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Résumé La Marseillaise

du 12 mai 1952

 

REIMS a battu avec aisance l'équipe marseillaise

en deuxième mi-temps (3-1)

Le glas sonne pour l'O.M.

Le glas a sonné pour l'O.M. ! À présent il n'y a plus d'espoir ! Cette équipe est condamnée à disputer les barrages ! Et à la sortie du stade on entendait un vieil olympien s'exclamer : "Il y a vingt ans que je suis l'O.M. et c'est la première fois que je vois cela !"

Et oui, le club au passé lourd de gloire connaît aujourd'hui l'amertume de la défaite et boit le calice jusqu'à la lie.

Après certaine rencontre, on a pu invoquer avec juste raison une malchance opiniâtre, des décisions injustes de l'arbitre, mais à l'issue de ce choc O.M. - Reims, il n'y a aucune circonstance atténuante à faire valoir. Le team phocéen a été battu et bien battu. Reims l'a dominé dans tous les compartiments.

L'équipe marseillaise ne croit pas en elle, c'est le plus grave reproche que l'on puisse lui adresser. Nous ne dirons pas qu'elle est accablée d'un complexe d'infériorité tournant à l'obsession, mais il est une chose certaine, la formation 1952 ne tient que tant que sa cage est inviolée. Aussitôt qu'on lui marque un but, elle se laisse envahir par un profond découragement et court tout droit à la débâcle.

Nous avons pu le constater à Marseille, face aux champenois. L'O.M. a résisté 45 minutes et sans faire jeu égal, il se comporta honorablement. Mais après 55 minutes - lorsque Kopa eut trompé Ibrir - ce fut la déroute dans le camp provençal. La défense s'affola, n'appliqua plus aucune consigne de marquage et l'on vit devant les bois du keeper marseillais des zones énormes vides de défenseurs. Ce n'était plus qu'un jeu pour les Rémois de s'y engouffrer et de bombarder Ibrir.

Et nous avons l'impression que si les boys de Batteux avaient appuyé sur l'accélérateur, le score aurait pu "s'enfler" davantage !

Reims plus complet

Reims était plus complet, pratiquer un jeu plus spontané, plus coordonné, raison de plus pour les locaux de disputer la balle avec acharnement, virilité, hargne mêmes. Hélas ! Il n'en fut rien. Les Olympiens ont couru dans le vide et surtout ils ont baissé les bras après une trop évidente passivité.

C'était un match qu'il fallait jouer à la cravache, on avait laissé la sienne aux vestiaires.

Reims et un onze harmonieux qui possède une défense solide et flegmatique et une attaque ardente, audacieuse dans les shoots sont souvent dangereux.

Marche, balaya son camp avec promptitude ; P. Sinibaldi eut des arrêts pleins de décision ; Jonquet, n'eut aucun mal à brider Alarcon ; Meano fut très réactif ; Kopa effectua des descentes dangereuses ; Templin de son côté fut précieux par son labeur incessant.

À l'O.M., l'ensemble fut d'une médiocrité désespérante et il est difficile de dégager quelques noms du lot. Notons toutefois Salem, pour son ardeur ; Johansson pour sa vigilance et Scotti pour sa clairvoyance.

La dernière carte marseillaise était sans valeur.

Alain DELCROIX

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M. GERMAIN : "L'O.M. ?

ON NE DIRAIT PAS UN CLUB

QUI JOUE SON EXISTENCE

Dans les vestiaires champenois les visages - évidemment - sont détendus et le directeur sportif annonce : "Il y a six bouteilles !" Bien entendu c'est de champagne il s'agit.

L'entraîneur Batteux très calmement, nous dit : "Notre succès est normal ! Les Marseillais n'ont pas joué avec l'énergie que l'on pouvait attendre d'eux ! Ce fut un match facile !"

Marche le capitaine acquiesce : "Dès le premier but, nous avons compris que c'était fini pour eux ! Ils se sont effondrés !"

M. Germain, le sympathique dirigeant du team champenois nous a confié son opinion en toute sincérité en toute objectivité : "Il faut que l'O.M. joue avec davantage de cran s'il veut disputer les barrages avec succès ! Vraiment, on ne dirait pas un club qui joue son existence ! Maintenant, je vous assure que cela me ferait de la peine de voir l'O.M. jouer aux seconds plans !"

Chez les Olympiens, les figures sont graves, soucieuses.

Scotti admet avec amertume et philosophie la défaite : "Ils étaient plus forts que nous et surtout ils jouent beaucoup mieux au football !"

Mercurio nous dit : "C'est râlant de courir après une balle que l'on n'attrape jamais !"

Jean Lanfranchi paraît évidemment navré : "Nous avons joué terriblement contracté ! On a la hantise de la défaite et quand on prend un but en se décourage trop vite".

Roessler, dans son coin est effondré, et il ne cache pas sa profonde déception : "L'O.M. et un corps sans âme. Cette équipe n'a pas de volonté et fait exactement le contraire de ce que je leur recommande".

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KOPA, MEANO et APPEL ont trompé Ibrir

Et ANDERSSON a sauvé l'honneur

Le match O.M. - Reims s'est disputé sous un soleil radieux et lorsque l'arbitre M. Devillers appelle les deux équipes qui s'alignent dans les formations annoncées, 10.000 spectateurs environ garnissent les tribunes et gradins.

À la 5', Meano, très vif, adresse un violent tir sur la barre : Ibrir a eu chaud !

A la 11', Appel met en danger Ibrir : celui-ci dégage au pied.

À la minute suivante, Alarcon descend tout seul, mais son tir et mal dirigé. À la 33e Sinibaldi plonge dans les pieds d'Alarcon. L'O.M. obtient successivement deux corners sans résultat.

À la 40', Andersson tire un quatrième corner. Sinibaldi saute, lâche la balle, Scotti la reprend mais rate la cage.

Et la mi-temps survient après que Reims ait bénéficié de deux nouveaux corners (41' et 42') et qu'Alarcon en est obligé le keeper rémois à lui plonger encore dans les pieds.

Dès la reprise, alerte sur le camp champenois. Scotti descend avec décision, Sinibaldi sort et repousse.

À la 55', appelle fausse compagnie à Abder, il dévie le cuir sur Kopa, qui, en position d'inter, tire dans sa foulée : Ibrir plonge mais manque la balle.

Reims : 1 - O.M. : 0

Meano (61'), Leblond (62'), Alarcon (63') tentent leur chance. À la 65', Dard tire en force : Jonquet, sur la ligne sauve son camp. À la 69' Templin file le long de la touche, Salem ne peut le rattraper ; le Rémois passe la balle à Meano, qui complètement démarqué, n'a aucune peine à ajuster son shoot et à battre de nouveau Ibrir.

Reims : 2 - O.M. : 0

A la 84', Kopa échappe à Salem, qui s'était porté à sa rencontre ; il adresse une excellente balle à Appel qui reprend instantanément et score.

Reims : 3 - O.M. : 0

A la 88', Dard surprend Marche, monte à l'assaut des bois rémois : il centre devant la cage, Andersson reprend de volée et sauve l'honneur marseillais.

Reims : 3 - O.M. : 1.

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du 12 mai 1952

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