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Résumé La Marseillaise

du 26 mai 1952

 

Devant un Nice déchaîné, l'O.M.

s'est battu mais a dû s'incliner

(De notre envoyé spécial P. ANDREIS)

L'Olympique Gymnaste Club de Nice est champion de France. Ce titre n'est pas usurpé, il est amplement mérité. Hier, sur la pelouse du stade Léo Lagrange, les vainqueurs de la Coupe ont joué en champions, pratiquant un jeu collectif, les Niçois ont dominé une équipe marseillaise qui s'est battue avec coeur, mais ne pouvait endiguer les assauts des impétueux Aiglons.

Le carré magique constitué par Bonifaci, Belver, Carniglia et Carré a construi au milieu du terrain un football intelligent et précis. En vain, les défenseurs marseillais ont tenté de repousser les assauts niçois. Gransard, Salem, Abder, Scotti et Lanfranchi attaquaient toutes les balles, mais après une légère pause, le cuir revenait vers les buts olympiens. De l'avis unanime, Nice a joué l'un de ses meilleurs matches, il lui a fallu cependant cravacher pour vaincre. Les Aiglons qui ont terminé à 10 (Courteaux blessé à 15 me minute) ont vaincu avec panache et le score aurait pu être beaucoup plus large si les avants niçois n'avaient pas lâché des balles faciles.

UNE MAIN QUI A FAILLI

ARRETER LE MATCH

Le stade Léo-Lagrange a presque fait le plein pour ce match atomique. 21.000 spectateurs emplissent les différentes enceintes de cette véritable cuvette faite pour tout exprès pour le football. Elle est entourée de collines verdoyantes. Le soleil est de plomb. L'atmosphère est surchauffée, le terrain est assez souple à la suite des pluies de la semaine.

Les 1.500 supporters marseillais munis de drapeaux, ne peuvent répondre aux milliers de supporters des Aiglons niçois.

Nice gagne le toss et choisit le vent dans les yeux. C'est l'O.M. qui engage et immédiatement Nice prend la direction du jeu. L'arbitre distribue beaucoup de coups francs. A la 2me minute, Ibrir doit faire appel à toute sa souplesse pour détourner en corner un tir remarquable de Cesari.

Une minute plus tard, un coup franc est accordé à Nice, Gonzales le botte, et une mêlée se produit devant les buts. Gransard écarte de la main, l'arbitre ne siffle pas ce qui déchaîne un beau chahut. Sur la contre attaque qui s'ensuit, Andersson tire de peu à coté. Si le Suédois avait marqué on peut se demander ce qui serait arrivé sur le terrain et dans les tribunes ?

Carre se paie le luxe de contrôler de la main, et l'arbitre pour compenser sans doute son erreur de tout à l'heure, ne siffle pas. Par Andersson, l'O.M. obtient son premier corner à la 10me minute de jeu.

NICE REDUIT A DIX

A la suite d'un choc avec Salem, l'ailier droit niçois, Courteaux est blessé et Nice devra jouer à dix jusqu'à la fin du match ce qui sera pour lui un handicap.

Gransard sauve coup sur coup deux situations dangereuses. Nice est déchaîné et domine nettement. A la 16me minute cependant, une échappée de Dard, servi par Gransart, met la défense niçoise en danger. L'ailier marseillais tire. Domingo part en plongeant et Mesas ne peut reprendre la balle alors qu'il était très bien placé.

A la 18me minute, Mesas et Andersson permutent. La lutte est âpre entre les deux jeunes Cesari et Gransard qui se rendent coups pour coups.

BRENGTSSON MARQUE

LE PREMIER BUT NICOIS

Cesari lancé sur l'aile gauche échappe à Gransard. Il s'enfonce sur les la ligne de corners et fait u centre remarquable. Bengtsson, comme un véritable diable, saute et marque pour Nice un splendide but de la tête à la 39me minute de jeu.

A la mi-temps, les C.R.S. pénètrent sur la pelouse. Ils sont accueillis par les sifflets unanimes qui partent de tous les coins du stade. Les agents qui, le matin, avaient manié avec adresse la matraque, sont vraiment vomis par le public.

NICE DOMINE

ET MARQUE UN SECOND BUT

A la reprise, le jeu est très rapide et toujours à l'avantage des Aiglons niçois qui se complaisent de se repasser la balle en oubliant de tirer au but. La défense de l'O.M. est aux abois. Corners, coups francs se succèdent. Salem, Gransard, Johansson s'accrochent désespérément, mais le jeu revient toujours dans le camp marseillais.

A la 13me minute, Salem gêne Johansson et Carre a la balle. Il s'avance et tire à coté, alors qu'il avait le but au bout du pied. Attaque de l'O.M. à la 15me minute, Firoud intercepte, remonte, le terrain et tire remarquablement des 25 mètres de peu au-dessus, alors qu'Ibrir est battu. A la 28me minute, Meas se fait pénaliser d'un coup franc qui est botté par Carniglia. Pelver reprend ma balle renvoie vers les buts et Carre, démarqué, reprend de la tête et bat Ibrir pris à contre pied.

Nice 2 ; O.M. 0

On note un magnifique tir de Bengtsson sur la barre. Nice, qui a la victoire en main, fait de la dentelle et l'O.M. en profite pour dominer bien légèrement à son tour. Mais ses attaques ne sont pas assez soutenues pour mettre en défense niçoise en danger, Scotti tire, à la 35me minute, un coup franc et Domingo est à la parade et renvoie en avant. Une autre fois Domingo montrera encore son adresse en sopptant à la 41me minute un tir très dur de Scotti et c'est sur une nouvelle ataque niçoise que l'arbitre siffle la fin.

Les Aiglons font un tour d'honneur sous les acclamations de la foule en délire. Les Olympiens eux, regagnent les vestiaires, vaincus et fatigués en pensant au barrage qu'il leur faudra jouer.

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Le carré magique azuréen

animé par BONIFACI

a étouffé l'O.M.

De l'équipe de Nice, il est difficile de citer tel joueur ou tel autre. Tous se sont livrés à fond pour vaincre, mais les trois meilleurs sont sans contestation possible : Bonifaci, roi du terrain, Carniglia et Cesari, qui est véritablement feu follet au précis et subtil qui a souvent pris Gransard en défaut.

La défense n'a laissé aucune chance aux avants olympiens. Firoud et Poitevin en furent les meilleurs.

LA DEFENSE DE L'O.M. A TENU

A L'O.M. tous on droit à être félicités pour leur cran et leur volonté, mais ils ne pouvaient rien contre les Niçois déchaînés. Songez que la défense a dû concéder 12 corners et 40 coups-francs pour parer au danger. Ces chiffres se passent de tout commentaire.

Gransard qui avait affaire à remarquable Cesari a détruit et fut le meilleur défenseur olympien. Salem, de con coté, a déblayé. Abder a tenu Bengtsson, ce qui n'est pas une mince éloge. Scotti, trop occupé à détruire, n'a pu construire le jeu au milieu du terrain ; le rendement de l'équipe s'en est naturellement ressenti. Johansson a nagé devant un Carré désireux de se réhabiliter devant son public. Lanfranchi, à son habitude, a beaucoup travaillé. Alarcon avait Bonifaci comme garde du corps, et le benjamin niçois a flambé, annihilant l'intérieur argentin de l'Olympique. Ibrir n'a pas grand'chose à se reprocher, mais il a lâché quelques balles qui donnèrent le frisson à ses camarades de défense, Mesas et Andersson, malgré de nombreuses permutations, n'ont pu franchir le rideau dressé par Firoud, Poitevin et Gonzales. L'avant centre suédois a eu en première mi-temps deux balles, il les a mal utilisées, shootant à côté. Dard, peu servi au début, ne pouvait rien.

Si l'on compte, les tirs aux buts de l'O.M. et ceux de Nice, on s'aperçoit aussi que la proportion est effarante. Quelque chose comme 6 contre 1.

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du 26 mai 1952

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