cétacés.

* * *

Sensation ! Timmermans le talentueux, le scientifique le racé, le seul, l'unique occupait une place sur le banc réservé au soigneur. Invraisemblable mais vrai, il représentait le remplaçant N.1. Un dirigeant me dit le plus sérieusement du monde : "C'est une victime de la loi des 3 étrangers".

Et dire qu'Andrada bénéficie de cette loi !

* * *

Poncet reçu quelques coups de sifflet à son entrée sur le stade. Il ne donna pas l'impression de s'émouvoir pour autant. Il eut des arrêts splendides.

* * *

À la 5me minute Dard se précipita sur une balle et dans un effort désespéré, devança Jelonek. Ce dernier mis trop d'ardeur... irrégulière. Il écopa d'un beau coup franc et il se blessa. Son rôle fut celui de figurant jusqu'à la mi-temps et ne revient plus après la mi-temps.

Il y a un dieu des sports !..

* * *

Un gag digne d'un film américain ! Alarcon et Golinski convoitent un ballon qui descend en chute libre (à une vitesse uniformément accélérée). Ils synchronisent leurs sauts, puis leur chute. Avec un ensemble touchant les deux footballeurs se frotte énergiquement leur tête et sont à moitié groggy.

* * *

"Il lui manque toujours un mètre sur la balle à Rustichelli" constata amèrement un supporter de l'O.M., lequel bondit sur son siège, lui envoya des baisers quand il marqua le but de la tête.

Foule versatile !

* * *

"Ce ne sont pas des crocodiles. Ce sont des coquelicots !" s'écria un supporter gardois déçu. Et comme pour expliquer le rythme lent adopté par les Nîmois, il chantonna ce nouveau refrain qui fait fureur : "Les myosotis et puis les roses ce sont des fleurs qui disent quelque chose, mais pour rimer le coquelicot n'aimer que ça, faut être idiot !".

* * *

En deuxième mi-temps les buts défendus par Thuillier étaient soumis, pendant cinq minutes à des tirs puissants de Rustichelli, Andersson, Alarcon et Lanfranchi. Thuillier repoussa ces assauts avec un calme olympien et ...une chance inouïe.

* * *

Alarcon servit impeccablement dans le "trou" le maître canonnier Andersson. Ce fut un but. Deux minutes après, sur un corner de Dard, Alarcon très décontracté, inscrit un nouveau but... avec son talon.

C'est terminé. Les Crocodiles ne deviendront pas... des Dauphins !

André HATCHONDO

----------------------------

IBRIR : "Les Olympiens ont accompli une jolie performance !"

Abdou Ibrir, le bras en écharpe, assistait au match O.M. - Nîmes et il nous confia ses impressions en ces termes : "Les matches contre les "Crocodiles" sont toujours difficiles ! Mes camarades ont accompli une jolie performance même en tenant compte de la blessure de Jelonek !

Ibrir, qui a été examiné par le docteur Luccioni espère être déplâtré dans une dizaine de jours.

  ----------------------------

Jeloneck : genou déboîté

Nocentini : Déchirure musculaire

Dans un choc avec Dard, la jambe de Jelonek porta à faux et en tombant, Gardoise se déboîta le genou. Il ne rentra pas à la seconde mi-temps, car son genou "flottait".

Devra-t-on l'opérer du ménisque ? C'est une hypothèse fort probable ! Mario Nocentini n'était pas en pleine possession de ses moyens. En sautant, il s'est fait une déchirure musculaire (dite de l'oblique)

   ----------------------------

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.