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Résumé La Marseillaise

du 28 avril 1952

 

GRANSART "SORTI" A LA 65'

LES OLYMPIENS

s'inclinent devant

la fougue nordiste

LENS (De notre correspondant particulier, M. BERTINCHAMPS) - Les footballeurs de la cité phocéenne garderont un souvenir amer de cet échec malheureux au pays noir, qui fait de nouveau peser sur leur équipe la hantise des barrages, trois journées avant la fin d'un championnat difficile.

Cette amertume se double de la perte de leur jeune arrière Gransart, expulsé bien sévèrement du terrain, à la 65me minute, pour un geste nerveux, maladroit certes, mais combien compréhensive dans l'ambiance survoltée d'une partie aussi décisive. Les joueurs marseillais accusèrent nettement ce coup sensible porté à leur équipe, les M. Lauga, qui avait déjà du intervenir en diverses circonstances, fit montre d'autorité, voulant sans doute garder le contrôle du match.

Ainsi réduite à 10 hommes, équipe méridionale était alors menée à la marque et ne sut pas trouver les ressources physiques nécessaires pour une ultime tentative de redressement ni les efforts d'Andersson, ni ceux plus subtils d'Alarcon, ni ceux tout aussi courageux de leur capitaine Scotti, ne suffirent à rétablir la situation compromise.

Cette situation était due, d'ailleurs, à l'indigence de l'offensive marseillaise ou Andersson, très marqué, ne pouvait pas toujours réaliser ses intentions ni celles de ses camarades Dard et Mesas, efficacement neutralisés par les rapides et sobres arrières lensois.

Les Nordistes, plus décidés, très rapides sur le ballon, et combien plus généreux dans l'effort, avaient mieux réussi dans leurs entreprises. Leur centre avant Van Lent, bien placé avait marqué un but à la 20me minute, mais Alarcon, tout aussi habilement, avait obtenu légalisation pour Marseille dans la même minute sur déviation de la balle que le demi lensois Anesi, n'avait pu intercepter. Si bien qu'au repos les joueurs marseillais, soumis plus souvent à la pression d'un adversaire plus résolu dans ses tirs, notamment au 36me et 49me minute, avait rétabli la situation.

Après la mi-temps, les joueurs marseillais se montrèrent quelque temps plus déterminés et la défense lensois dut alors subir les assauts d'Andersson, que le centre demi nordiste ne réussissait toujours pas à contenir. Alarcon fournit alors de gros efforts pour reprendre le contrôle du ballon. Il y parvinrent si bien qu'à la 51me minute, une action vivement menée permettait à Sauty de marquer le second but lensois contre lequel Ibrir ne pouvait rien. Lens domina alors quelque temps l'équipe marseillaise, déconcerté par cette réussite, et Johansson, comme Salem, durent alors intervenir avec brio devant les attaques appuyées de leurs adversaires directs.

Ibrir fut encore sauvé par la barre à la 57me minute et un shoot dangereux de l'ailier gauche lensois, à la 63me minute faillit bien réussir à surprend le gardien marseillais. C'est alors que survint l'incident Gransart. L'équipe marseillaise réduite à 10 hommes, tenta néanmoins l'impossible pour obtenir l'égalisation. Andersson comme Alarcon se donnèrent sans compter à cette tâche surhumaine, et Andersson bien lancé, se trouva ainsi en bonne position, mais le demi lensois faucha le centre avant marseillais sans que M. Laugea ne vit pas la faute, pourtant évidente, et Kryske, en sauvant le ballon sur sa ligne de but, permettait à son équipe de garder une victoire vraiment précieuse.

À Marseille équipe joua avec beaucoup d'application, mais sans donner pourtant l'impression d'être irrésistible en attaque, et les ailiers ne surent pas s'affranchir du marquage étroit des arrières lensois. Alarcon fut le stratège de l'offensive ou Mercurio travailla beaucoup mais sans résultat appréciable. Andersson très surveillé, ne parvenait que rarement à placer ses tirs réputés. Johansson et Scotti furent bons en demis, et Salem le meilleur arrière marseillais, en neutralisant avec adresse le jeune ailier lensois Stopyra

Roessler que nous avons vu après le match a reconnu que le jeune Gransart avait commis une faute : "C'est la sanction est bien sévère, nous dit-il, il nous faudra désormais nous battre davantage si nous voulions éviter le barrage, car nos adversaires heureux de ce jour ont apporté beaucoup de coeur pour obtenir une victoire laborieuse"

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du 28 avril 1950

 

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