OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 12 septembre 1952

 

Sans son puncheur n1 le onze de Roessler ne pouvait vaincre

BORDEAUX A MERITE LA VICTOIRE

Préparée par GALLICE et DE HARDER

Les buts encaissés représentant un strict minimum

(de notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE)

BORDEAUX (par téléphone) - La température est idéale (temps clair, légère brise) lorsque les équipes de l'O.M. et les Girondins pénètrent sur le stade municipal de Bordeaux.

Il est 17 heures et le public peut être évalué à 10.000 personnes.

Il va de soi que les locaux (de l'entraîneur André Gérard jusqu'aux plus humble supporter, en passant par le Comité directeur) ont accueilli la nouvelle de l'absence de Gunnar Andersson avec une joie bien légitime.

L'O.M. qui avait amené Michel Pibarot, s'apprête à laisser Robin sur la touche, pour se présenter au départ avec la formation suivante :

Poncet ; Gransart, Salem ; Pibarot, Johansson, Scotti ; Dard, Lanfranchi, Nocentini, Mercurio, Mesas.

Nous avons la très nette impression que le jeu de dédoublement va être de mise, plus encore que si Andersson était là.

Les Girondins, également handicapé par de nombreuses indisponibilités opposent à l'O.M. : Bernard ; Garriga, Mérignac ; Gallice, Blaczeryk, de Kubber ; Wosniesko, Kargu, Audebert, Pelazzo de Harder.

Une nouvelle affaire Gallian

Et voilà que Michel Pibarot a oublié à Marseille ses papiers d'identité. Les girondins sont intraitables. Comme Gallian à Angers, avec Marseille II, en août 1949, Pibarot va se rhabiller et laisser sa place à Robin.

Le dit Robin devient (qui l'eut cru il y a quelques années) avant-centre de l'O.M. et il met en jeu à 17 heures exactement.

Poncet à l'ouvrage

S'en tire avec honneur

Le début va être à l'avantage de Bordeaux. Et Poncet doit bloquer un tir du jeune avant-centre Audebert, puis mettre en corner (avec l'aide de la transversale) un autre remarquable essai de René Gallice, qui a fait une très intelligente montée offensive.

Sur le renvoi, Bernard planche devant Dard, puis Kargu tire à côté. Le jeu est mobile, comme ont pu le constater à la lecture de ces diverses phases.

À la 13e minute, de Harder aux prises avec Gransart, s'en tire en obligeant l'arrière marseillais à mettre en corner. Il tire lui-même le corner de si belle façon que la défense olympienne en concède immédiatement un autre.

Pression girondine

Au quart d'heure, Bordeaux a eu l'avantage territorial. À peine le quart d'heure est-il passé que la pression girondine s'accentue. Poncet dégage du poing un long tir plongeant, malgré la charge d'Audebert, puis le diabolique de Harder, servi par de Kubber oblige le même Poncet à plonger.

Par Lanfranchi, Dard en position d'avant-centre, l'O.M. se donne de l'air et le jeune Bernard sort au-devant de Georges.

En somme, avec Robin, qui distribue le chef de poser en bélier, l'O.M. a contenu Bordeaux et s'apprête à atteindre le repos avec ses filets inviolés.

La demi-heure, le rythme du match avait baissé de ton, mais, tour à tour, Audebert, dont le tir est stoppé par Kargu, puis Mesas, font remonter la fièvre.

Le gardien girondin est heureux de conserver le contrôle du cuir, en plongeant devant l'ailier gauche marseillais.

Une belle combinaison Dard-Robin-Dard permet à Bernard de se signaler, juste après que Gransart et concéder à Pelazzo le quatrième corner.

Bordeaux ouvre le score

Il est dit pourtant que les Girondins verront leurs efforts récompensés.

L'arrière central Blaszek sert Pelazzo de remarquable façon. L'ailier gauche s'avance de quelques foulées en se rabattant légèrement, puis tire au but. Le soleil couchant trompe Poncet et la balle plongeante pénètre dans les filets marseillais.

Dès la remise en jeu, c'est la mi-temps.

----------------------------

REFLESIONS

à l'entra'acte

Dire que les Girondins ont "volé" leur avance d'un but serait exagéré, mais on doit à la vérité de remarquer que Poncet, qui s'est distingué, ne méritait pas d'être battu... par le soleil, plutôt que par Pelazzo, dont le shoot n'avait rien de terrifiant.

Scotti a opéré demi droit, sûrement parce que dès le coups d'envoi De Harder a permuté avec Pelazzo, et le capitaine olympien a eu besoin de toute sa clairvoyance pour enrayer l'action de l'extraordinaire Hollandais aux cheveux rares

Il semble difficile pour l'O.M. de remonter ce handicap d'un but, car les shooteurs manquent, et le trio Garriga, Blaszeyk, Mérignac est fort à son aise.

Bordeaux assoit son succès

À la reprise Audebert joue ailier ; Wozniesko inter ; Kargu avant-centre.

Pour un moment (48e minute), Wozniesko redevient ailier, et son centre remarquable est mis en corner par Johansson.

Bordeaux est reparti en trombe, et Poncet met en corner, au prix d'un beau plongeon, un tir de Kargu.

Corner de Salem devant Wozniesko que De Harder tire presqu'à la perfection, au ras de la transversale, mais heureusement (ou hélas, suivant à quel point de vue on se place), au-dessus du rectangle.

Un splendide second but

De Harder est servi par Gallice qui file sur la droite, poursuivi par Johansson. Mais le Hollandais, vraiment éblouissant, parvient à donner en retrait à Audebert très intelligemment rabattu au centre. Son tir ne pardonne pas, et à la 58e minute, il inscrit le second but sur lequel Poncet ne peut absolument rien.

Il semble que si l'O.M. a nourri quelques ambitions, elles viennent d'entrer dans le domaine du passé.

Le handicap de deux buts et trop lourds, d'autant plus que les hommes de Gallice ne se relâchent pas.

Le même Poncet détourne un splendide shoot de Kargu, venu de la gauche, qui bloque en plongeant un coup franc tiré du coin des 18 mètres par Garriga pour réparer une faute (douteuse) de Johansson, sur Audebert.

Nouveau plongeon de Poncet sur tir du même Audebert.

Il reste 8 minutes à jouer, et Bordeaux absolument décontracté, donner la situation, obtenant quatre corners consécutifs. Jusqu'à la fin, Bordeaux maintient son ascendant et la défense olympienne peut s'estimer heureuse et fière d'avoir limité à deux buts les dégâts.

----------------------------

Les Bordelais supérieurs

Bordeaux a mérité sa victoire que Gallice et De Harder préparèrent. Ils furent les hommes de base de la formation girondine, qui, il faut le dire, fut nettement supérieure à l'O.M. où la défense supporta le poids du match.

Malgré le premier but, James Poncet mérite des éloges, car il para, ou détourna une multitude de shoots.

Avec lui, le trio Gransard - Johansson - Salette (le premier surtout) fit preuve d'une réelle autorité. Les deux buts encaissés représentent bien, répétons-le, un strict minimum.

Devant, ce fut moins bien, et les tirs furent rares, malgré la bonne volonté de tous.

L'O.M. ne pouvait vaincre, hier, à Bordeaux, sans son puncheur numéro 1.

----------------------------

GALLICE :

"Dans notre malheur nous avons eu de la chance"

BORDEAUX - Nous avons retrouvé l'ex-Olympien heureux de la victoire de l'équipe qu'il commande.

Il nous a dit " Malgré les absences de Swialek, Meynieu, Astresses, Doyes nous avons vaincu, et je dois reconnaître que l'O.M. était handicapé sans Andersson et Moreel".

Gallice nous a avoué qu'il continuerait à jouer tant qu'on aurait besoin de lui aux Girondins. Il a ajouté malicieusement : "Avec ma "manière économique" ça peut durer encore longtemps.*

Pour le plus grand bien de son équipe, est-il besoin de le préciser, car Gallice a été hier à la base du succès local.

J.P.

 ----------------------------

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.